Jean-Claude Denis se souvient de toutes ces fois où son esprit a été titillé par une odeur : Le parfum d’une femme croisée dans la rue, qui lui rappelle un ancien amour. L’odeur du gaz qui flottait dans son appartement et qui le paniquait. Les effluves nauséeuses du métro qui remontent jusqu’à ses fenêtres. Les mouches attirées par le fumet de son papier à dessin trempé, lors de sa fabrication, dans une gélatine faite de matière animale, etc.
L’auteur nous confie tous ces moments gravés dans sa mémoire. Des notations qui le montrent tel qu’il est, sans aucune fioriture, ne versant pas dans le nombrilisme. Il reste sur une note juste en explorant une thématique universelle. Combien de fois n’avons-nous pas eu de telles interrogations à propos de l’un de nos sens ?
Pour ces Nouvelles du Monde Invisible, l’auteur adopte un style graphique simplifié par rapport à ses précédentes productions. Son trait se fait même légèrement caricatural par moment. Seul le propos compte. Ce livre séduira sans aucun doute les fidèles lecteurs de l’auteur du Sommeil de Léo, de Quelques Mois à l’Amélie et de Luc Leroi.
(par Nicolas Anspach)
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Lire les chroniques des autres albums de Jean-Claude Denis :
Le sommeil de Léo
Bélem
Un peu avant la fortune (avec Dupuy & Berberian)
Quelques mois à l’Amélie
Et aussi : "Jean-Claude Denis, seigneur de Blois, le temps d’un Festival" (octobre 2008)