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Nicolas Malfin : ("Golden City" - "Cézembre") : « J’ai appris à dessiner en lisant "Les Tuniques Bleues"... »

Par Charles-Louis Detournay le 8 mai 2015                      Lien  
Dans la nouvelle implantation de la galerie Bruxelles-Paris , dans le quartier très "hype" de la place du Sablon (Bruxelles), où il expose, nous en profitons pour rencontrer le rare et discret dessinateur de "Golden City" (sc. Pécqueur, Ed. Delcourt) et de "Cézembre" (Dupuis), au graphisme si caractéristique.

Vous semblez attiré par la bande dessinée depuis votre plus jeune âge !

Les premières BD que j’ai lues, étaient des récits d’aventure. C’est un genre qui m’a toujours attiré. Astérix, Alix, Tintin, Blake & Mortimer et bien évidemment Les Tuniques Bleues. À travers ces histoires, je me plaisais à voyager, à m’émerveiller et à m’instruire. Dessiner une BD est vite devenue une évidence. Celle de raconter des histoires. Une simple feuille blanche, des crayons et beaucoup d’imagination suffisaient à satisfaire mon besoin de création. Même si aujourd’hui, le matériel a bien évolué, s’est informatisé, voire numérisé…

Qu’est-ce qui vous fascine dans ce médium de la bande dessinée ?

Le travail sur une BD est un processus long. Chaque étape demande un savoir-faire spécifique. J’apprécie le tout-début de la création d’une BD : les recherches, m’enfouir dans la documentation, lire et apprendre... Avec Cézembre, j’ai retrouvé le goût de l’écriture et celui de faire vivre mes propres personnages. Et si je me sens à l’aise pour dessiner, je dois dire que faire de la mise en scène, du story-board m’éclate, même si l’écriture de dialogue me demande beaucoup de temps et de réflexion. On travaille dans le doute constant. Même lorsque l’on croit que l’on a trouvé la bonne solution.

Nicolas Malfin : ("Golden City" - "Cézembre") : « J'ai appris à dessiner en lisant "Les Tuniques Bleues"... » C’est sur "simple" présentation d’un dossier que vous avez été mis en contact avec Olivier Vatine. Vous qui lisiez Aquablue étant plus jeune, quelle sensation avez-vous ressentie ? Comment se sont déroulés ces premiers contacts ?

C’est par téléphone que le premier contact a eu lieu. J’étais dans un autre monde. Après quelques instants de stupeur, j’ai réalisé que c’était réel. J’avais Olivier Vatine au bout du fil. Le plaisir ultime du fan d’Aquablue !! Il a commencé à me parler d’un projet de BD, c’était Golden City. Il souhaitait que je réalise des essais de dessin. Il me donna des descriptions des personnages et avant même de recevoir le synopsis je préparais déjà les premières recherches d’Harrison, de sœur Léa et des pilleurs d’épaves.

Quels ont été les conseils que Vatine vous a prodigués ?

N’étant qu’amateur et autodidacte, ses premiers conseils se sont portés sur mon dessin, il a tout de suite repéré mes défauts dans l’anatomie de mes personnages. Je n’avais pas encore de méthodes pour avoir « l’œil neuf ». Aujourd’hui lorsque je regarde mes vieux dessins, cela me saute aux yeux. Pour affiner et développer mon trait et mon imagination, il m’a intéressé à certains auteurs de BD et de design, comme Milton Caniff ou Syd Mead. Ses conseils se sont aussi portés sur la mise en scène de mes planches. La réalisation du premier tome de Golden City a été un album d’apprentissage sur mon métier de dessinateur. Je l’ai vécu comme une vraie formation professionnelle.Olivier Vatine en était le professeur.

Par la suite, vous avez lu le synopsis de Golden City. Quels sont les éléments marquants que vous y avez décelés ? Pourquoi ce scénario vous a-t-il plu ?

Après ce premier échange, le scénariste Daniel Pecqueur m’envoya le synopsis. J’étais séduit par les personnages et l’univers. Le dossier que j’avais remis aux éditions Delcourt développait une aventure d’anticipation sur fond d’univers aquatique. Je retrouvais mes inspirations du moment. Mais l’histoire de Golden City avait une part de violence qui me gênait. Je me souviens surtout d’une scène avec des cannibales, qui a été retirée par la suite...

