Élever son enfant seul n’est certes pas une tâche facile pour Torakichi, ce colporteur ambulant. Depuis la disparition de sa femme, il tente de devenir un père équilibré et attentionné, malgré le fait qu’il n’y connait rien aux enfants. Fin connaisseur en plantes médicinales, il découvre un autre monde, celui de la paternité, très loin de ce qu’il aurait pu imaginer.
Sans véritablement être un mode d’emploi de "Comment élever son enfant", le récit imaginé par la mangaka Mi Tagawa joue en permanence sur les sentiments réciproques que peuvent éprouver les membres d’une famille monoparentale. L’auteure distille une œuvre sympathique, en présentant un père bouleversé qui tente de joindre les deux bouts.
Mi Tagawa alimente la narration bien au-delà de la relation père-enfant, en rebondissant sur d’autres thématiques : l’herboristerie, les échanges relationnels, ainsi que la satisfaction d’avoir accompli son dû envers sa famille. Entre rires et joies, l’on suit donc le parcours douloureux d’un père et de son jeune fils qui affrontent un quotidien parsemé d’embuches, de peines, mais également d’audace et de réconfort.
Le trait, quant à lui, s’acclimate relativement bien avec la trame. Classé dans la catégorie des Seinen, Père et Fils convient tout autant à un public jeune que pour adultes. Certaines subtilités seront d’ailleurs mieux comprises par des lecteurs plus aguerris. Une tranche de vie qui plaira à un public sélectif, avides d’histoires émotionnelles et humaines.
(par Marc Vandermeer)
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