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Pierre Tranchand dit Pica ("Les Profs") - " Le manque de solidarité des auteurs fait du tort à la profession"

Par Laurent Melikian le 17 avril 2013                      Lien  
Rencontrer Pica à l'occasion de la sortie des {Profs }au cinéma, c'est ouvrir la boite de pandore de Pierre Tranchand. Après quelques considérations élogieuses sur le film, il convient de reparler de cette bande dessinée phénomène qui a apporté son premier succès de librairie à ce dessinateur pilier de revues comme {Pif Gadget}, {Pistil}, {Circus}, {Gomme} ou {le Journal de Mickey}. Et de fil en aiguille, au regard de quatre décennies de carrière, Pierre Tranchand dresse un portrait sans concession de sa profession, sans oublier d'apporter sa pierre au débat.

"Les Profs" au cinéma, y retrouvez-vous vos petits ?

Oui, je trouve que Pef a été suffisamment malin pour adapter notre univers. Ce n’était pas évident. Notre bande dessinée est basée sur le principe du gag en une planche. Il a su garder l’ambiance tout en développant un film d’une heure trente. Nous sommes dans le registre du burlesque sans être vulgaire. Je n’ai pas honte de ce film, j’avais peur que d’un ratage comme les Bidochon, où l’on voyait de bons acteurs dans un film sinistre.

Pierre Tranchand dit Pica ("Les Profs") - " Le manque de solidarité des auteurs fait du tort à la profession"
Isabelle Nanty en Gladys, confondante !
(c) DR - Pica

Comment avez-vous apprécié les interprètes ?

Physiquement, Gladys, la prof d’anglais interprétée par Isabelle Nanty et Maurice, le prof de philo par Raymond Bouchard sont confondants. Au début du film, Pef ne ressemble pas à Polochon, le prof d’histoire, mais petit à petit, il le devient. Sa métamorphose est étonnante.

Quant à Christian Clavier, il joue juste, il sort de son registre habituel, c’est une bonne surprise. Enfin j’ai été très impressionné par Philippe Duclos. Ce comédien n’est pas du tout proche de notre proviseur, mais son jeu est exceptionnel. Le voir se décomposer tout au long du film est simplement jouissif.

Un souvenir de Pef pendant la préparation du film ?

Nous lui avons donné nos albums quand il a commencé à imaginer sur le scénario. Dans une planche du troisième recueil, certains élèves suivent les cours installés sur des échafaudages par manque de place. Il a repris ce gag dans le film. Cela m’a fait très plaisir car Erroc (scénariste des Profs, NDLR) avait tiré cette idée suite au conseil de classe de ma propre fille où le problème de la place dans son établissement était devenu crucial. Du coup, j’ai offert la planche originale à Pef !

Ce film vous influencera-t-il à l’avenir ?

Non, cela reste un film, je ne l’adapterai pas non plus en BD. En revanche, il y a quelques années, un pilote de sitcom avait été tourné et celui-ci m’avait influencé. Par la suite mes personnages étaient devenus plus réalistes.

Pierre François Martin-Laval, dit "Pef". L’ex Robin des bois est à la fois scénariste, acteur et réalisateur de l’adaptation des Profs
©DR

Comment avez-vous choisi Alain Mauricet pour encrer les nouvelles planches des Profs ?

Il y a trois ans j’ai été victime d’un accident cérébral qui m’a laissé handicapé. Il m’a fallu tout réapprendre et je marche encore difficilement. Dorénavant, je travaille sur palette graphique avec moins d’aisance que sur le papier. Je ne peux plus crayonner qu’une cinquantaine de planches par an et donc travailler avec un encreur. Olivier Sulpice des éditions Bamboo m’a proposé Mauricet parce que son encrage est proche du mien.

Participez-vous à Boulard, la série dérivée des Profs ?

Pour moi, c’est une autre série dans laquelle je ne m’implique pas. Mais je n’aurais pas voulu qu’elle se fasse sans la participation d’Erroc, de Mauricet et de Jacqueline Guénard qui réalise la mise en couleur de toute la série.