Comment s’est passée la mise en place de la série ?

Lors de mes toutes premières recherches de personnages, je travaillais sur les traits de sœur Léa, avec enthousiasme. J’avais dessiné une belle jeune femme blonde. Lorsque Olivier Vatine et Daniel Pecqueur l’ont vu, ils m’ont fait remarquer que je m’étais trompé. Dans le synopsis, sœur Léa était vieille. Mais ils ont trouvé l’idée si séduisante que le personnage est resté ainsi ! Le personnage de Banks a été le plus laborieux à faire. C’est très difficile de dessiner les beaux gosses, les héros, les belles gueules. Les échanges ont été nombreux pour le finaliser. Les Pilleurs d’épaves, le premier tome de Golden City, m’a donné un plaisir fou dans leur création. Mes souvenirs d’enfance, de cabanes perchées, des lectures du Club des cinq ou de Peter Pan m’ont fortement inspiré. J’ai tellement développé leurs personnalités par le dessin de leur univers que ces personnages qui ne devaient apparaître que dans le tome 1 sont devenus récurrents et indissociables de l’univers de Golden City.

Comment s’est déroulée la relation avec Daniel Pecqueur ? Vous a-t-il laissé de la place pour que vous puissiez vous accaparer Golden City ? 

Le tirage spécial "25 ans Delcourt" du tome 9 de Golden City

Je me suis immiscé très vite dans cet univers en dessinant énormément de design. Je discutais avec Daniel Pecqueur du scénario. Je produisais beaucoup de recherches parfois pendant l’écriture du scénario. Par exemple, sur le tome 3, j’avais donné l’idée de l’exfiltration du prisonnier Harrison Banks, en me référant à une technique des forces spéciales américaines pendant la Guerre du Vietnam. Cela a donné la scène finale où Banks est récupéré par un avion, grâce à un ballon-sonde...

Pour le tome 5, une des recherches (le décor de l’université de Brad avec le clone de Harrison Banks) a été utilisée dans le premier tome de Golden Cup. Ils ont retravaillé le style de l’école, mais le concept était le même : une immense école dans un archipel d’une centaines d’îles qui auraient pu être le reste de l’Angleterre après la montée de eaux. Ma propre recherche sera utilisée dans le tome 6 de Golden City. D’ailleurs mon meilleur travail se situe sur le tome 6, Jessica, recherche, dessin, mise en scène, ambiance, cadrage, j’adore cet album ! Et la mise en couleurs de Pierre Schelle et Stéphane Rosa est superbe. Depuis le tome 7, je ne communique plus avec le scénariste. Je reçois son texte et je réalise recherches, story boards et les planches, avec un suivi sur la mise en couleur.

Avec le temps, est-ce que votre technique de dessin a évolué, ou décomposez-vous différemment les étapes du travail ?

Mon style ne bouge pas : je reste dans cette ligne claire précise. Il m’est arrivé sur certain album de dessiner un trait plus dépouillé en raison du temps très court de production que l’on me demandait. Mais avec les années, mon trait devient plus fin et j’ai tendance à aller vers plus de détails.

J’avais l’habitude sur les premiers Golden City de travailler par tranche de 4 ou 6 planches que je mettais en scène et dessinais dans la foulée, car le scénariste m’envoyait les textes au fur et à mesure. Depuis deux albums, recevant les textes de l’album en une seule fois, je commence par préparer tous les storyboards et les recherches avant d’attaquer la première page en dessin. Cela est aussi le cas pour Cézembre.

Est-ce ainsi que vous qualifiez votre dessin : une ligne claire avec un soin particulier dans le design ? Quelles sont vos références qui vous stimulent ?

