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Naja - T3 - Par Morvan & Bengal - Dargaud

Par Nicolas Anspach le 18 avril 2009                      Lien  
Naja est une tueuse professionnelle. Elle est la numéro Trois d’une organisation dirigée par le mystérieux numéro Zéro. Convaincu de certains manquements de sa part, un contrat est établi pour la tuer. Naja ne craint pas la douleur, ni même la joie. Elle n’a peur de rien. Mais pour sa survie, elle doit se défendre, et anticiper les coups.

À l’instar des précédents tomes, Jean David Morvan commence son récit par une scène d’action mettant en scène un des tueurs de numéro Zéro. Dans un hôpital en Suisse, numéro 2 vient achever le travail entamé par numéro 3 aux Indes, à savoir éliminer numéro 1. Ce dernier était plutôt coriace et se doutait que quelqu’un allait tenter de le tuer.

Quelques semaines plus tôt, numéro 2 ramasse le corps épuisé, blessé et meurtri de Naja après le combat de cette dernière avec Max, le numéro 1. La jeune femme est vaguement consciente. Elle sait que la personne qui la soigne est "Il", le seul homme qui la fasse vibrer. Durant l’opération chirurgicale menée par le numéro 2, alias "Il", elle s’étonne d’avoir plusieurs orgasmes. Étrange pour quelqu’un qui est aussi froide et qui ne semble exprimer aucune émotion ou sentiment.

Jean David Morvan bouscule la narration pour cette série atypique, laissant une place conséquente, presque unique, aux pensées de ses personnages sous la forme de textes narratifs. Le rythme de l’histoire s’attarde sur le moment présent, même lors des scènes d’action. Le style graphique de Bengal choquera sans doute les amateurs « purs et durs » de bande dessinée franco-belge. Le dessinateur va à l’essentiel, privilégiant mouvement et dynamisme pour les scènes d’action avec un trait vif et acéré. Les autres scènes sont plus stylisées.

Naja et les autres personnages de cette série sont loin de susciter l’empathie. Pourtant Jean-David Morvan réussit son principal objectif : susciter l’intérêt du lecteur. Le scénariste de Sillage parviendra-t-il à nous surprendre et à maintenir notre curiosité jusqu’à la fin de l’histoire ? Il faudra patienter jusqu’au cinquième album qui marquera la fin du cycle de Naja, une série développée avec des codes narratifs à mi-chemin entre la BD européenne et le manga.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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