Avec le recul, comprenez-vous le succès des Profs ?

Si j’avais connu la recette du succès, je n’aurais pas attendu trente ans pour m’y mettre. Je crois qu’il résulte d’une part de son sujet qui est quasi universel et d’autre part à notre façon de le traiter : quand nous avons commencé la série, le but n’était pas de "casser du prof", nous voulions que chacun s’y retrouve : élèves, anciens élèves et enseignants. C’était notre envie, nous ne répondions pas à un concept marqueté. En termes de ventes d’albums, je suis brusquement passé de 8 000 exemplaires à plus de 100 000, je n’ai pas connu de palier. Dans le fond, je crois que ce n’est pas parce que l’on vend beaucoup d’albums qu’on est un bon auteur. On vend quand à un instant, on rencontre un public. À l’inverse, je connais d’authentiques génies qui ne vendent rien du tout.

Il semble qu’au départ vous ayez eu du mal à trouver un éditeur…

Après bien d’autres tentatives, la série a été finalement acceptée au Journal de Mickey par Jean-Luc Cochet. Il a juste changé le titre, le nôtre était "Tohu Bohu". Il avait raison, il vaut mieux être explicite. Chez Dargaud, Didier Christmann nous demandait de faire de la castagne de banlieue comme dans le film Le plus beau métier du monde de Gérard Lauzier avec Depardieu. Chez Spirou, Thierry Tinlot nous a dit : "Il n’y a pas de public pour ça !" Après l’entretien, j’ai failli arrêter le métier. À mes débuts j’avais affaire à des Greg ou des Charlier qui savaient critiquer sans détruire. J’ai beaucoup appris aussi d’un Mézières qui lisait une planche et pointait tous les défauts. Un jour Greg m’a dit : "tu as tout pour faire une bonne soupe, mais elle n’est pas cuite !" C’était encourageant.

Marine par Pierre Tranchand et François Corteggiani

En dehors des Profs, à quelle série gardez-vous un attachement particulier ?

Je garde de la tendresse pour tous mes personnages. Mais si je ne devais en garder qu’une, ce serait Marine bien sûr (sur scénario de François Corteggiani publiée dans Pif Gadget et le Journal de Mickey de 1979 à 1989, NDLR), c’est ma première bande dessinée au long cours avec de grands décors que j’adore dessiner. C’est la raison pour laquelle nous avions réalisé l’album hors-série Les Profs à travers l’histoire.

Vous imaginez-vous débutant aujourd’hui ?

Ce ne serait pas possible, les éditeurs ne payent plus assez les jeunes auteurs. Et je ne vois pas comment on va sortir de cette ornière. Lorsque j’ai débuté, il existait un syndicat solide. On m’a tout de suite indiqué les démarches à suivre pour obtenir une carte de presse et avec elle une protection sociale décente. J’ai appris aussi que le milieu n’est pas toujours solidaire. Je me souviens d’une réunion syndicale chez Fleurus avec François Bourgeon pour obtenir une amélioration de nos salaires. Plus tard, en aparté avec l’éditeur, certains ont retourné leur veste. Ce manque de solidarité des auteurs fait aujourd’hui du tort à la profession…

Pourtant, il existe un nouveau syndicat pour les auteurs, le SNAC-BD…

Je pense que les animateurs de ce syndicat se fourvoient. Ils se battent d’abord pour l’édition numérique, c’est un peu court. Le combat devrait porter sur le statut. On pourrait imaginer que les auteurs soient salariés pour un album, qu’ils puissent bénéficier d’une allocation chômage entre deux albums, sans parler de retraite. Ce manque de solidarité aurait pu nous coûter cher quand, en 2008, les dessinateurs ont failli perdre leur statut d’auteur auprès du fisc et payer beaucoup plus d’impôts. J’ai alors interpellé Xavier Bertrand au cours d’un salon, il était ministre de la santé et de la solidarité et élu de ma région. Je lui avais fait parvenir un dossier qu’il avait transmis à Christine Albanel, Ministre de la culture. Finalement, Albert Uderzo nous a sorti de ce mauvais pas devant un tribunal l’année dernière. Au final, j’ai été le seul confrère à remercier Uderzo. Un détail, révélateur d’un état d’esprit qui ne s’améliore pas. Pourtant j’aime ce métier, j’ai par ailleurs insisté auprès de mon éditeur pour que ma coloriste et mon encreur touchent également des droits sur les albums, ça me semble normal.

