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Offensive des auteurs sur la création numérique

Par Thierry Lemaire le 15 octobre 2012                      Lien  
2012 sera-t-elle à marquer d’une pierre blanche dans le développement de la création de bandes dessinées numériques ? La multiplication des projets de magazines sur écran semble le confirmer. Avec à chaque fois, une constante : ce sont les auteurs qui prennent les affaires en main.

Va-t-on enfin pouvoir vendre de la bande dessinée numérique de création sur les différents écrans (ordinateurs, tablettes, smartphones) ? (pour éviter les quiproquos, cette question ne concerne donc pas la bande dessinée papier numérisée et vendue sur Internet (comme par exemple sur le site Iznéo), le crowdfunding (par exemple Sandawe ou MMCBD), le crowdsourcing (Delitoon ou feu Manolosanctis))

Depuis deux ans, Thomas Cadène avait montré le chemin avec Les Autres Gens. Sans subvention et sans être adossé à une maison d’édition (Dupuis a pris le train en marche en publiant en album les épisodes), il avait réussi avec un investissement initial de 25000 € à atteindre, si ce n’est le Graal d’une forte rentabilité, du moins la performance d’un certain équilibre financier grâce aux quelques 1200 abonnés qui suivaient la bédénovela. Un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour la bande dessinée numérique. Enfin, pas si petit que ça pour l’homme. Épuisé après avoir géré seul et à bouts de bras la partie administrative du projet (en plus de la partie scénaristique), il jette l’éponge en juin dernier.

Offensive des auteurs sur la création numérique

BDNag

On désespérait de voir des successeurs à ce Grand Ancien et il a fallu attendre le début de l’année 2012 pour que les choses se décantent enfin (précisons toutefois qu’entre l’idée initiale et la réalisation des projets qui suivent, plusieurs mois de gestation ont été nécessaires). En mars dernier, Pierre-Yves Gabrion lance les hostilités. L’auteur de L’homme de Java et de Primal Zone, qui se penche depuis longtemps sur les possibilités narratives du numérique, choisit de s’adresser à un public jeunesse avec BDNag (pour BD Numériques amusantes et gratuites), une application qui propose trois séries aux jeunes lecteurs. Pour l’instant uniquement disponible sur iTunes et dans l’AppStore, elle est donc gratuite et lisible sur iPhone et iPad. Dans un premier temps, la rémunération de ce projet s’effectue grâce aux bandeaux de publicité qui apparaissent discrètement en bas de l’écran. Pour la série L’agence 3T en revanche, le premier épisode est gratuit et les suivants sont payants au prix de 0,79€ sur iPhone et 1,59€ sur iPad.

Une capture d’écran de Oto le robot

Côté contenu, BDNag offre trois (BDNag 1) et cinq (BDNag 2) histoires spécialement créées pour le médium. Oto le robot, un récit complet en 102 écrans qui décrit le quotidien sibérien et loufoque d’un robot aux ordres d’un savant fou. La narration case par case est classique, sans effet particulier.

Non-Non, dont le héros est un jeune garçon qui semble être l’antithèse de Oui-oui, propose (en 65 et 81 écrans pour BDNag 1 et 2) une histoire plutôt simple pour un très jeune public, mais qui explore les possibilités du numérique (un hommage est d’ailleurs rendu en fin d’épisode à Balak, précurseur et champion du turbomedia).

Les autres récits, plus complexes, sont d’ailleurs d’intéressants laboratoires d’effets propres au numérique (à noter également que les mêmes histoires peuvent être lu dans un format classique de planche sur iPad). L’agence 3T (une série prévue au total en 800 écrans) décrit les aventures animalières de trois détectives ; Dojo (89 écrans), les bagarres entre un ninja et un sumotori dans un dojo ; et Big Billy Boy d’Édouard Mills (42 écrans), le quotidien d’un garçon en surpoids.

L’ensemble des héros des récits publiés dans BDNag

Les premiers chiffres ont été plutôt encourageants. Le seuil des 10 000 lecteurs du BD Nag est franchi après 3 mois de présence sur l’AppStore au rythme de 500 téléchargement par semaines. Ce qui permet au magazine d’être bien placé dans les classements des applications livres et BD.

En ce qui concerne la suite, Pierre-Yves Gabrion lève le voile : "Le n°3 est en stand by compte tenu de notre "succès" sur les deux premiers. Nous avons donc décidé de passer directement à la phase 2 de notre développement tout de suite. Le BD Nag va évoluer vers une appli unique avec une partie "portail" vers des suites payantes des 6 séries en cours. C’est un gros travail de re-conception de l’ergonomie générale et de production qui va coïncider également avec notre prochaine présence sur Android."

