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Nob (Mamette, Mon ami Grompf) : « Le BD Boum de Blois regorge d’initiatives intéressantes et originales ! »

Par Charles-Louis Detournay le 12 décembre 2010               Mamette, Mon ami Grompf) : « Le BD Boum de Blois regorge d’initiatives intéressantes et originales ! »" data-toggle="tooltip" data-placement="top" title="Linkedin">       Lien  
L’auteur de [Mamette->art7722], de [Mon ami Grompf->art4388] et d’autres vient de recevoir pour la seconde fois [le Prix de la Ligue de l’enseignement au festival de Blois->art11030] ! Cette fois-ci pour le premier tome des [Souvenirs de Mamette->art9370] ! L’occasion d’en savoir plus sur ce prix assez spécial…
Nob (<i>Mamette, Mon ami Grompf</i>) : « Le BD Boum de Blois regorge d'initiatives intéressantes et originales ! »
Le tome 2 des Souvenirs de Mamette, à paraître le 19 janvier.

Vous venez de recevoir le prix de la Ligue de l’enseignement au BD boum de Blois ! Heureux, je suppose ?

J’en suis très content et très fier, d’autant plus que c’est la seconde fois que je reçois ce prix (je l’avais déjà reçu il y a deux ans pour le tome 2 de Mamette), un doublé réalisé pour l’instant uniquement par Emile Bravo ! J’ai toujours trouvé que sa série Jules était un modèle de divertissement intelligent, donc je suis heureux qu’on me reconnaisse les mêmes qualités.

C’est tout de même un prix qui possède une portée particulière ?

Il dépasse largement le cadre du monde de la bande dessinée pour toucher l’éducation et l’enseignement. J’avais pu me rendre compte la première fois que la ligue de l’enseignement fait un gros boulot de valorisation du titre primé dans les écoles et les bibliothèques. Et c’est aussi l’occasion de travailler avec l’équipe de BD Boum pour une expo en 2011, voire plus. En 2009, nous avions travaillé avec un comédien, Laurent Priou, qui avait adapté Mamette à la scène. Le principe du spectacle était que le comédien jouait les personnages secondaires de la série, esquissant ainsi en creux un portrait de Mamette, qu’on ne voyait pas, pendant que je dessinais sur scène. En trois représentations, nous avions accueilli 1200 élèves ! J’aime beaucoup BD Boum, c’est un festival qui dégage un grand dynamisme, de l’envie et surtout qui intègre la BD dans un contexte social plus global, qui essaie d’aller vers les gens plutôt que de rester dans le microcosme. Ce prix représente un peu tout ça.

Le spectacle où le comédien Laurent Priou joue les personnages secondaires pour évoquer Mamette, tandis que Nob dessine sur scène.

Vous disiez que cet album des Souvenirs de Mamette vous portait bonheur. De quelle façon ?

Il avait déjà reçu le prix jeunesse des librairies Millepages à sa sortie l’année passée. Un prix plutôt littéraire, dont je suis également fier. En réalité, je m’éclate sur cette série, que ce soit dans le plaisir de la documentation, de se replonger dans une époque, dans l’écriture plus feuilletonesque, moins porté sur l’humour et plus sur l’ambiance et les relations entre les personnages, et dans le graphisme aussi. Petit format, pagination plus grande, c’est vraiment une maquette qui me convient le mieux.

Finalement, Mamette a pris son temps, mais semble s’imposer durablement dans le cœur du public !

Ce n’était pas évident au début, car les enfants avaient tendance à croire que Mamette pour les grands, et vice et versa. Finalement, les lecteurs commencent à se rendre compte que c’est une série intergénérationnelle. Il y a peu, une médiathèque a même organisé une rencontre qui mêlait une classe de CM1 et un club du troisième âge. Un joli moment.

Une image de l’adaptation en dessin animé. Diffusion programmée en septembre 2011 sur France 3
© Toon Factory

Quelles seront vos futures parutions ?

Je mets la toute dernière main au tome 2 des Souvenirs de Mamette, qui devrait sortir pour Angoulême. Le prochain album de Grompf sortira en septembre, en même temps que la diffusion sur France 3 de la série animée. Les premiers épisodes commencent à rentrer, et je suis très satisfait car le ton de sitcom familiale de la BD est bien conservé. Enfin, il y aura dans l’année un autre album de Mamette, mais j’ai besoin d’un peu de vacances pour y réfléchir tranquillement !

C’est un petit peu court, jeune homme ! Quelles sont les prochaines évolutions de votre grand-mère ?

Ok, je me livre ! Le prochain album de Mamette sera beaucoup plus joyeux que le précédent. J’ai été ravi d’écrire un tome 4 plus mélancolique, mais j’ai envie de revenir à quelque chose de plus léger. Je désire aussi faire sortir Mamette de chez elle, il va y avoir du voyage dans l’air. Du côté de son enfance, le tome 2, qui sort bientôt, va nous montrer une Marinette à l’école communale, tandis que le tome 3 devrait boucler un premier cycle. Sans rien dévoiler de l’histoire, la petite Mamette va encore être pas mal ballotée à droite à gauche.