Justement, dans ce courrier (voir document joint) que vous aviez adressé à Xavier Bertrand, vous parliez d’un "droit fixe" de 50 centimes par album qui serait versé aux auteurs jusqu’à concurrence de 30 000 exemplaires vendus. Pour des ventes supérieures à 30 000 exemplaires, les droits fixes auraient été versés à une caisse de solidarité. Qu’est devenue cette proposition ?

Un syndicat d’auteurs -dont je ne me souviens plus du nom- avait eu cette idée en 2005. Nous avions même signé une pétition à ce sujet et rémunéré un avocat. À l’époque certains m’on dit : "Tu veux gagner encore plus de pognon !", c’est quand même fort ! Aujourd’hui plus personne ne parle de ce "droit fixe" et je ne peux pas me battre pour tout le monde,…

Document : La lettre de Pica à Xavier Bertrand en 2008 pour la défense du statut fiscal de l’auteur de bande dessinée mais aussi pour défendre le "droit fixe"
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(par Laurent Melikian)

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Les Profs Bamboo ✍ Erroc ✏️ Pica
 
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28 Messages :
  • Monsieur pierre tranchand vous êtes un des plus grands auteur de la BD franco- belge dans le genre qui est le votre.

    A vous lire ici vous êtes aussi un...monsieur !

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    • Répondu par la plume occulte le 17 avril 2013 à  13:56 :

      Et de rajouter que si dans ce milieu les personnalités sont nombreuses,les" monsieur"sont nettement plus rares.

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  • Nous serions heureux d’inviter Pierre Tranchand à notre prochaine AG du 23 mai au siège du Snac. Cela lui permettra de mieux connaître nos (diverses) actions et, pourquoi pas, d’apporter s’il le souhaite ses conseils et ses lumières sur les nombreux chantiers en cours (dont celui du "statut des auteurs"). Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, pourvu qu’elles se manifestent...

    Vous pouvez lui transmettre cette invitation.

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    • Répondu par David Chauvel le 17 avril 2013 à  16:21 :

      Et ce d’autant plus que les auteurs de bande dessinée n’ont jamais failli perdre quoi que ce soit. Le problème évoqué ici était celui de l’harmonisation du statut fiscal entre dessinateurs et scénaristes, et il a été résolu à l’avantage des auteurs, suite à des démarches entreprises par plusieurs instances représentant les auteurs et les éditeurs.

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      • Répondu par Pierre Tranchand le 18 avril 2013 à  07:53 :

        Monsieur Chauvel,ne vous en déplaise mais c’est grâce à Uderzo que les dessinateurs ont retrouvé leur statut d’auteur. Toutes les tentatives des autres instances, dont la mienne, avaient échoué. Et dire que ça n’a rien changé est faux, pendant mes déclarations en BNC j’ai dû prendre un comptable et un organisme de vérification d’un coût annuel de 2000€ !Et tenir une comptabilité journalière. 2000€ c’est ce que propose un grand éditeur pour un roman graphique ! De plus il était anormal que dessinateur et scénariste n’est pas le même statut fiscal car une BD est un scénario et un dessin et pas un seul élément !
        Uderzo et Bourgeon dans leur procès respectif ont œuvré pour maintenir les droits des auteurs et non pour gagner du fric comme je l’ai entendu si souvent, mais il faut être intelligent pour comprendre ça. C’est plus facile de fustiger Albert Uderzo qui a soi-disant mis au chômage des auteurs en gagnant son procès alors qu’il a fait vivre des tas d’auteurs pendant des années. Mais avoir du succès est un péché mortel en France !
        Outre son immense talent il a, avec René Goscinny et Jean-Michel Charlier fait de ce métier un vrai métier payé décemment et reconnu. Sans ces pionniers, la BD ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui et vous Monsieur Chauvel seriez un obscur salarié …Et moi, un obscur architecte....
        Je suis auteur BD depuis 35 ans et j’ai connu bien des périodes : difficiles avec un travail de forçat et des échecs éditoriaux, et faste aujourd’hui…
        Dans tout ça je n’ai rien à gagner mais j’ai le défaut d’aimer ce métier et ceux qui le font.
        J’ai 60 ans, je vends des milliers d’albums, je n’ai aucun souci financier, je pourrais aisément m’en foutre…Mais je voudrais que ce métier que j’aime ne sombre pas complètement et que les auteurs qui le font puissent le faire de façon correcte.