Une capture d’écran de L’agence 3T

Spunch comics

Dans un autre registre, Spunch comics propose depuis juillet la lecture gratuite de quatre séries, à raison d’un épisode de l’une d’entre elles par semaine. Console Girl de Nikoneda (Dans le futur et sur la colonie Lunaire, une console prend forme humaine dans la vie d’un joueur invétéré), Limon de Mosqui (Trois vagabonds tentent de profiter d’un village de bras cassés) et Gupila de Marco – alias Marc Lastate – (Un bébé humain apparaît dans un territoire contrôlé par les animaux depuis des générations) sont spécialement créées pour la lecture sur écran.

La dernière se présente sous la forme d’une bande dessinée papier numérisée et fera dresser l’oreille de tous ceux qui suivent Ankama. Spunch comics publie en effet la suite des huit tomes de la série Debaser, une des têtes d’affiche de l’éditeur roubaisien. La version papier étant arrêtée, Raf publie sur le site le neuvième tome. Si la suite de cette série n’est pas conçue en turbomedia, c’est qu’elle est destinée à être imprimée à partir du 12e chapitre.

Capture d’écran de Console Girl

Bien que toutes les bandes dessinées soient en lecture gratuite, les auteurs se rémunèrent par l’intermédiaire d’une boutique présente sur le site. Pour l’instant, le visiteur peut acheter des straps (des petites lanières agrémentées d’un motif créé par les auteurs, pour accrocher à son mobile par exemple), quelques fanzines, et même faire un don.

Debaser vol 9, deux premières planches

Mauvais Esprit

Voila pour la première moitié de l’année. Pour les mois qui viennent, les projets ne manquent pas. Et dès la mi-octobre avec le lancement de Mauvais esprit, une revue éditée par Ottoprod Inc., société fondée par James, Boris Mirroir et le libraire Laurent Parez. Au programme, humour de format court à tous les étages, façon Psikopat, Fluide Glacial, Requins Marteaux ou Jade.

La liste des auteurs participants est suffisamment éloquente : Jérôme Anfré, B-gnet, Guillaume Bouzard, Florence Dupré la Tour, Fabcaro, Fabrice Erre, Guillaume Guerse, James, Pascal Jousselin, Joël Legars, Thierry Martin, Boris Mirroir, Nicolas Pinet, Pluttark, Pochep, Nicolas Poupon, Emmanuel Reuzé, Thibaut Soulcié et Terreur Graphique : « Il y aura dans chaque numéro 12 rubriques, précise James, chacune animée par un auteur, chaque rubrique pouvant contenir des cartoons, des strips ou plusieurs « pages ». Nous ne cherchons pas à faire rentrer le format de la BD franco-belge au chausse-pied dans un écran. Nous avons opté pour une lecture verticale, plus intuitive sur écran, comme sur les sites d’info ou les blogs. L’idée est aussi de s’affranchir du format papier pour pouvoir explorer les différents formats courts d’humour en bande dessinée, du cartoon à l’histoire courte en passant par le strip. C’est l’occasion pour nous de mettre en avant notamment ces formats très courts dont nous sommes friands mais qui n’ont à ce jour pas été développé en France à cause de l’absence de publication dans la presse quotidienne (à la différence de nos cousins américains). »

Pas de version papier de la revue prévue pour l’instant et pas de prépublication non plus, même si… : « on ne s’interdit rien. Il est tout à fait probable, et même souhaitable car les projets le valent vraiment, que les histoires proposées sur le site deviennent des livres par la suite. Les auteurs sont donc bien sûr libres d’aller voir des éditeurs papier. Notre projet n’est pas concurrent du livre papier. Comme une revue papier qui prépublie de la bande dessinée, il en est complémentaire. »

Mise en ligne tous les mardis, la revue sera donc payante (le prix – abordable, selon James – sera communiqué lors du lancement). Les deux premiers numéros seront gratuits pour pouvoir savoir de quoi il retourne avant de s’abonner en toute connaissance de cause.

Attention, ces hommes sont dangereux pour vos zygomatiques.

La Revue Dessinée

Encore dans un autre registre, La Revue Dessinée est un projet de magazine BD entièrement consacré au reportage (une sorte de XXI entièrement en BD).

Si le lancement est prévu pour le premier trimestre 2013, les premières étapes concrètes ont déjà commencé. Avant tout, la création de la société LRD par Franck Bourgeron, Olivier Jouvray, Kris, Sylvain Ricard, l’écrivain Virginie Ollagnier et le journaliste David Servenay (encore une fois des noms qui sonnent doux aux oreilles des amateurs de bande dessinée).

Ensuite, la constitution d’un pool de partenaires financiers pour assurer les deux premières années d’existence du magazine. Ont répondu présents à l’appel de LRD : les éditions Futuropolis (normal à la lecture des noms des auteurs fondateurs), le libraire et éditeur Charles Kermarec, ainsi qu’un groupe d’investisseurs financiers, passionnés de bande dessinée. Enfin, la mise en route de reportage pour alimenter les premiers numéros. Un partenariat est déjà acté avec Le Mouv’ pour que des dessinateurs se rendent, aux côtés des reporters de la radio, sur certains points chauds du globe.