Mon ami Grompf évolue dans le magazine Dlire. Vous abandonnez parfois la bande dessinée pour le faire évoluer dans des romans illustrés…

Oui, ce sera d’ailleurs prochainement la seconde fois que je me plie à cet exercice qui permet une narration un peu différente de la BD, et ça me plaît beaucoup. Cela paraitra dans le numéro de février.

Comment la méthode de travail diffère-t-elle de la bande dessinée au roman illustré ?

Pour les bandes dessinées, je travaille directement le scenario en dessinant et en écrivant en même temps. Parfois je commence par un dessin, parfois par une phrase, mais le tout est complètement imbriqué. Pour le roman, j’écris d’abord un synopsis détaillé d’un premier jet – pour rassurer la rédaction de Dlire sur mes intentions-, ce qui me permet de me concentrer sur l’histoire. Puis, j’écris le roman proprement dit, en m’amusant sur les tournures de phrases, les dialogues, et en rajoutant des gags. Mon modèle, c’est le Petit Nicolas de Goscinny – ce qui n’est pas très original, je l’avoue. D’ailleurs, Goscinny est ma référence en général ! Si j’essaie dans mes bandes dessinées d’avoir plusieurs niveaux de lecture selon l’âge des lecteurs, en particulier dans Mamette, c’est vraiment sous son influence.

Second roman illustré : nos amis partent en classe de neige. Pas toujours facile de cacher un Yéti !

Pour en revenir au roman, une fois que celui-ci est écrit, je me mets en mode illustrateur. Je coupe certains paragraphes que je trouve plus intéressant à développer en image, et j’essaie d’équilibrer le tout. Mon ami Grompf est très adapté à ce travail de novélisation, l’équilibre entre les deux héros de la série est plus poussé. Comme le petit Arthur raconte à la première personne, il devient plus présent, ce qui nous permet d’en apprendre plus sur son compte. Quant à Grompf, personnage visuel par excellence, il est un parfait contrepoint à utiliser dans les illustrations. C’est un travail qui me plaît beaucoup, et qui me rend plus sensible à la manière de construire une phrase. J’ai encore beaucoup à apprendre !

On a également déjà parlé de votre blog commun avec Keramidas, dans lequel vous réalisez à tour de rôle un dessin pour animer en live une histoire par mois !

J’avoue que je ne pensais pas qu’on y arriverait à la fin de cette aventure, et c’est finalement passé très vite ! Au final, je suis plutôt fier du résultat. C’est bien sûr un peu inégal, mais je trouve que ça se tient dans l’ensemble. En effet, c’est finalement moins décousu que ce qu’on aurait pu craindre du concept et de belles idées en sont sorties. On a aussi bien rigolé à se tendre des pièges ! Vraiment une expérience marrante, mais tout de même assez prenante. Ça n’a l’air de rien mais c’est toute une organisation, quand par exemple, on est comme moi en ce moment en bouclage d’album et que Nico [Keramidas] en tournée promo de son sixième Luuna ! Ça a aussi été l’occasion pour moi de me rôder à un style graphique plus jeté, directement à la couleur sur l’ordinateur, et ça m’a beaucoup plu ! C’est une technique que je compte bien mettre à profit à l’avenir.

Projet de couverture pour l’adaptation des histoires du blog en album

Une publication en album pourrait-elle voir le jour ?

Oui, chez Comix Buro, le label d’Attakus dirigé par Olivier Vatine qui édite de jolis sketch books. Sans doute en deux tomes, le premier sortant dans peu de temps. Sachant que c’est un exercice un peu particulier, à mi-chemin entre improvisation, carnet de croquis et histoires courtes, l’éditer sous un label de sketch books a du sens. Et je suis certain que le fait de pouvoir le lire comme une BD normale va permettre aux lecteurs de redécouvrir nos petites histoires avec un œil différent, car finalement la lecture quotidienne n’était pas des plus évidentes ! D’ailleurs, la plupart des lecteurs ne venait qu’une fois en fin de mois pour lire toute l’histoire d’un coup ! Le concept était rigolo, mais pas des plus efficaces sous forme de blog, à mon sens.

D’autres travaux en préparation ?

C’est déjà pas mal ! En fait, j’ai plein d’autres idées, mais je manque sérieusement de temps. D’autant plus que j’aimerais être plus près de mes enfants, lire, ou voir des films. Bref, j’aimerais vraiment des journées plus longues. Mais comme le blog avec Nico se termine, je réfléchis à reprendre un autre concept en solo l’année prochaine, mais dans lequel je pourrais faire évoluer de petits cartoons. Que sera sera...

(par Charles-Louis Detournay)

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