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        • Répondu par Duhamel le 18 avril 2013 à  18:36 :

          Monsieur Tranchant,
          Malgré tout le respect que je porte à une partie de votre travail, je ne résiste pas à émettre un petit avis :
          il est bon de se renseigner avant de parler. Le SNAC évolue sur une trentaine de front différents, statut des auteurs, médiation auteurs/éditeurs, négociations, modification des lois, assistance juridique, édition (papier ET numérique) d’un contrat commenté et analysé pour former les auteurs à la lecture juridique, campagnes d’information, tout y passe. Je vous invite à découvrir l’ensemble de ces dossiers sur le site et sur le blog, ou, effectivement, à venir nous rencontrer lors d’une assemblée générale. Il est en effet un peu énervant de voir le travail de dizaines d’auteurs (qui, contrairement à vous, doivent toujours lutter pour leur survie, mais acceptent tout de même de donner de leur temps pour tenter de faire avancer l’intérêt commun) remis en question par un seul auteur à succès, et donc extrêmement visible, qui n’a même pas pris la peine de se renseigner, et ne mesure pas la portée de ses propos.
          D’autre part, je crois sincèrement que tous les membres du syndicat ont une grande admiration pour le travail, l’engagement et la générosité de monsieur Uderzo, et qu’il ne viendrait à l’esprit d’aucun d’entre eux de lui reprocher son succès. Je ne vois donc pas le rapport avec la choucroute.
          Tous vos efforts pour défendre ce métier sont sans doute parfaitement louables, mais j’espère de mon côté rester encore quelques années convaincu d’une chose : qu’il n’est pas absolument nécessaire de marcher sur les autres pour se mettre en valeur.

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          • Répondu par Pierre Tranchand le 19 avril 2013 à  11:51 :

            Sachez Monsieur que je ne cherche pas à me mettre en valeur j’ai répondu au SNAC directement et je ne les ai pas envoyer "chier" comme vous dites. Mais je ne mettrais plus aucun propos sur aucun site BD car on ne pense qu’à vous critiquer.
            Alors salut et bon courage, je retourne à mon travail malgré mon handicap physique, ce métier deviendra ce qu’il voudra, ce n’est plus mon problème !

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            • Répondu le 19 avril 2013 à  14:22 :

              Bravo Pierre Tranchand ! Il est regrettable de le dire, mais vu le niveau et le ton de certains commentaires, c´est bien la meilleure décision que vous puissiez prendre !
              Avec toute ma considération !
              A

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        • Répondu par LC le 18 avril 2013 à  22:27 :

          2000€ c’est ce que propose un grand éditeur pour un roman graphique !

          Je serais curieux d’avoir le nom du grand éditeur qui ose ne proposer que 2000€ pour un roman graphique, et qui sont les imbéciles qui l’acceptent.

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          • Répondu par Yo le 20 avril 2013 à  12:17 :

            Voilà qui serait intéressant en effet. Il existe une certaine opacité sur ce que proposent les éditeurs pour des projets différents. Le fait que le grand public ne connaisse en rien les tarifs actuels n’aide pas la profession. Si des éditeurs n’ont "aucun scrupule" à payer 2000 € pour 200 pages, peut-être est-ce parce que seuls les auteurs peuvent s’en émouvoir. Question : Pourquoi le SNAC ne communiquerait-il pas sur les tarifs proposés par les éditeurs collection par collection ?

