Les ogres étaient autrefois les seigneurs du monde. Chacun gérait son troupeau humain et développait ses pouvoirs, aidé en cela par la puissante magie du haricot. Mais à leur insu, une élite humaine de semi-morts, les Nécrates, vit le jour. Eux utilisaient la ronce, dérivé perverti du haricot. Ils renversèrent le pouvoir grâce à une armée de Goules, des humains vampirisés par la ronce qui grandit grâce à leur sang. La race des Ogres fut ainsi exterminée.
Un siècle plus tard, les ogres n’étaient plus qu’une légende… Jusqu’à ce que l’un d’eux soit démasqué par hasard lors d’une cérémonie nécrate. Alors, la traque commence. Pour empêcher sa sœur d’être « engoulée », la jeune Hémacyte devra se lier avec un jeune nécrate en devenir, pour faire face au plus terrible gibier qu’ils aient eu à traquer : Maxillien Dentès, le dernier ogre.
Soyons honnêtes, si j’ai beaucoup apprécié le travail d’Audrey Alwett sur Lord of Burger et les collections Girly de Soleil, le résultat était loin d’être aussi époustouflant dans Sinbad, plombé par les autres collaborations infructueuses d’Arleston. C’est donc avec appréhension que j’ai ouvert sa nouvelle incursion dans l’Heroïc-Fantasy.
Et pourtant, son association avec ce nouveau scénariste, Iggy, nous livre un des meilleurs albums du genre : c’est inventif, aventureux, drôle et pétillant. Le principe des ogres fin lettrés va à contre-courant de nos idées reçues. De même, la fabrication des parfums destinés à cacher les relents de pourriture des nécrates, jouant sur leur aspect "people", est abordé avec beaucoup de naturel, présentant avantageusement l’héroïne de la série.
Bien entendu, le graphisme de Ludwig Alizon entre en grande partie dans cette réussite. Fort de son apprentissage sur Barbeük & Biaphynn, il construit un univers très travaillé, rigoureux de détails dans un quatre-bandes dense, mais où l’on ne voit pas le temps passer tant on prend plaisir à sa lecture. C’est sans doute dû au dynamisme de ses planches, déjà perceptible lors de son intérim sur Travis.
Loin des albums mièvres ou sortis trop hâtivement, Ogres confirme notre première bonne impression et lance donc les prémices d’une série passionnante, dans la grande lignée des Lanfeust et autres Trolls de Troy.
(par Charles-Louis Detournay)
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