Alors, de quoi s’agit-il au juste ? « C’est une revue trimestrielle de bande dessinée de reportage et de documentaire, au sens très large du terme, nous répond Sylvain Ricard. C’est-à-dire que ça inclut le documentaire historique et d’actualité, les biopics, la vulgarisation scientifique, etc. Il n’y aura que des bandes dessinées, mais le support sera numérique, il y aura la possibilité d’ajouter des méta-données, car on a l’intention de travailler également avec des écrivains, des photographes et des journalistes. »

Et côté technique ? « Ce sera une revue payante de 150 à 200 pages, avec une application sur Internet, sur iPad et sur les tablettes Androïd, mais pas sur les smartphones. Ce qu’on demande aux auteurs, ce sont des demi pages, un format A5 à l’italienne. Et d’office, ce sera publié en anglais et en français. ».

Quid d’une publication papier ? « Une fois par an, nous publierons en format papier un recueil, soit des meilleurs moments, soit de l’intégralité des reportages qui seront passés. D’ailleurs, en parlant du papier, liberté sera laissée aux auteurs d’aller démarcher éditeurs pour une publication papier de leurs bandes dessinées. » Les amateurs des récits à la Joe Sacco, Guy Delisle, Étienne Davodeau, Sarah Glidden ou Marion Montaigne ont encore quelques semaines à attendre pour dévorer La Revue Dessinée, dont le prix au numéro devrait tourner, aux dernières nouvelles, autour de 5,90 €.

Professeur Cyclope

Enfin, encore dans un autre registre (décidément, les lecteurs sur écran n’auront que l’embarras du choix), le Professeur Cyclope met ses pas dans ceux des légendaires Pilote, Métal Hurlant ou (A suivre) pour proposer un magazine de bandes dessinées de fiction, uniquement au format numérique. A l’origine de ce projet, quatre Nantais et un Parisien : Brüno, Hervé Tanquerelle, Gwen de Bonneval, Cyril Pedrosa et Fabien Vehlmann. En tout, cinq auteurs qui ont fait leurs preuves dans le domaine du 9ème art en général et de la fiction en particulier, et le rédacteur en chef de feu Capsule Cosmique. Le numéro 0, qui a été réalisé en juin pour appuyer un tour de table financier, comprend en outre Guillaume Trouillard, Hervé Bourhis, Sacha Goerg, Anouk Ricard, Vincent Perriot, Alexandre Franc, Vincent Sorel, Alfred, Jacques Azam, Charles Berberian, Marine Blandin, Matthieu Bonhomme, Guillaume Bouzard, Sébastien Chrisostome, Jean-Yves Duhoo, Philippe Dupuy, Benjamin Flao, S. Kansara, P. Sala Hourcadette, Tangui Jossic, Laureline Mattiussi, Catherine Meurisse, Hugues Micol, Marion Montaigne, Jérôme Mulot, Nylso, Pluttark, Florent Ruppert, Loïc Sécheresse, Olivier Texier, Alessandro Tota, Guillaume Trouillard.

La couverture du numéro 0

Comme ses illustres prédécesseurs, l’ambition de Professeur Cyclope est de faire bouger les lignes, tant sur le fond que sur la forme (cf. notamment l’histoire de Vincent Perriot pour la forme).

Au sommaire, des feuilletons, des histoires courtes avec personnages récurrents, des one-shots courts et un laboratoire utilisant toutes les ressources de la bande dessinée et du numérique (jeux, reportages, carnets de voyages, journaux intimes, détournements d’images, vidéos, documents audio, musique, podcasts…).

À noter que certaines séries seront mises en ligne en pré- ou post-publication. La périodicité sera mensuelle pour une centaine de pages (équivalent papier). Rendez-vous est pris pendant le prochain Festival d’Angoulême pour la présentation du premier numéro.

Le sommaire du numéro 0

Après ce name-dropping copieux d’auteurs de bande dessinée, on est en droit de se demander où sont les éditeurs dans cette offensive numérique ? Force est de constater qu’ils sont particulièrement absents.

Seul Casterman semble investir dans la création numérique payante, avec les poids lourds de son catalogue. L’année dernière, ce fut Enki Bilal avec une version numérique de Julia et Roem sur iPad. Cette année, ce fut le tour de Bernar Islaire et Laurence Erlich avec le magazine Uropa, récits d’anticipation lisibles sur iPad. Nous mettrons de côté la réalité augmentée de La douce de François Schuiten, le projet étant une extension gratuite de l’album papier.