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        • Répondu par Laurent Colonnier le 18 avril 2013 à  23:48 :

          Il y a quelque chose d’assez incohérent, vous vous plaignez du manque de solidarité des auteurs dans la profession, et quand deux représentants du syndicat vous invitent à participer pour profiter de votre expérience et de vos conseils, vous les envoyez chier.

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          • Répondu par TuTut le 19 avril 2013 à  12:12 :

            Il ne les envoie pas "chier". Un peu de politesse et moins d’agressivité, SVP. Il exprime son vécu, son constat et ses attentes pour la jeune génération. C’est plus qu’à saluer. Je pense que PT a assez donné et a désormais à s’occuper de sa santé, de sa série et d’un peu de quiétude maintenant qu’il a (enfin) du succès et la reconnaissance (amplement méritée) de la profession et du public. Maintenant, si le SNAC s’occupe effectivement du statut de l’auteur (etc), tant mieux. Merci au SNAC, à Uderzo etc

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        • Répondu par Oncle François le 19 avril 2013 à  12:05 :

          Oui, bien vu. Maintenant, sa célébrité lui a permis de se faire entendre facilement. Mais après une carrière aussi longue, justement couronnée de succès (il y en a toujours en France, pour dire que si ça marche, c’est du commercial facile..), il a voulu faire profiter l’ensemble de ses jeunes collègues.

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    • Répondu par stephane crety le 19 avril 2013 à  15:50 :

      messieurs. Actuabd n’est pas le lieu pour communiquer sur notre métier entre intéressé. les plombiers ne le font pas au milieu d’un stade de foot. Si monsieur Tranchand veut dépasser une vision pour le moins datée des luttes sociales et des coordinations entre auteurs, les adresses réciproques sont connues ou facilement accessibles. Ou alors, nous n’en serons qu’à un énième brassage de vent. Histoire de réajuster des références (Uderzo, Bourgeon,etc....) tellement loin des réalités quotidiennes de la très grande majorité des auteurs.

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  • Bonjour Monsieur Tranchand,
    Contrairement à certains, je ne crois pas que vous envoyez "chier" les représentants, mais vous dîtes ce que vous pensez et c’est très bien. Je vous en remercie. Ceux qui avaient osé émettre l’idée des 50 centimes étaient des auteurs jeunesse que je connais très bien, puisque je suis moi-même illustrateur jeunesse. L’idée n’est pas abandonnée mais difficile à faire passer. Un peu plus de "sécurité" pour les auteurs est une chose bien mal admise. Et je fais partie des gens qui pensent que nous avons choisi un métier aléatoire. Pour ma part, je préfère me battre sur mes droits d’auteurs et certains autres droits.
    Toutefois je ne suis pas là pour parler de ça, mais pour vous remercier. Il y a longtemps, vous m’avez reçu chez vous. j’avais seize ans (il y a 33 ans !!!) et vous avez eu la gentillesse de regarder mon travail et de le critiquer objectivement, d’émettre des remarques justes et de me soutenir. Vous avez eu , à mon égard, comme Greg, Charlier et tous ceux qui ont compté pour vous, les mêmes mots, les mêmes regards, les mêmes sourires... Et pour chacun de ces mots, de ces gestes, je ne vous dirai jamais assez merci. Et depuis j’essaie quand des jeunes me sollicitent d’avoir la même attention sur leurs travaux. Merci pour cette leçon de vie. Et même si j’aime un peu les profs, je reste un admirateur fou de "Bastos et Zakousky" et de "Marine".

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    • Répondu par Pierre Tranchand le 21 avril 2013 à  10:40 :

      Bonjour,
      Merci, je ne sais pas qui vous êtes mais vous pouvez envoyer un mail aux éditions Bamboo qui fera suivre...
      Mes propos sont souvent mal interprétés aussi je préfère le contact direct...

