On me l’a enlevée - Par Springer & Lambour - Vents (...)

On me l’a enlevée - Par Springer & Lambour - Vents d’Ouest

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Au sein d'une petite bourgade où tout le monde se connait, l'alerte enlèvement d'un jeune bébé va provoquer de lourdes conséquences. Une réflexion de société au final choc.

Un bébé disparaît au beau milieu de la fête foraine : tout le village est en émoi, chacun commente l’affreuse nouvelle car tout le monde connaît la mère de l’enfant, et s’imagine être à sa place ! Mais quelques jours passent, et avec le temps, les esprits deviennent moins compatissants, les commérages plus suspicieux…

Le petit ami de Mélanie est-il vraiment le père du bébé ? Qui est cet homme étranger au village apparu comme par hasard au moment de la disparition ? Qui a bien pu enlever Lola et pourquoi ?

On me l'a enlevée - Par Springer & Lambour - Vents d'Ouest

On avait déjà noté la force des histoires de Séverine Lambour dans Allée des Rosiers et la Rebouteuse. C’est d’ailleurs dans ce dernier titre qu’elle entame sa collaboration avec Benoît Springer, remarqué avec les Funérailles de Luce.


Leur précédent album

Encore dans le microcosme, les auteurs dépeignent qu’il est plus facile de médire que de soutenir. Si la parole est d’argent, le silence semble de plomb pour appesantir l’ambiance de certaines scènes où une parole réconfortante n’aurait pas été de trop. La justesse du trait de Springer donne alors toute sa dimension aux non-dits évocateurs.

À travers les quelques personnages de ce récit, on passe en revue une série de clichés de notre société : l’avortement, la difficulté de certains couples à avoir des enfants, l’homme seul et taiseux qui cache sûrement d’inavouables secrets, les couples qui se déchirent, les mères célibataires, etc. C’est avec justesse que ces problèmes sont évoqués, on se prend à reconnaître dans ces personnages des soucis arrivés à des proches jusqu’à le final nous laisse sans voix. Car il n’y a plus rien à dire.

Paru déjà il y a quelques semaines, cet album est un regard pertinent et sans complaisance sur notre société, et la solitude des personnes qui se côtoient pourtant quotidiennement. Un sujet aussi banal qu’horrible, qui vous fera regarder autrement la prochaine alerte enlèvement.

(par Charles-Louis Detournay)

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