Enfant, j’ai appris à dessiner en lisant Les Tuniques Bleues. Et en découvrant le premier épisode de XIII dans le Journal de Spirou, j’ai été séduit par le trait réaliste de William Vance. Mon style s’est construit sur ces deux extrêmes. A l’époque, je créais une BD sur la guerre du Vietnam, conflit qui me passionnait. J’ai dessiné beaucoup d’hélicoptères, des avions, des uniformes et des armes. J’ai toujours eu ce soin au détail et à la justesse du trait et je travaille encore mon dessin dans ce sens. Ces designs précis et épurés donne ce style semi-réaliste. En fait je cherche à dessiner des formes justes et belles à l’œil, ce qui n’est pas toujours évident. En tout cas, je tente de m’en rapprocher. Je porte également un soin particulier à travailler l’anatomie. Pendant plusieurs années, j’ai participé à des séances de modèles vivants pour affuter mon œil. Me confronter à la difficulté du dessin de nu permet de crayonner plus vite et avoir une meilleure appréciation des volumes du corps. Une base essentielle pour dessiner les personnages en mouvement.

Une grande force se dégage de vos personnages. Est-ce que vous travaillez beaucoup vos études et vos poses, ou sentez-vous naturellement la transposition du scénario ?

Il y a des personnages que l’on va trouver immédiatement en un rough et d’autres qui demanderont une gestation plus longue. Ce qui est important, c’est cette culture de l’image et de l’observation dans laquelle on puise nos idées. Je regarde beaucoup de films, de séries et de documentaires. Je suis à l’affut de la moindre originalité qui m’entoure.

On comprend que la mise en couleurs est particulièrement importante pour mettre votre dessin en valeur, et pour jouer sur les volumes. Comme se réalise votre collaboration à ce niveau-là ?

La ligne claire s’adapte à tous les styles de mise en couleurs : aplats, couleurs délavées, aquarelle ou couleurs informatiques. Mais pour un univers d’anticipation, il est nécessaire d’accentuer le coté réaliste de l’image. Sur les planches de Golden City, j’envoie aux coloristes une page d’indication. C’est parfois succinct. J’indique des positions de lumière, je détaille un design de costume ou de véhicule, je donne des références d’ambiance, je précise les avant-plans. Les deux coloristes, Pierre Schelle & Stéphane Rosa, ont une colorisation soignée et efficace (Pierre travaille seul depuis le tome 7). Mais comme mon dessin peut être compliqué, voire très compliqué, il m’arrive de leur demander des corrections sur un bout uniforme qui manque ou autre. Toujours ce besoin de justesse !

Il n’est pas courant qu’un dessinateur atteigne une telle renommée lors de ses tous premiers albums. Comment avez-vous géré cela ?

J’aurais tendance à vous dire : normalement. J’ai surtout été très soulagé de voir l’intérêt croissant des lecteurs et des libraires pour le premier tome de Golden City, n’ayant rien publié auparavant. Après, tout s’enchaîne : travail sur les recherches et les planches de l’album suivant, séances de dédicaces, produits dérivés... C’est l’euphorie dans le travail. À chaque album, c’est un bouclage intense, ainsi qu’un intérêt du public et des professionnels grandissant. C’est merveilleux. Mais lorsqu’on est jeune dessinateur, la gestion de cette pression est difficile album après album. Chacun réagit selon son caractère. Et il y a un revers à cette médaille, que seul, l’auteur supporte. Aujourd’hui, je fais très attention à équilibrer mon temps de travail et de repos.

En 2012, Vous avez réalisé en solo le premier tome de votre diptyque Cézembre. Vouliez-vous changer d’atmosphère par rapport à Golden City ou vouliez-vous vous lancer dans la réalisation en solo d’un scénario ?

Enfant, j’ai commencé à dessiner des BD pour raconter des histoires. Après le tome 7 de Golden City, j’ai eu le besoin et l’envie de retrouver ce plaisir « originel ».

Avez-vous abordé la thématique historique de Cézembre par opposition à Golden City ? Ou parce que vous avez une affinité particulière pour cette époque ?

Après dix ans de travail sur Golden City, je souhaitais explorer d’autre thème que l’anticipation. Je suis passionné par ces périodes terribles de conflit comme la Guerre de Sécession, la Guerre du Vietnam ou la Deuxième Guerre mondiale. Dès le départ, j’ai eu envie inscrire mon histoire dans un lieu épique et beau, Saint Malo en l’occurrence, pour offrir aux lecteurs un voyage fabuleux. J’ai aussi choisi cette cité par affinité personnelle.

L’idée des quatre amis vous semblait-elle intéressante pour multiplier les points de vue sur cette période troublée ?

