Caleb est la première personne de la race humaine à devenir officier de l’ODI, l’Office Diplomatique Intermondial. Il s’agit véritablement d’un exploit, car les humains sont considérés comme un peuple sous-développé, voire assisté, par les autres populations de la galaxie. L’ODI n’a qu’un seul objectif : régler le plus diplomatiquement possible les conflits entre les races pour maintenir la paix entre les peuples.
Caleb et Mézoké forment un binôme exemplaire. Cette dernière a le sens des valeurs et surtout respecte son équipier. Elle lui sauve une première fois la mise lors d’un exercice. Ils se voient assigner une première mission : mettre de l’ordre dans une mine de trélium exploitée par les Jävlodes sur laquelle groupe d’humains tente de faire main basse.
Le jeune scénariste Sylvain Runberg avait écrit le premier album des Colocataires [1], une comédie de mœurs mettant en scène des jeunes adultes. Il a co-écrit le quatrième tome des Nouvelles Aventure de Mic Mac Adam avec Luc Brunschwig, qui est paru début avril. L’auteur s’écarte totalement de ces genres pour traiter du thème de l’altérité dans un univers de science-fiction.
Sylvain Runberg a accordé une énorme importance à la définition des différentes races qui jouent un rôle dans ce récit, affinant au fil des pages leur passé, leur destinée ainsi que leurs relations. Son récit fort dense séduira les amateurs du genre, mais déstabilisera sans doute les non-initiés.
Le dessinateur Serge Pellé a, pour sa part, réalisé un énorme travail de recherche pour inventer un univers cohérent. Il a collaboré un temps avec Luc Brunschwig sur la reprise -malheureusement avortée- d’Urban Games. Lorsqu’ils travaillaient ensemble, Brunschwig disait du dessinateur : « Serge s’investit dans un monde qu’il est en train de mettre en place. Il ne se contente pas d’imaginer la cité de Montplaisir [ndlr : celui de Urban Games], mais il lui donne également une âme et une vraie vie. Serge doit être fou pour s’attaquer à ce projet. Mes amis disent qu’il est le seul, avec Moebius, à pouvoir dessiner un tel univers, où l’architecture a autant d’importance que la psychologie des personnages ». On sent cette passion et cette folie au détour de chacune des pages de Orbital. Extra-terrestres, vaisseau spatiaux et autres objets usuels sont graphiquement traités aux petits oignons et surtout conceptualisés.
On notera les effets de matière dans les couleurs, obtenus grâce à un mélange de feutres à alcool et de gouache acrylique, avec des retouches informatiques sur certaines pages.
Même si l’intrigue est lente à s’installer, le lecteur prendra énormément de plaisir à découvrir ce monde cohérent inventé par ces auteurs. Les dernières pages invitent à lire la suite ...
(par Nicolas Anspach)
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[1] Le deuxième paraîtra en juin, chez Dupuis