Ce premier album de Catherine Doherty, largement autobiographique (le personnage principal se nomme Catherine Flaherty), est une belle plongée dans les affres de l’espoir et de l’appréhension, pôles opposés mais complémentaires du périple entrepris par le personnage principal.
Dessiné dans un style qui doit plus aux comic strips qu’aux comic books (nous ne sommes pas très loin d’un Bill Watterson, par exemple), alternant scènes sans paroles et documents officiels ou lettres relatant les étapes du long travail de la jeune femme, cet album est d’une sobriété exemplaire. Il ressemble finalement plus à un carnet intime, mais jamais voyeur, qu’à une fiction.
Catherine Doherty est une artiste canadienne (l’album se déroule dans la partie anglophone du pays, principalement à Toronto) qui a publié quelques histoires dans des magazines homos, et qui chante depuis plusieurs années dans un groupe de country nommé les Jane Waynes. Nul doute que cet album du retour aux origines a joué au moins en partie un rôle de catharsis. Il est d’ailleurs remarquable que le ton n’en soit jamais revendicatif ou agressif. L’auteur ne règle ses comptes avec personne, mais fait simplement et de manière très touchante le constat du poids de la société des années 60 sur une jeune mère sans moyens.
Peine perdue est un bel ouvrage aux sentiments contenus, mis en scène de façon originale et sans débordements mélodramatiques.
(par François Peneaud)
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Site des Jane Waynes (en anglais).