Cette petite bande d’ados est le reflet des convictions, des peurs, de l’action ou de l’inaction des Français de l’Occupation. Ewan est resté en retrait pendant la guerre, meurtri par la mort de son père tué par les Allemands. Il est protégé par son grand-père qui, lui, agit dans l’ombre pour la Résistance en faisant du renseignement pour les Alliés. Corentin a été nourri par le discours de son père communiste. Il a une rage au cœur et, malgré son jeune âge, il est prêt à lutter et à convertir ses amis. Bastien, le collabo, banni de Saint-Malo, revient dans sa ville natale en mission pour les SS. Ce personnage me permet de traiter de la particularité de la collaboration en Bretagne. Il reste Maxime… Mais c’est un personnage que l’on découvrira dans le tome 2 de Cézembre.

Lorsqu’on est son propre scénariste, se donne-t-on plus de place pour le graphisme ? Découpe-t-on différemment ?

C’est difficile à dire. Je pense surtout au rythme de l’histoire et au mouvement lors de mon découpage.

Vous semblez également réaliser actuellement beaucoup d’illustrations : quel plaisir cela vous procure-t-il par rapport à la bande dessinée ?

C’est une forme d’évasion par rapport à mon quotidien. Certaines me permettent de me « chauffer » le cerveau avant de travailler. D’autres sont des recherches pour de nouvelles histoires ou plus souvent pour le plaisir…

Appréciez-vous changer de support et de technique pour faire varier les effets ?

J’apprécie de dessiner sur du bristol. Mais régulièrement, je teste de nouveaux papiers. Cela dépend de ce que je veux faire : esquisse grossière, crayonné, lavis, aquarelle, acrylique… J’esquisse mes dessins à la mine bleue et je finalise le trait avec une mine de crayon graphite classique. Le rendu est similaire à l ‘encrage. Cette méthode est moins agressive pour mon poignet. L’aspect encré du dessin est fait à partir de Photoshop. Par exemple, les planches de Golden City conservent ce trait encré gras, tandis que les planches de Cézembre restent charbonneuses. Alors que la finition du dessin est la même.

Le fait de réaliser un sketchbook avec Comix Buro vous permet-elle de montrer une autre facette de votre personnalité, alors que ce sont plus des illustrations finalisées que vous avez rassemblées dans Blue Adventures ?

Dès le départ, j’ai séparé mes travaux pour que chaque livre ait son identité. L’Artbook Blue Adventures est le condensé de tous mes travaux publiés, avec une part importante sur Golden City. Une grande partie rassemble ce travail de produit dérivé que j’ai réalisé sur les 7 premiers albums et quelques travaux préparatoires. Le sketchbook de Comix Buro regroupe des croquis de modèles vivants, des crayonnés de pin up, quelques travaux récents d’illustrations qui complètent mon champ d’activité.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Le fait de ressentir du plaisir dans votre travail est-il important au quotidien ?

Le tome 11 de Golden City, je réalise en ce moment, la couverture de cet album.
Chaque jour, j’ai la satisfaction du travail accompli. Ressentir du plaisir n’est pas une nécessité. Quand cela arrive, c’est souvent sur le dessin d’une recherche de perso ou d’une illustration.

Dans sa nouvelle implantation au Sablon (un quartier prisé par les galeristes de bande dessinée), Philippe Defaye présente les originaux de Nicolas Malfin

Propos recueillis par Charles-Louis Detournay

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Exposition/Vente : Nicolas Malfin Golden City jusqu’au 17 mai 2015 à la Galerie Bruxelles-Paris

GALERIE BRUXELLES
9 rue de la Paille (Sablon)
1000 Bruxelles. Belgique
Tel : + 32 (0)483.00.13.17
contact@galeriebruxellesparis.com

Horaires :
Lundi et mardi : sur rendez-vous
Mercredi à samedi : 11h00 à 19h00
Dimanche : 11h00 à 16h00
Parking de Albertine-Square 24/24. Entrée : Place de la Justice 16

Commander :
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- Blue Adventures (Illustrations) sur Amazon.fr ou à la FNAC.com
- Le Sketchbook de Malfin sur le site de Comix Buro

Dans le même univers, lire nos autres articles :
- Cézembre (première partie)
- Nos chroniques de Golden City : tomes 6, 7 et 8.
- Une "plongée" dans les univers de Pecqueur avec des réactions du scénariste : Les enfants perdus de Daniel Pecqueur

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Toutes les photos sont (c) CL Detournay sauf le médaillon (Jérôme Fievet).

 
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24 Messages :
  • J’ai appris à dessiner en lisant "Les Tuniques Bleues"

    On comprend mieux le résultat. Il faut apprendre à dessiner en regardant, observant la réalité, pas à travers le prisme d’un autre artiste, sinon le trait est sclérosé (c’est le cas d’au moins 50% des dessinateurs BD).

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    • Répondu par Fabien le 9 mai 2015 à  11:46 :

      "Je ne lis que les titres"
      On comprend mieux le commentaire.

      Enfant, j’ai appris à dessiner en lisant Les Tuniques Bleues.
      [...]
      Ce qui est important, c’est cette culture de l’image et de l’observation dans laquelle on puise nos idées. Je regarde beaucoup de films, de séries et de documentaires. Je suis à l’affut de la moindre originalité qui m’entoure.

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      • Répondu le 9 mai 2015 à  19:02 :

        "Je ne lis que les titres"
        On comprend mieux le commentaire.

        Vous mettez en citation une phrase qui n’est dite nulle-part, c’est très malhonnête comme technique.

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        • Répondu par Fabien le 10 mai 2015 à  15:07 :

          Cela résume pourtant parfaitement ce commentaire qui ne cite que le titre. Mais je constate que vous n’avez pas remarqué mon imitation narquoise. J’en suis marri :°(

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    • Répondu le 9 mai 2015 à  13:33 :

      Cinquante pour cent ? Pouvez-vous citer vos sources ?

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      • Répondu par Robert le 9 mai 2015 à  18:59 :

        J’ai les listes à la mairie, je compte ceux qui ont un nom belge !

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    • Répondu par Sergio SALMA le 9 mai 2015 à  17:41 :

      Remarque déplacée puisque vous omettez le premier mot de la phrase c’est-à-dire "enfant". Les plus grands dessinateurs ont d’abord copié ; même adulte, pour comprendre, envisager les formes, réfléchir . Les plus grands musiciens, les plus grands peintres ont littéralement étudié leurs œuvres favorites. Ce qui est sclérosé c’est votre esprit, pensant la bande dessinée par le seul biais du dessin.

      Celui-ci n’est qu’un vecteur et le travail réel de l’auteur est dans la mise en place d’un univers et sa capacité à le faire vivre, le rendre crédible par les articulations des cases, des pages, des séquences, des albums. Et puisque vous en êtes à la rmarque agressive à côté de la plaque, où voyez-vous une quelconque réminiscence de Cauvin, Salvérius et Lambil dans le travail de Malfin ?

      La preuve évidente qu’il a bien digéré ses lectures Quant à votre assertion sur les 50% , c’est bien simple, ça ne veut absolument rien dire.

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      • Répondu par Rizotto le 10 mai 2015 à  06:43 :

        Faut être honnête, il y a au moins autant de dessinateurs qui cherchent à faire du Franquin que des qui cherchent à faire du Giraud. Si à ça on ajoute ceux qui se prennent pour Sfar ou Blain, on arrive facilement à 50%.

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        • Répondu par joel le 10 mai 2015 à  18:52 :

          mince pas d’info sur le cezambre 2 ?

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        • Répondu par Sergio SALMA le 10 mai 2015 à  19:07 :

          Il est normal qu’un auteur cherche dans le style d’un autre ou de plusieurs autres pour affiner son propre style ; quitte à ne pas se débarrasser immédiatement des traces de cette observation parfois très approfondie. Vous êtes amateur de bande dessinée donc tout cela vous sautera au yeux, surtout et très souvent seulement dans les emprunts au niveau graphique d’ailleurs vous plaçant dans la méconnaissance du média.