Delcourt avait pensé à l’origine lancer 3 secondes uniquement en numérique, mais c’est finalement un livre qui est sorti avec un bonus gratuit à consulter en ligne. Enfin, nous venons de voir que Futuropolis a répondu récemment aux sollicitations des auteurs pour s’engager financièrement aux côtés de La Revue Dessinée. Sinon, rien d’autre pour l’instant à se mettre sous la dent.

Quand on leur demande s’ils comptent investir dans le numérique hors Iznéo, la plupart des éditeurs nous répondent par la négative, en prétextant qu’il n’y a pas de marché. Certes. Mais les éditeurs n’ont-ils pas tout intérêt à essayer de le créer, ce fameux marché numérique ? Ou doivent-ils attendre que quelqu’un le fasse pour eux et en ramasser les fruits une fois qu’ils sont mûrs ? Visiblement, les éditeurs sont ici (une fois de plus, diront certains) à la remorque des auteurs en ce qui concerne les innovations. Espérons pour eux qu’avec le numérique, cette remorque ne se détache pas définitivement. Il n’est d’ailleurs pas anodin de noter que les principaux acteurs de cette vague de projets ont été à l’origine de la création du syndicat des auteurs de bande dessinée. Ils confirment ainsi leur rôle (partagé avec d’autres, évidemment) d’aiguillon de la profession.

(par Thierry Lemaire)

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41 Messages :
  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    15 octobre 2012 10:49, par Kda

    A noter, pour être exhaustif, une autre initiative du même ordre : le pavé numérique

    Un magasine de BDs en feuilleton, avec un accès gratuit aux dernières planches publiées et un accès total aux archives pour les abonnés (3€/mois).

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    • Répondu par Thierry Lemaire le 15 octobre 2012 à  12:50 :

      Merci pour l’information. Cet article sert aussi aux autres projets moins médiatisés à se faire connaître par l’entremise des commentaires. Qui plus est, les bandes dessinées publiées sur le pavé numérique méritent le détour.

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  • qui a lancé la bande dessinée ? des éditeurs bien installés ou de nouveaux entrants ?

    oui certains éditeurs réussiront à racheter les choses les plus rentables, pour le reste, il ne faut pas demander à des rentiers de prendre des risques !

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  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    15 octobre 2012 11:45, par Leandre

    Et les projets qui sont déjà en place depuis plusieurs mois et qu’on oublie, faute de grands noms ... http://www.lepavenumerique.fr/

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  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    15 octobre 2012 12:35, par Antonin

    Il y a aussi ça : http://dynamo-bd.overblog.com/

    Pas de moyens, pas de réseau et pas de grands noms mais de l’ambition et de la qualité :)

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    • Répondu par Thierry Lemaire le 15 octobre 2012 à  12:51 :

      Certes, mais, si je ne m’abuse, les bandes dessinées publiées sur dynamo bd ne sont pas payantes.

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      • Répondu par Antonin le 16 octobre 2012 à  11:34 :

        En effet oui. Comme nous avons une approche semblable à Spunchcomics et que nous comptons mettre un pseudo système de rémunération du même type, je suis allé un peu vite en besogne. Merci pour votre réponse :)

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  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    15 octobre 2012 17:26, par shmoulgloute

    Vu que l’on publie maintenant ce qui à l’origine devait être du numérique : blog (Boulet, Bastien Vives ,Trondheim, Laurel etc...), les tentaives de feuilletons payants (les autres gens)...je vois pas trop la révolution venir. On revient toujours au papier.
    Si on rajoute le peu d’utilisateurs de tablettes numériques en France ... Pour les bibliophiles, le plaisir de l’étagère bien remplie, l’objet livre,la belle maquette, l’odeur du papier seront toujours supérieur à un numérique impalpable aseptisé et jetable.

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    • Répondu par James le 15 octobre 2012 à  18:27 :

      Oui mais voilà, ce ne sont pas des livres numériques, mais des revues numériques. La nuance est de taille. Ce n’est pas le même objet, ni la même habitude de lecture. Ces projets sont complémentaires du livre.

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    • Répondu par Max le 15 octobre 2012 à  20:46 :

      Je suis bien d’accord, la "révolution numérique" c’est le passage des blogs aux livres...

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    • Répondu par Thomas Cadene le 15 octobre 2012 à  20:57 :

      C’est aussi une "révolution" de l’écriture je pense. LAG comme les autres projets, sauf erreur de ma part, sont des projet au coeur desquels il y a une narration spécifique qui se met en place. L’écriture sur Les Autres Gens était une écriture spécifique. En le publiant en papier Dupuis fait un travail d’adaptation. Il me semble que c’est une approche importante dans cette idée de "révolution".

      Mais effectivement je ne vois pas le papier mourir. C’est autre chose. L’un et l’autre peuvent être encore très complémentaires.

