Chine, 1976. Da Qin et sa petite sœur Xia Qin vivent avec leurs parents dans la ville de Wuhan. Une enfance heureuse marquée par la mort du président Mao, un drame autant national que familial.
En effet les parents de Da Qin ont largement bénéficié des opportunités offertes par le gouvernement communiste de l’époque pour s’extraire de leur condition sociale initiale, embrassant les métiers d’institutrice et d’ingénieur.
C’est en privilégiées, ou presque, que Da Qin et sa petite sœur grandissent dans une Chine en pleine transformation -les veilles traditions remplacées par une société moderne et égalitaire- où se mêlent propagande et perspectives nouvelles qui ont permis à de nombreux Chinois de se construire un avenir inédit.
Ces souvenirs sont ceux de Liu Na, partie travailler à plus de vingt ans aux États-Unis dans la recherche médicale et qui a épousé un dessinateur texan, Andrés Vera Martinez. C’est à la naissance de leur fille qu’ils décident de réaliser cet ouvrage.
Sur la forme d’instantanés de vie, Petit Canard blanc brosse de courts récits se focalisant sur quelques moments de cette enfance chinoise, entre deux époques. La mort de Mao, la chasse aux quatre nuisibles ou la visite chez les oncles et les tantes de la campagne, sont autant de moments qui, sous leur apparence légère, révèlent une vision de la Chine intime et émouvante.
Le dessin d’Andrés Vera Martinez, rugueux et simple, restitue à merveille ce monde vu par le regard de l’enfance, tour à tour coloré et cruel.
Un livre singulier et plein de charme nous invitant à un voyage dans le passé et vers des terres lointaines qui témoigne d’une belle façon de la transformation culturelle qui eut lieu entre la génération traditionnelle et celle des enfants chinois d’aujourd’hui.
(par Guillaume Boutet)
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