          . En considérant que c’est un problème, vous oubliez des dizaines de détails. D’abord l’âge de l’auteur. Puis la persistance de ces influences. Le créneau dans lequel l’auteur travaille, le concept, l’éditeur etc...il y a tant de cas de figure qui amènent des auteurs à se ressembler ou à affirmer l’appartenance à une école sans que ce soit un problème ; sauf pour quelques amateurs qui pensent avoir le nez fin en débusquant ce qu’ils appellent les copieurs, plagieurs, suiveurs. Or, il ne s’agit que de graphisme, de contours finalement superficiels.

          En bande dessinée , le sujet est ailleurs, dans le ton, dans l’ambition différente, dans l’univers. Et quand bien même il y aurait cousinage évident, filiation voire gémellité, où est le souci ? On en vient à cette idée parfaitement agressive de ne tolérer que le génie, l’originalité coupée de toute influence, l’excellence dans un art qui est pourtant fait de nombreux croisements. Les 4 ou 5 auteurs qui servent de modèles sont déjà eux-mêmes issus de la digestion de leurs maîtres à eux. Giraud sans Jijé ? Franquin sans Jijé ? Jijé sans Hergé ? Disney fit lui-même une synthèse des 30 années précédentes puisant chez les premiers auteurs de bandes dessinées, citons Dirks , qui lui-même avait bien observé les premières histoires illustrées du XIXè siècle et ainsi de suite.

          Quand on demande aux auteurs qui les a passablement marqués, une dizaine de noms reviennent. (Autant au cinéma ou en musique...) C’est très intéressant à observer ces héritages, autant dans le cinéma que la chanson , la bande dessinée où tout autre activité. En poussant le raisonnement plus loin, il en est de même dans toutes les démarches et activités. Des personnalités se détachent et placent des espèces de balises, ils font une synthèse parfaite des générations précédentes ; impossible pour les artistes qui gravitent dans l’entourage de ne pas se servir de cette synthèse. Ira-t-on reprocher à un musicien qui veut faire de la pop, du rock dans les années 70 d’avoir écouté Lennon et Mac Cartney ? Ou à un cinéaste d’avoir aimé Welles, Ford, Lubitsch ou Fellini ? Ils sont des traces qu’il est intelligent de suivre.

          _

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          • Répondu par Manu le 10 mai 2015 à  21:15 :

            Bref, il y a les faiseurs, petits fonctionnaires du crayon, et les artistes. La BD est une industrie, elle a besoin des faiseurs qui fournissent à l’envi ce que le public aime déjà, et les artistes ça assure un petit renouvellement.

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            • Répondu par Gill le 11 mai 2015 à  00:18 :

              Ce sont TOUS des artistes, qui produisent des oeuvres. Certains font parfois (ou plus souvent) des "chefs d’oeuvre" qui sont remarqués et inspirent d’autres auteurs.

              Il n’y a pas de volonté de faire le "faizeur" ou de faire l’artiste, ce sont des mensonges de critiques pour justifier leurs avis avisés. Il n’y a que des artistes qui produisent différemment selon leurs envies ou selon les commandes (pour lesquelles ils peuvent aussi avoir envie de se dépasser. Beaucoup de chefs d’oeuvres furent des commandes)

              Alors évidemment, lorsqu’un artiste arrive à produire un chef d’oeuvre avec un style particulièrement original, ça se voit et les critiques sautent dessus, criant "au génie".

              Mais il y a aussi des chefs d’oeuvre "invisibles" reconnus principalement par les artistes qui savent, eux, que tel dessin, bien que semblant inspiré d’autres artistes est vachement dur à faire, particulièrement bien mis en scène et en page, et d’une lisibilité parfaite.

              Mais comme ces artistes de génie n’ont pas un style extrêmement original, on les traite de "faizeurs". Et tous les moutons derrière. O tempora O mores !...

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              • Répondu par Pol le 11 mai 2015 à  09:18 :

                Vous vous trompez Gill, beaucoup de dessinateurs, belges en particulier, comme Laudec ou Kox, ne se considèrent pas du tout comme des artistes mais comme des artisans de la BD qui font leur taf et prennent leur pension quand ils en ont l’âge.

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                • Répondu par Gill le 11 mai 2015 à  12:48 :

                  C’est justement pour tenter de contrer cette image d’Artiste (avec un grand A) qu’ils se disent artisans. Mais TOUS les dessinateurs (& co) sont par définition des artistes.

