À la suite de deux décès d’administrateurs et d’une démission pas encore publiée aux Annexes du Moniteur belge, le président que je suis provoque le 17 mai 2014 la 31e assemblée générale statutaire de la Fondation Edgar P. Jacobs. Avec Jacques Burgraeve, nous aurions été sept administrateurs. Quatre des sept refusent que Jacques Burgraeve annule sa démission datée du 10 mai 2013. Par la faute de ces quatre, la Fondation tombe à six administrateurs... ce qui met le conseil d’administration de la Fondation dans une mauvaise situation, car elle n’est plus en règle avec ses statuts et la loi. Ces quatre administrateurs ont créé ainsi les problèmes qui vont suivre.
Après cet échec regrettable, le président consulte un avocat afin d’être juridiquement en ordre avec la loi. Après la consultation juridique et l’avis de l’avocat, je provoque une réunion le 24 janvier 2015 pour débloquer cette situation. N’ayant pas eu d’accord à l’unanimité sur le choix des nouveaux candidats à cette réunion, la dissolution est inévitable.
Deux clans s’étaient formés. La situation était ingérable. Dans le clan des éternels contestataires, nous avions une taupe au service d’un ecclésiastique laïque. Cette taupe va souvent prendre position contre tout ce que j’entreprends. Pourtant, je n’ai jamais rien fait contre lui. En 1992 je l’invite avec son épouse au Québec pour une série d’expositions organisées avec le CGRI (WBI aujourd’hui)... en 1996, la Fondation E.P. Jacobs doit d’urgence attaquer le Studio E.P. Jacobs et les Éditions Blake et Mortimer [entretemps revendus à Dargaud.NDR] pour avoir utilisé le nom de Jacobs et modifié un dessin du père de Blake et Mortimer pour vendre L’Affaire Francis Blake, première aventure sans Jacobs.
La Fondation gagne le procès. Nous perdons l’appel, car en 1997 Pierre L., la taupe, prend position contre moi et mon action en justice pour faire respecter le droit moral de l’auteur. Son “Petit Nicolas” deviendra plus tard directeur dans le groupe Média-Participations. Il s’attribue actuellement des faveurs de Jacobs qu’il n’avait pas et refait l’histoire de ma relation avec le Maître du Bois-des-Pauvres. Il oublie que dans la première édition en décembre 1981 des mémoires de Jacobs parues chez Gallimard son nom n’y est pas. Il ne raconte pas ses dix années d’absence au Conseil d’administration de la Fondation.
L’autre éternel contestataire était contre l’idée d’une collaboration avec le monde de Hergé pour la simple raison qu’il en a été viré.
L’ego de ces deux personnages n’a pensé qu’à leur petite personne et n’a pas agi en adulte. Souvent d’ailleurs, j’avais l’impression de me trouver aux réunions dans un jardin d’enfants. J’en ai donc vu des vertes et des pas mûres pendant ces longues années de gestion de la Fondation que j’ai créée avec le Maître.
Le juge m’a donc désigné pour cette triste besogne : la liquidation.
Au départ, j’avais l’intention de transférer tout à la Fondation Roi Baudouin. Mais, le “gentil” avocat de la Fondation Jacobs pensait qu’il était préférable de dialoguer avec le Studio E.P. Jacobs... une grosse erreur. Il ne connaît pas ces fidèles du Saint-Siège.
Pour notre malheur, nous nous trouvons face à des “Babeleers” [bavards en bruxellois. NDR] et rien n’avance. Trois fois, j’ai reçu des menaces et du chantage, car ils ne voulaient pas de Nick Rodwell et de Yves F. [de la société Moulinsart. NDR] comme administrateurs. Ils affirmaient aussi qu’Hergé n’avait rien à voir avec Jacobs. Comme toujours, l’histoire est oubliée. Ils m’ont également demandé de changer d’avocat pour prendre un avocat à eux et qu’ils le payeraient. J’ai refusé.
La surprise a été totale quand j’ai annoncé que les originaux étaient donnés à la Fondation Roi Baudouin.
Depuis, ils attaquent l’avocat de la Fondation et prétendent que tout ce que nous avons réalisé n’est pas légal. Ils me taillent aussi un costume et racontent maintenant que je roule en Rolls-Royce. Oui, j’en ai acheté une en janvier 1994 avec les intérêts de mes placements. Certaines Rolls-Royce sont moins chères qu’une Daxia neuve. Rouler en Rolls-Royce en France c’est être un riche arrogant... c’est pourquoi certaines de mes connaissances quittent la France définitivement. Il est interdit en France d’avoir une voiture de luxe. La Silver Wraith de 1952 publiée dans le journal Le Soir m’a coûté 30.000 €..., ma Range Evoque coûte plus cher. Où est l’erreur ?
Pour les seigneurs de Média-Participations, la Fondation n’aurait rien fait pendant ma présidence. Seul Média-Participations a œuvré pour Jacobs ? Qu’ont-ils fait ? Rien.
Nous avons fait des erreurs. Après le décès de Jacobs en 1987, le notaire et Louis Bos [ancien directeur commercial du Lombard. NDR], alors exécuteur testamentaire et président de la Fondation) n’ont pas fait l’inventaire des biens légués à la Fondation et payé les droits de succession. Nous avions uniquement les 16 planches originales et divers souvenirs dans l’actif de la Fondation. J’ai donc attendu 30 ans pour offrir les originaux et divers à la Fondation Roi Baudouin.
Qui était alors propriétaire des legs de 1987 ? Personne ? Je n’en sais rien. En 2010 l’expert-comptable de la Fondation nous a dit que les planches originales n’étaient pas dans l’actif et que nous ne pouvions pas vendre deux planches chez Artcurial pour financer l’achat de l’appartement. Une société ne peut vendre ce qu’elle n’a pas, c’est élémentaire.
De 1989 à 2015, nous avons produit 30 expositions, donné plus d’un million de francs belges [env. 25000€. NDR] au Centre Belge de la BD pour la cellule Jacobs, en 1988 le Sphinx sur la tombe de Jacobs, en 2001, une nouvelle tombe pour l’éternité (soit plus d’un million de FB), en 1989 la plaque commémorative sur la maison natale de Jacobs où sa mère tenait une épicerie, etc. Alors ?
Revenons à notre sujet. Quels sont les projets futurs de la nouvelle Fondation Edgard Jacobs ? Une grande exposition Hergé-Jacobs au Musée Hergé et sans doute à Paris. Une collaboration positive avec la Fondation Roi Baudouin. Et nous espérons que les sujets du Vatican vont collaborer positivement à glorifier Jacobs, le père de Blake et Mortimer.
Et surtout, Nick Rodwell va défendre le droit moral de Jacobs. Les droits de Tintin sont en bonnes mains avec Nick et son équipe... Alors ? Pourquoi pas ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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