Dézinguant ses adversaires avec gracieuseté tout en décochant quelques bons mots, sautant de mission en mission, "jamesbondissant" d’Istanbul à Venise, du Mont Blanc aux châteaux de crus classés, croisant le Président Pompidou et les espions les plus huppés de la planète, tout réussit à Paloma qui est un vrai personnage de roman tiré à la ligne comme on n’en fait plus.
Les épisodes sont d’ailleurs entrecoupés de parodies de romans de gare à la SAS, ainsi que d’affiches de films aux détails très drôles.
Ce n’est pas le chef d’œuvre de l’année avec son gros humour qui tache, mais cela se laisse lire. Dommage, car il y a matière à quelque chose de plus profilé, notamment au niveau des intrigues et des dialogues qui ne reposent pas sur n’importe quoi. Ainsi, la séquence stambouliote qui réussit à faire dérailler le fameux tramway de la rue Istiklal ou cette visite nocturne au Palais des archives de Venise qui, l’air de rien, sont très bien observés.
Le dessin ne démérite pas non plus. Il flirte parfois avec le fameux "Style Atome", vous savez, ce concept inventé par Joost Swarte ("un style joueur avec le design") traversant les âges. Mais jamais il ne tombe dans la grâce du designer, ni n’invoque les mânes de Raymond Loewy et de Courrèges, et pourtant il en a largement les moyens, comme le montre cette bande-annonce d’une sophistication référentielle rare. Tout à leur farce, les auteurs auraient peut-être gagné à se prendre plus au sérieux.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion