André, qui a combattu aux côtés de la Résistance, accompagne les derniers moments de sa mère malade, avec son frère René. Un absent occupe toutes ses pensées : le troisième enfant, Charles, collaborateur notoire, donné pour mort après la capitulation des nazis. Même si cette tâche le dégoûte, André se lance à sa recherche, pour honorer la volonté de leur mère. Une enquête qui le mènera en Belgique, puis en Argentine. Et à chaque fois, notre limier amateur doit faire face à l’adversité : policiers véreux, mafieux, membres dévoyés du clergé... Mais sans relâche, même tabassé, menacé, André continue, jusqu’au jour où la rencontre a lieu...
Il faudra attendre le tome 2 pour assister au duel entre les frères ennemis, avec une conclusion dramatique. Bien qu’ancré dans une période marquante de l’histoire européenne (l’épuration, les règlements de compte d’après-guerre) Michel Dufranne délaisse assez vite le contexte pour privilégier l’aspect polar : dialogues gouailleurs, corruption, violence de tous les instants... Jusqu’à la prostituée au grand cœur qui fait les beaux jours de ce genre.
Si le dessin de Peka ne convainc pas totalement dans ses personnages, ses décors sont plus réussis, bien habillés par les couleurs de Christian Lerolle. L’ambiance générale se rapproche du roman noir, et on sent tout au long du récit la grande empathie du scénariste pour son héros téméraire, naïf, inconscient parfois, mais gorgé d’idéal.
(par David TAUGIS)
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