Neuf histoires d’amour, neuf délires érotiques, neuf femmes inaccessibles... Retrouver la petite musique de Goossens, c’est aussi croiser à nouveau ces personnages à la fois si quotidiens et complètement ailleurs. De braves types qui rêvent de la passion ultime, de la femme fatale qui serait tout à coup devenu brave fille.
Ces BD courtes offrent aussi, comme toujours avec Goossens, de grands moments de parodie. Que vous soyez fan de western hollywoodien, de littérature classique ou de neuvième art patrimonial, vous trouverez de savoureuses références glissées dans ces planches. On retrouve dans Passions quelques scènes avec Georges et Louis, en quête de l’œuvre érotique de référence, dans des joutes rhétoriques en chambre pleines de tendresse vache.
Mais Goossens décline aussi deux thèmes plus hardis : le travestissement avec en filigrane les troubles de l’ambiguïté sexuelle, et le complexe d’œdipe, avec une complicité mère-fils à faire rougir un psychanalyste.
Maniant la langue française avec l’élégance d’un romantique lettré, Goossens dresse un panorama coloré d’une certaine misère sexuelle contemporaine, autant terrassée par les clichés érotiques que par une immense ardeur sentimentale inassouvie.
(par David TAUGIS)
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