Pain d’alouette célèbre l’amour du cyclisme de Lax, qui avec L’aigle sans orteils avait déjà abordé ce thème. Avec les deux volumes de ce diptyque, il évoque à la fois la société française et ses oppositions (politiques, sociales, géographiques) et l’évolution du cyclisme, pas si loin alors du professionnalisme.
Avec des ellipses bien orchestrées, l’auteur nous porte de 1924 aux années 30, amenant à l’âge adulte les deux principaux protagonistes : Élie le futur pro, décidé à abandonner la mine pour grimper les podiums, et Reine, apprentie journaliste qui rêve de marcher sur les traces d’Albert Londres. La demoiselle, qui se défend fort bien en cyclisme, s’est mis en tête de vivre Paris-Roubaix de l’intérieur, grimée en homme à moustaches...
Construit autour d’épisodes forts, comme un accident de mine ou la lutte sur les pavés du nord, ce deuxième tome de Pain d’Alouette revendique encore un classicisme efficace. Entre le vocabulaire si particulier des mineurs et les détails ciselés des courses d’un jour, Lax ne néglige aucun détail. Sa trame scénaristique et ses décors respirent l’authenticité.
Les amateurs de vélo seront évidemment aux anges à la lecture de l’album (disponible aussi en coffret des deux volumes) mais aussi les amateurs d’histoire, surtout celle de l’entre deux guerres.
(par David TAUGIS)
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