                  Il suffit juste de comprendre qu’artiste n’est pas un état mystique. Juste un métier (ou un hobby) qu’on pratique avec plus ou moins d’intensité, de talent, de rémunération et de chance. Picasso faisait de l’abattage (artisan ?), Franquin n’a jamais compris qu’on le traite d’Artiste Mystique.

                  Ce sont les hommes qui font les dieux (ou les Artistes), pas les dieux eux-mêmes (et lorsqu’ils disent le faire, c’est du marketing). Ils font juste de leur mieux, selon les conditions de travail, pour se satisfaire, pour nous satisfaire.

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                  • Répondu par Pol le 11 mai 2015 à  19:43 :

                    C’est justement pour tenter de contrer cette image d’Artiste (avec un grand A) qu’ils se disent artisans.

                    Absolument pas, ils ne se sentent pas du tout artistes, si vous les connaissiez vous verriez que ce n’est pas une pose. Kox lui son truc c’est le vélo, quand il ne fait pas ses pages, il ne dessine pas, il va faire du vélo. Il y a des dessinateurs qui sont et se revendiquent artistes, comme Yslaire ou Frank Pé, mais beaucoup qui ne font que leur taf en dessinant comme d’autres font de la cuisine ou réparent des voitures.

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                    • Répondu par Gill le 12 mai 2015 à  06:28 :

                      Vous ne voulez pas comprendre qu’il n’y a pas de frontière, juste un degré d’implication, plus ou moins fort...

                      OK. Alors à partir de quelle limite exacte un dessinateur passe-t-il d’artisan à artiste ? Oubliez les extrêmes et concentrez-vous sur les "dessinateurs intermédiaires". Alors ?

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                    • Répondu par Sergio SALMA le 12 mai 2015 à  09:21 :

                      Beaucoup de cuisiniers, d’ébénistes, de jardiniers sont des artistes. Votre vision du monde divisée en deux catégories est d’une tristesse infinie. Le mieux peut-être serait de consulter le dictionnaire pour savoir de quoi il retourne réellement.

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                      • Répondu le 14 mai 2015 à  18:04 :

                        "Le monde se sépare en deux catégories : ceux qui classent par catégories, et puis les autres". (Clint Eastwood dans "pour une poignée de bédés")

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                    • Répondu par Oncle Francois le 12 mai 2015 à  11:25 :

                      Traditionnellement, les auteurs wallons qui travaillaient pour la presse jeunesse brillaient par leur humilité, leur amabilité et leur gentillesse dénuée de prétentions. Ils offraient de délicieux mélanges d’émotion au public respectueux qui venait les saluer lors de séances de dédicaces en librairie ou en festival. Ces auteurs ne se considéraient pas comme des artistes, ils faisaient juste le travail de leur mieux (et dieu sait si la qualité de ce mieux pourrait servir d’exemple à bien des jeunes aussi inexpérimentés que prétentieux. Vouloir faire du roman graphique ne peut excuser la faiblesse du dessin, que diable !)

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              • Répondu par Capello le 11 mai 2015 à  10:08 :

                Faiseur c’est avec un S pas un Z, comme tourneur-fraiseur.

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              • Répondu par JP auteur le 12 mai 2015 à  23:05 :

                Ca me rappelle un éditeur qui disait : "Moi je ne veux pas d’artistes, je veux des professionnels qui respectent les délais !".

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  • Il n’est pas courant qu’un dessinateur atteigne une telle renommée lors de ses tous premiers albums. Comment avez-vous géré cela ?

    C’est toujours étonnant de lire ce genre de chose, car, bien que je m’intéresse beaucoup à la bande dessinée, je n’avais jamais entendu parler de ce dessinateur. Peut-être est-ce un dessinateur belge qui a une forte renommée en Belgique, comme quoi tout est relatif, ou alors il faudrait définir ce qu’on appelle une telle renommée.

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  • Nicolas Malfin : « J’ai appris à dessiner en lisant "Les Tuniques Bleues"... »

    C’est sûr que c’est un sacré handicap au départ. On ne dira jamais assez aux parents de faire attention à quels livres ils mettent dans les mains de leurs enfants.

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PAR Charles-Louis Detournay  
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