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  • Il serait juste de signaler que ces initiatives fonctionnent par chapelles et qu’il est impossible pour un auteur extérieur à ces groupes de rejoindre ces projets ( 8 comix, Cyclope ou la revue de Futuro) ça marche par relation et cooptation, au mieux le refus est accompagné d’un "Faites votre propre projet, nous mettrons un lien sur le nôtre".
    Rien de nouveau sous le soleil vous me direz, ce métier a toujours fonctionné par réseau de connaissance, mais, se présentant comme des collectifs d’auteurs (bien qu’en creusant un peu l’éditeur n’est jamais loin), on pouvait espérer un peu plus d’ouverture d’esprit.

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    • Répondu par Grigou le 15 octobre 2012 à  19:35 :

      Chaque groupe qui monte son projet est libre d’en établir les règles. Plusieurs de ces projets sont naissants, donc ça me semble un peu tôt pour les accuser de sectarisme. On verra à l’usage.
      En tout cas, si vous êtes auteur et que vous cherchiez à participer à de telles aventures, vous pouvez proposer des projets au pavé numérique. On est ouverts aux auteurs extérieurs que nous ne connaissons pas. On a une ligne éditoriale beaucoup moins précise que la plupart des projets cités dans l’article. Et on recrute.

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    • Répondu par Max le 15 octobre 2012 à  20:48 :

      Je suis bien d’accord là aussi. La BD est un tout petit milieu qui fonctionne en majorité sur le copinage et par esprit de clan.

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    • Répondu par Thomas Cadène le 15 octobre 2012 à  20:54 :

      Bonjour,

      En ce qui concerne Les Autres Gens, j’ai beaucoup refusé mais j’assume tout seul mes décisions. Il y a forcément un choix éditorial dans un projet. Il faut l’assumer. Et, parce que c’est plus pratique, on commence toujours avec ceux qui sont proches et en qui on a confiance. Ce fut mon cas. Ensuite ça peut évoluer. Sur Les Autres Gens, je crois que ça a évolué, et je crois que l’un des intérêts de l’expérience aura été de réunir diverses manières de faire de la BD autour d’une même histoire. Ainsi il y a eu des traits aussi variés que ceux de Scoffoni, Gaultier, Rochette, Vivès, Sorel, Obion, Bannister, Tanxxx ou Sécheresse. Les générations ne sont pas nécessairement les mêmes, il y avait des débutants, des confirmés, des "stars" et des inconnus et tout le monde était traité exactement de la même manière.

      Il y a encore des dessinateurs qui ont participé que je n’ai jamais rencontré. C’est dire si c’est au delà du réseau.

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      • Répondu le 16 octobre 2012 à  22:11 :

        Comment justifiez-vous le passage de cette aventure internet à un retour au livre papier ? N’est-ce pas un peu trahir l’idée du concept ?
        En plus, quelle belle opération pour nos amis éditeurs, des albums quasi à l’oeil puisque le prix de page ne sera pas négocié avec les auteurs et je pense même qu’il n’y en a pas vraiment...
        Lorsque j’ai un ouvrage tiré d’un blog en version papier, ma méfiance naturelle prend le dessus.J’ai toujours l’impression qu’il y a une question de "sous" derrière tout ça.
        Comme si le nombre de visiteurs aboutissait à un calcul savant, à une statistique, pour s’en mettre plein les fouilles sur un tirage papier...C’est mon avis :-|

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        • Répondu par Thomas Cadene le 17 octobre 2012 à  09:14 :

          Bonjour,

          Je ne justifie rien : Je n’allais pas refuser. C’est comme de dire : pas de DVD pour ce qui a été conçu pour un grand écran. Quoi que ça pourrait se comprendre, mais après, chacun choisit. C’était une opportunité à la fois économique et pragmatique. Notre site étant "restreint" (abonnement) nous n’avions pas des centaines de milliers de lecteurs (1200 / 1300 en moyenne), le livre nous a permis de toucher des gens différents qui n’avaient pas forcément entendu parler de LAG.
          Quand à la rémunération, elle existe et si elle reste légèrement moindre au prix de la BD (même si elle est plus du double de ce que, par exemple, j’ai pu toucher pour mon premier album) Dupuis en s’engager sur toute une saison n’a pas fait pour autant une affaire sans risque.
          Ça a donc permis de verser à nouveau des droits aux auteurs, de trouver de nouveaux lecteurs, d’expérimenter les différents modes de lecture aussi : Par exemple de nombreux lecteurs web qui lisaient quotidiennement préfèrent relire sur papier considérant la quantité de matière à laquelle ils sont alors confrontés par rapport à leur lecture quotidienne qui était parfaitement calibrée pour du numérique.

