Les éditions Dynamite remettent un peu d’ordre dans la publication de cette série. En effet, en 2007, elles avaient publié le volume 4 - numéroté 1 - qui faisait suite aux trois premiers épisodes publiés en 2000 et 2002 chez Bdérogène… C’est donc une reprise dans une belle intégrale et dans l’ordre, plus luxueuse - au format plus grand de la collection Canicule - et avec une nouvelle traduction due à Jean-Paul Jennequin, qui nous est proposée ici.
L’album se compose de cinq histoires entre 10 et 24 pages avec textes en dehors des cases, sans aucune bulle. Le texte narratif à la troisième personne et les images en noir et blanc (dessin en niveaux de gris) nous positionnent comme un regard extérieur aux personnages, et pourtant, de par l’intimité qu’elles dévoilent, les scènes nous en rapprochent inévitablement.
L’album joue sur les contrastes, et nous montre le passage à l’acte du fantasme à la réalité de gens ordinaires. Dans sa préface, l’auteur nous explique : « Ce qui m’intéresse, ce sont les jeux sexuels les plus « limites » auxquels jouent les gens qui exercent leur imagination et s’en servent dans la réalité de leur existence. Chaque personne qui aime le sexe a sa perversion particulière et mes livres en explorent quelques-unes. » …
De fait, dans ce premier tome, Parris Quinn met en scène des femmes qui aiment les plaisirs variés (à deux, à plusieurs…) et les jeux de soumission... Dessiné à la mine de plomb, basé sur des photographies, la volonté esthétique est évidente. La crudité des scènes explicites s’équilibre avec l’esthétisme des images, comme s’équilibrent l’ombre et la lumière, le fantasme et la réalité. Le résultat est assez probant, beau, et mérite de s’y intéresser…
(par François Boudet)
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