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Nietzsche - Par Onfray & Le Roy - Le Lombard

Par Charles-Louis Detournay le 5 juin 2010                      Lien  
Une biographie aussi divergente que pouvait être le vécu du philosophe. Trop personnelle pour être intéressante, mais trop universelle pour passer outre.

Allemagne 1844. Voici que naît un des philosophes qui sera sans doute le plus méprisé de son vivant, et le plus adulé alors que son esprit voguait déjà dans d’autres contrées : Friedrich Nietzsche.

Pourtant, loin du surhomme qu’il se plaisait à évoquer, Nietzsche est un professeur précoce, mais à la santé physique faible, avant que la syphilis contractée plus tôt ne trouve un terreau favorable dans sa santé mentale déjà fragilisée par une jeunesse tourmentée. Comment alors retrouver l’origine de ses écrits dans une vie parfois aux antipodes de ses pensées ?

Nietzsche - Par Onfray & Le Roy - Le Lombard

Avouons-le sans détour, Maximilien Le Roy a le chic pour créer les divergences d’opinion au sein de notre rédaction. Son précédent opus Faire le Mur abordait un sujet difficile : ce point de vue d’un palestinien dans le conflit du Proche-Orient provoquait déjà des réactions contrastées. Son adaption du script cinématographique du philosophe Michel Onfray ne réunit d’ailleurs pas de consensus entre nous, Didier Pasamonik désirant "déchirer l’ouvrage".

Il faut avouer que l’œuvre est déstabilisante, au regard même du cheminement de la pensée de Nietzsche : séquences muettes évoquant tour à tour les grandes images de ses réflexions, mais aussi ce retournement sur soi ; le cheminement contradictoire, louant tout d’abord le christianisme et Wagner avant de les décrier l’un comme l’autre ; mais aussi ce dépassement permanent de soi pour un homme de santé fragile et dont les prises de risques n’auront finalement pour seule issue que d’accélérer sa déchéance.

Bien sûr, cet album apporte un regard intéressant sur le vécu du philosophe : son enfance, l’incompréhension de ses contemporains, mais la dissonance de ton entre les moments vécus, rêvés, et les grandes phrases prises sans leur contexte renforcent le vertige et le caractère hermétique de sa pensée, plutôt que de l’ouvrir au large public de la bande dessinée !

Quoiqu’il en soit, cette biographie ne donne qu’une envie : se replonger dans les livres de Nietzsche. Peut-être en était-ce le seul but ?

(par Charles-Louis Detournay)

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8 Messages :
  • Trop personnelle pour être intéressante

    Voilà la remarque la plus stupide que j’ai lu depuis longtemps !

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    • Répondu par Charles-Louis Detournay le 5 juin 2010 à  12:55 :

      Ravi d’avoir obtenu cette palme !

      Pourtant, le but d’un récit est tout de même de trouver, voire de toucher son public. Si l’apport d’art nuit à la communication, voire à la narration, le but d’une bande dessinée s’en ressent. Il vaut mieux alors se consacrer à d’autres moyens d’expressions.

      N’oublions pas que c’est l’adaptation d’un script cinématographique, qui interprète déjà une part de la vie du philosophe. Parfois, trop de vision personnelle nuit à la portée du message.

      Lisez-le, vous verrez peut-être de quoi je voulais parler ...

      Répondre à ce message

      • Répondu le 5 juin 2010 à  17:15 :

        Si l’apport d’art nuit à la communication

        Aïe aïe aïe, vous insistez en plus, vous devriez vous contentez des albums du Lombard, là aucun risque de trop d’art ou de trop personnel.

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        • Répondu par serpico le 6 juin 2010 à  13:09 :

          quel comique tout de même, ces lieux communs...

          Loin de savoir trancher, le débat passionnant entre contenant,contenu,style,message,art et communication agitait déjà les conteurs "versus"les écrivains il y a déjà des centaines d’années.
          Même si on peut en discuter,l’auteur de l’article formule une question parfaitement légitime et répertoriée depuis belle lurette dans les problématiques médiatiques.

          Il insiste...visiblement, il a raison !

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  • Nietzsche - Par Onfray & Le Roy - Le Lombard
    5 juin 2010 12:47, par BCC

    Déchirer l’ouvrage, peut-être pas...
    Lui attribuer la palme de l’album le plus ennuyeux et pompeux de l’année, oui !

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    • Répondu par Alain Perfide le 5 juin 2010 à  15:43 :

      On commence par déchirer les ouvrages, puis on finit par les brûler...

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      • Répondu par Oncle Francois le 6 juin 2010 à  11:25 :

        Plus simple encore, ne pas les acheter ni les lire, ce qui fait gagner temps et argent. Du fait de sa présence sur les plateaux télés, Monsieur Onfray doit déjà avoir de nombreux amateurs dans le circuit Philo...

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  • Nietzsche - Par Onfray & Le Roy - Le Lombard
    5 juin 2010 18:02, par Jean

    Ne serait-ce pas une biographie, et non une autobiographie ?

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