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Négociations de droits à Monaco

Par Laurent Boileau le 15 avril 2007                      Lien  
Au cinéma comme à la télévision, les livres constituent une source intarissable d'inspiration pour les réalisateurs et les producteurs. Juste avant le MipTV de Cannes et la Foire du Livre de Londres, le Marché de l’Adaptation Littéraire se déroule à Monaco en marge de la 6ème édition du Forum Cinéma et Littérature.

Tous les éditeurs présents sont unanimes pour souligner les aspects convivial et professionnel de ce marché. La centaine de participants ont enchaîné rendez-vous sur rendez-vous pour se rencontrer, présenter ou étudier les catalogues des maisons d’édition.

Pierre Paquet, éditeur : "La première année, je suis venu chercher le prix que nous avions eu pour "Mariée par Correspondance". La deuxième année, je suis venu pour comprendre les mécanismes de production, car nous n’avions pas l’habitude d’exploiter les droits audiovisuels chez Paquet. Cette année, je suis venu avec Sylvain Coissard, notre consultant en cession de droits, car notre présence ici nous offre de la notoriété. Je vois la différence avec l’an passé. "Paquet" n’est plus un nom inconnu chez les producteurs. Nous pérennisons nos relations en étant présents. On a tout à y gagner."

Négociations de droits à Monaco
Sylvain Coissard, consultant en cession de droits

Sylvain Coissard : " Pour une maison d’édition comme Paquet, les droits audiovisuels sont un plus, mais cela ne nous empêche pas d’être volontaristes et d’y consacrer du temps et des moyens, d’où notre présence à Monaco."

Car les participants ne viennent pas à Monaco aux frais de la princesse - ou plutôt du prince. Pour Léon Pérahia, chargé de la vente internationale des droits TV et cinéma des catalogues Dupuis, Dargaud et Lombard, "Le retour sur investissement n’est pas quantifiable de manière directe. Si nous venons, c’est pour deux raisons. La première, c’est que nous sommes convaincus qu’il faut soutenir ce genre d’initiative, car il n’y a pas de manifestation équivalente en Europe. Les marchés qui existent permettent aux producteurs de vendre leurs propres productions et ne leur donnent pas la disponibilité intellectuelle pour écouter une dizaine de pitchs. La deuxième raison, c’est qu’il est indispensable d’exister face aux producteurs. La bande dessinée est un creuset extrêmement riche en projets. Les producteurs sont souvent étonnés de la richesse et de la diversité de notre catalogue."

Léon Pérahia et Laurent Duvault (groupe Média Participations) "pitchant" des albums

Pour les éditions Paquet, la démarche est payante puisqu’une option sur La Vie de Pahé a été signée dans les salons feutrés du marché. Éditeur et producteur ont profité de leur présence commune à Monaco pour contractualiser un contact initié à Angoulême. "Il s’agit d’une adaptation en dessin animé. Le format reste à définir, cela pourrait être 52 épisodes de 7 min ou 26 de 13 min. Anne Evrard de Galaxie 7 va commencer maintenant le travail de prospection auprès des chaînes de télévision", se réjouit Sylvain Coissard.
Les options correspondent généralement à 10% du montant de la levée d’option. Celui-ci est calculé en pourcentage du budget total du film (souvent 2 à 3 %), pondéré par la notoriété de l’univers.

S. Coissard, A. Evrard et P. Paquet viennent de signer une option sur La Vie de Pahé

Frédéric Atellian, responsable des droits audiovisuels aux Humanoïdes associés : "C’est notre première participation, mais je connaissais ce marché de réputation. Avec Pierre Spengler, il nous a semblé évident que les Humanos devaient être présents. Nous avons des titres dans notre catalogue qui nécessitent une coproduction internationale pour être adaptés. Et ici, j’ai la possibilité de rencontrer des producteurs de différentes nationalités. En plus, il y a un peu une dimension de "club". Les rencontres sont donc assez riches."

Yoshimi Suzuki, productrice et responsable des droits internationaux chez Tezuka Productions

Les échecs commerciaux de certains films vont peut-être rendre service à la bande dessinée, car du coup, les producteurs étudient plus l’intérêt véritable de l’histoire que la notoriété de la licence qui n’est, en fait, pas une garantie de succès.

Ce marché n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. La proximité du MIPTV est un avantage pour les étrangers et un inconvénient pour les Français. Une augmentation du nombre de participants lui permettrait sans aucun doute de devenir un événement incontournable sur le plan européen, voire mondial.

(par Laurent Boileau)

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