La vie sous les préaux n’est pas toujours facile pour Nassim. Heureusement, il est bien entouré : une maman aimante, un tonton formidable et un papi bonhomme. Embêté par les plus âgés dans la cour de l’école, Nas voudrait rejoindre ses copains à la salle de boxe. Sa mère s’y refuse, c’est donc son grand-père qui va l’emmener faire connaissance avec les sacs de frappe et la corde à sauter. Moussa, entraineur peu commode, va lui apprendre à ne plus avoir peur malgré sa petite taille.
Ismaël Mezziane crayonne avec adresse et vivacité l’enfance dans un quartier populaire. Le jeune garçon qu’il met en scène n’est pas épargné par les embûches. C’est pour apprendre à les esquiver qu’il souhaite se mettre à boxer. L’auteur ne nous propose pas une vision embellie d’un quartier déshérité malgré sa destination à un jeune public : l’oncle lutte pour un diplôme qu’il aura beaucoup de mal à obtenir entre deux découpes de kebab ; la mère célibataire exploitée, voire harcelée, par un petit chef bas de plafond, etc.
Un contexte social élaboré et réaliste qui s’appuie sur un trait minimaliste et une légèreté enfantine pour ne pas basculer lourdement dans le pathétique ramolli. Ce graphisme rond et aérien aux multiples influences porte un récit qui ne s’apitoie jamais sur la malchance du garçon et arrive à conjuguer humour et application pour en extraire la bonne fortune.
Ce petit bonhomme qui rejoint les rangs de la collection Tchô ! pour cette rentrée a certes un petit air de déjà-vu mais sait se rendre attachant grâce à l’agilité narrative de son jeune créateur.
(par Vincent GAUTHIER)
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