          Il y aurait eu trahison de nos intentions si nous avions modifié notre façon d’écrire. Or à partir du moment où l’accord a été signé je n’ai rien changé. Je ne me suis pas mis à raisonner en "pages" plutôt qu’en "case" par exemple. L’écriture de LAG est restée jusqu’au bout (parfois même plus à la fin qu’au début avec la familiarisation des auteurs avec l’outil) une écriture axée sur le numérique.

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          • Répondu par schmoul le 17 octobre 2012 à  22:51 :

            J’ai le souvenir du lancement de LAG ...C’était clairement affiché : THE grosse aventure de la BD numérique !!
            Et puis vlan, le soufflet s’est ratatiné par un retour au format papier...
            Un arrêt en plein coït :-)
            Je pense que c’est surtout aux éditeurs que vous faites un cadeau. A partir du moment où l’on transpose un blog , une expérience numérique de l’écran au papier, les droits d’auteurs en prennent un coup.

            Le prix dérisoire d’avance sur droit sur ce genre d’ouvrage est de notoriété publique. C’est même très souvent des forfaits.

            Allez, amusons nous à faire des calculs.
            J’ai sous la main votre volume 01 .
            Vous êtes au total 17 personnes à avoir participer à l’ouvrage.
            Si on admet un forfait de 10 000 euros (et je pense que c’est trop généreux par rapport à ce que propose un éditeur, mais why not), ça fait une moyenne d’environ 600 euros (NB+ Couleurs) par personne pour environ 7 à 8 pages réalisées. Vous conviendrez que ce n’est pas un belle affaire pour les illustrateurs... Mais après tout,si on met de côté que ça casse les prix marché, pourquoi pas.

            En revanche Quid des droits signés ???
            C’est là que je vais être désagréable avec vous (et j’en suis désolé).
            Vous êtes le scénariste de l’ensemble des histoires, vous toucherez donc 50 % des droits que vous avez négocié, alors que vos camarades illustrateurs devront se partager à 16 les 50% restant... Aussi, vous toucherez très rapidement des droits d’auteurs puisque l’avance sur droit qui vous concerne est dérisoire.
            Ce qui sera aussi le cas de vos camarades mais à la différence que toucher 50% des droits (8%-10% >10000 ex vendus) c’est toujours plus que 50% à se partager à 16.

            Le grand gagnant de cet aventure papier , si un jour ça se vend comme des petits pains,c’est vous et pas vos camarades illustrateurs.
            Je ne dis pas que c’est une volonté de votre part et je comprends même votre envie de voir votre oeuvre en format livre, mais ça manque d’équité car ça ne laisse pas aux auteurs qui vous prête main-forte, la possibilité de négocier pleinement les droits de leur creation.

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            • Répondu par Thomas Cadene le 18 octobre 2012 à  10:48 :

              Dommage que pour votre démonstration à charge (dont les motivations m’échappent) vous ayez les mauvais chiffres (50 % pour le scénario ? waw !), les mauvaises intuitions et donc les mauvaises conclusions.

              j’aurais été heureux de répondre à des questions... Même si je l’ai déjà souvent fait (je me permets de vous renvoyer là http://www.du9.org/entretien/les-autres-gens/ et là http://owni.fr/2012/05/21/thomas-cadene-auteur-aurait-interet-a-etre-pirate/ )... mais là, j’ai plus l’impression que vous avez décidé que vous aviez compris ma ruse coquine de vil gredin, qu’envie de savoir comment ce fol attelage d’une centaine de collaboration a pu fonctionner, donc j’interviens juste pour vous informer que vos chiffres ne sont pas bons.

              Je voulais aussi répéter encore une fois une évidence : LAG n’a jamais été JAMAIS (encore moins à la fin puisque Dupuis n’a les droits que de la première saison qui se termine sur une fin, je vous rassure) une pré-publication.

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              • Répondu par schmoul le 18 octobre 2012 à  11:19 :

                C’est normal, vous défendez votre boutique.
                Mais ne me prenez pas pour un âne, des contrats BD j’en ai eu pas mal sous la main.
                Le scénariste touche 50 % des droits et c’est comme ça chez l’ensemble des éditeurs. renseignez-vous.
                Idem pour les droits d’adaptation audiovisuels. Dans votre cas, j’aurai du mal à imaginer que si un projet d’adaptation audiovisuel pointe son nez, que vous soyez 30+ l’éditeur à le négocier...

                Si vous voulez une petite touche de mesquinerie de ma part, je vous ferai remarquer que sur chaque ouvrage de LAG chez Dupuis, il y a une taille de police inégale pour citer les auteurs sur la couverture. Faut-il y voir une hiérarchie ?

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                • Répondu par James le 18 octobre 2012 à  19:42 :

                  Quel mauvais procès d’intention fait à Thomas Cadène. Il a créé le concept des Autres Gens, travaillé en amont pendant des mois dessus, pris le risque de faire un site payant (oui c’est bien lui qui a investi à l’origine), cherché une multitude de dessinateurs, assuré le service après-vente et la com (et dieu sait si c’est chronophage), assuré la douloureuse partie gestion et administration aussi, et vous venez contester le fait qu’il puisse être le principal bénéficiaire de l’affaire (si affaire il y a et je doute que ça se compte en millions hein) ? Quelle grande connaissance du milieu de la création de votre part en effet.

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                • Répondu par wandrille le 18 octobre 2012 à  21:11 :

                  Juste une touche de mesquinerie ou une bonne grosse couche de mesquinerie ?

                  Sinon, non, la règle du 50% de droits pour le scénariste n’existe pas, c’est du négocié et, en cas de désequilibre (cas le plus régulier), c’est toujours en faveur de l’illustrateur.

                  Donc renseignez vous, mon vieux, ça vous évitera de dire des bêtises.

                  Répondre à ce message

                • Répondu par Fred Boot le 18 octobre 2012 à  22:04 :

                  Thomas a été plus que scénariste et auteur, il a été en amont l’équivalent d’un réalisateur et d’un producteur, et il me semble aussi comptable, chargé de presse et j’en passe. Que son nom apparaisse en plus grand, c’est plus que légitime vu le temps, l’audace, l’énergie et le risque investis.

                  Quant à la regle des 50%, je ne sais pas d’où vous sortez ça non plus.

                  Quel procès d’intention.

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                  • Répondu par Lunch le 19 octobre 2012 à  14:06 :

                    Je confirme pour les parts, c’est rare que ce soit 50% pour le scénariste.
                    Les scénaristes doivent souvent mener plusieurs projets de front pour gagner autant qu’un dessinateur.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par Phil le 19 octobre 2012 à  22:19 :

                      Chez Dupuis la rêgle c’était :

                      Les pages publiées dans Spirou : 30% scénariste, 70% dessinateur.

                      Les droits sur l’album : 50% scénariste, 50% dessinateur.

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    • Répondu par Mael R. le 15 octobre 2012 à  21:13 :

      8comix est ne nécessite aucune cooptation, il s’agit juste d’une plateforme sur laquelle n’importe qui peut publier. Le site offre un service (mise en page et archivage) mais ne sélectionne rien.

      Par ailleurs il ne s’agit pas a proprement parler de BD numérique puisque le but est d’imprimer les livre (ils sont d’ailleurs fort difficile à lire sur écran, puisque mis en page selon des systèmes de pliages).

      Répondre à ce message

      • Répondu le 15 octobre 2012 à  22:04 :

        Vous devez confondre, 8comix c’est le site de Velhmann, Pedrosa, où on retrouve Portugal, l’ile aux 100 mille morts etc...

        Répondre à ce message

      • Répondu par Bastien le 15 octobre 2012 à  22:10 :

        MDR ! Vous confondez 8comix avec une plateforme qui propose aux blogueurs de construire des "mini-récits" à télécharger, imprimer, plier puis agrafer pour obtenir un mini album de BD (je n’arrive plus à retrouver leur nom) !

        Répondre à ce message

        • Répondu par Antoine M le 15 octobre 2012 à  23:20 :

          C’est 8p.cx (8 pages comics), qui propose d’utiliser le web pour diffuser des zines papier. Des mêmes producteurs de plateforme il y a Grandpapier qui existe depuis 5 ans déjà et collecte depuis le temps beaucoup de matériel à lire.

          Répondre à ce message

  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    15 octobre 2012 18:04, par Edouard - EspritBD

    Je me permet de signaler aussi notre initiative, gratuite elle aussi, mais multi-écrans, EspritBD. Avec des bouts de jeunes auteurs dedans...

    Répondre à ce message

    • Répondu par Ketch le 16 octobre 2012 à  14:58 :

      Mettez le lien vers le site de la Caisse d’Épargne, cela ira plus vite.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Edouard - EspritBD le 19 octobre 2012 à  13:51 :

        Notre projet est en effet réalisé par la Caisse d’Epargne :) !.

        Répondre à ce message

  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    16 octobre 2012 15:00, par Ketch

    25.000€ d’investissement pour LAG ? Wouhaou ! Cela m’étonne beaucoup, où avez-vous eu cette information ?

    Répondre à ce message

  • Offensive des auteurs sur la création numérique
    17 octobre 2012 23:53, par Dominique

    On peut quand même regretter que ces réalisations pour le numérique soient plutôt médiocres. Il manque le suplément d’âme qui fait qu’une œuvre vous accroche, et ça ce n’est pas dû au support, mais au manque d’inspiration. Comme ces projets ne paient pas il doit y avoir (et c’est bien normal,il faut bien vivre) un manque d’investissement en temps et par là même, intellectuel, qui font qu’on ne dépasse jamais le niveau du fanzinat.

    Ce n’est pas le cas chez 8comix, puisque ce sont des livres dont la réalisation est payée en avance sur droit par l’éditeur (le livre est prévu) et ce n’est qu’une prépublication, on a donc là de la lecture de qualité.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Thomas Cadene le 18 octobre 2012 à  09:34 :

      Bonjour,

      D’une manière générale j’ai bien l’impression, au contraire de ce que vous dites, que, de la même manière que les blogs se sont normalisés : certains très pro avec des contenus époustouflants, d’autres médiocres et une immense partie entre les deux, ce qui est proposé aujourd’hui en BD numérique ne souffre ni d’un manque d’investissement en temps ni en talent (de moins en moins en argent mais c’est sûr que de ce côté là c’est pas rose mais je pense que si vous saviez où en sont les rémunérations sur la BD papier vous vous interrogeriez sur le comment une telle inspiration avec si peu de moyens pour reprendre votre logique). Les artistes associés à Mauvais Esprit, la Revue dessinée ou Professeur Cyclope sont la meilleure preuve que le talent est là. On est loin ici de tout amateurisme.

      8 comix est une expérience intéressante mais qui ne faisait pas vraiment du "spécifiquement numérique" ce qui, la place, selon moi, dans une catégorie un peu à part, celle de l’expérimentation du rapport au public via le numérique (qui lui donnait un intérêt tout particulier).

      Les auteurs de LAG sont payés et je pense que les lecteurs qui nous ont suivis pendant plus de 2 ans n’ont pas nécessairement tous trouvé ça médiocre et on peut même considérer que certains ont été "accrochés". ;-)

      (Après on peut ne pas aimer, c’est sûr)

      En fait je lis et relis votre commentaire sans comprendre à quoi vous faites allusion :
      La plupart des "aventures numériques" présentés dans l’article paient leurs auteurs.
      Les blogs, comme je le disais juste au dessus, sont souvent d’une incroyable qualité (avec ou sans post-publication, avec ou sans mode de rémunération intégré) et ils sont gratuits.
      Après, bien sûr il y a sur internet des projets qui relèvent davantage de l’expérimental, de l’amateur ou de la recherche... C’est bien normal, internet n’est pas un espace réservé. Il y a des choses qui s’apparentent aux fanzines (dans ce que ça peut avoir de meilleurs comme dans ce que ça peut avoir de moins bon) et d’autres à des "objets" éditoriaux très aboutis.

      Bref, comment peut on généraliser sur ce qu’on trouve sur Internet ??

      Répondre à ce message

      • Répondu par schmoul le 18 octobre 2012 à  11:28 :

        Les auteurs de LAG sont payés et je pense que les lecteurs qui nous ont suivis pendant plus de 2 ans n’ont pas nécessairement tous trouvé ça médiocre et on peut même considérer que certains ont été "accrochés". ;-)

        Et quelle est la fourchette de prix de page pour un auteur de LAG ???

        Répondre à ce message

        • Répondu par JeanMichel le 19 octobre 2012 à  01:06 :

          Et vous, vous gagnez combien ?

          Répondre à ce message

          • Répondu par JosephT le 19 octobre 2012 à  13:09 :

            Moi perso c’est 3 700€ brut par mois (sur 13 mois), mais bon, je ne suis pas auteur de BD.

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    • Répondu par Grigou le 18 octobre 2012 à  12:01 :

      En tant que dessinateur de la série "les moines tatoués" sur le pavé numérique, je veux bien savoir dans quels fanzines on trouve des projets de ce genre là.
      Il m’est arrivé de publier sur papier des BDs dans lesquelles je n’avais pas mis davantage d’investissement personnel et de conscience professionnelle. Et il m’est également arrivé de publier des BDs papier qui ne me rémunéraient pas mieux.

      Vous ne semblez pas très au courant du système de rémunération en BD. Pour "l’inspiration", sachez qu’elle n’est pas rémunérée et que l’auteur prend seul le risque de concevoir un projet avant de le proposer aux éditeurs. Les avances sur droits sont aujourd’hui le plus souvent faméliques, et parfois, il n’y en a déjà plus.
      Vous dites que les projets numériques seraient mauvais parce que leurs auteurs n’en vivent pas, mais vous savez combien d’auteurs de BD papier vivent d’un autre métier ou aux crochets d’un conjoint ?

      Cette détérioration des conditions de rémunération et de diffusion (vous connaissez la durée de vie d’une nouveauté dans la devanture d’une librairie ?) poussent (et vont pousser encore davantage) des auteurs vers des solutions alternatives comme le net. L’énergie, l’investissement et le professionnalisme qu’ils mettent et mettront dans ces projets sont les mêmes que pour leurs ouvrages papier.

      On trouve des choses de tous niveaux sur internet, et on en trouve aussi dans les librairies.

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