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  • Pierre Tranchand
    19 avril 2013 09:56, par Fred

    Je pense que les animateurs de ce syndicat se fourvoient. Ils se battent d’abord pour l’édition numérique, c’est un peu court.

    Le SNAC BD c’est quand même beaucoup plus que ça et non ce à quoi vous le réduisez !!!!

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    • Répondu par WTF le 19 avril 2013 à  13:55 :

      Depuis des années on entend parler du SNAC comme une entité importante qui fait bouger les lignes...Quelle marade !!

      Les auteurs ne sont pas solidaires, c’est un fait.
      C’est un système basé sur des réseaux de copinages, où les grilles tarifaires et les contrats se font à la gueule du client et de son degré d’amitié avec les éditeurs.
      C’est un système extrêmement malsain où les éditeurs jouent habilement à déshabiller Paul pour habiller Jacques, ce qui assurent un manque de cohérence et de solidarité dans la profession.

      Personnellement, quand je vois Vehlmann venir parler de la précarité de la profession, je me demande si c’est un gag venant d’un auteur aussi présent dans les rayonnages.

      Certains auteurs du snac ont des casquettes comme directeur de collection chez des éditeurs ...Comment croire qu’ils s’opposeront à leur patron pour défendre la cause de la profession. Je n’y crois pas une seule seconde.

      Pierre Tranchand fait parti de cette génération d’auteurs qui ont vu le métier partir en lambeau . Son témoignage est respectable et je conseille à Monsieur Chauvel d’avoir un peu plus de respect pour lui.
      Je conseillerai aussi à monsieur Chauvel, lui qui produit beaucoup chez Delcourt de tenir ses propos syndicalistes de bon conscience de gauche à son éditeur ...
      L’humilité n’est pas chose courante en fonction des générations et ces échanges en sont le parfait exemple.

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      • Répondu par Laurent Colonnier le 19 avril 2013 à  18:15 :

        je conseille à Monsieur Chauvel d’avoir un peu plus de respect pour lui. Je conseillerai aussi à monsieur Chauvel

        Au moins David Chauvel intervient sous son nom, alors, avant de vouloir donner des leçons et des conseils, commencez par assumer vos propos en signant de votre nom.

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  • Quand on dénonce le manque de solidarité, on devrait éviter de s’en prendre aux seuls auteurs qui actuellement bossent bénévolement pour essayer de contrebalancer un peu la toute puissance des éditeurs.

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  • C’ est quand même un comble que des petites guéguerres d’ ego puissent amener a s’ engueuler et se fâcher alors que ces messieurs défendent la même cause.

    Bizarre aussi comme toute parole pas dans les clous devient coupable au pays de langue de bois sur neuneuland.Avec à ma gauche l’ autisme et à ma droite le nombrilisme.Et un peu de soumission servile.

    On en vient à se dire que toutes les tuiles qui pleuvent sur la gueule de cet art sont méritées et ne doivent rien au hasard.

    Devant tout ça certains ont beau jeu et, malins,ont vraiment les coudées franches.Accompagnée d’ une jolie paire de charentaises.C’ est pas un résultat récent qui va contredire ce constat.

    Si pour une fois le petit monde de la BD pouvait donner autre chose que l’ image d’ une bande de pousses mégots qui se tirent une balle dans le pied !

    Au fond le seul vrai problème de la BD est qu’ elle est trop grande pour la plupart de ses acteurs.Oui.

    Il commence à manquer du pain sur la planche et en même temps il y en a encore beaucoup.

    Alors vive la BD libre.

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    • Répondu par la plume occulte le 20 avril 2013 à  23:59 :

      On peut quand même et sans clivages stupides saluer d’ un même élan Pierre Tranchand et les bénévoles du SNAC pour leur engagement.L’ essentiel est là.

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  • On pourrait imaginer que les auteurs soient salariés pour un album, qu’ils puissent bénéficier d’une allocation chômage entre deux albums, sans parler de retraite.

    J’écrivais la même chose ici le 14 février :
    "Les auteurs devraient être payé en salaire pendant la durée de la réalisation du bouquin, ainsi ils bénéficieraient de la sécurité sociale, des indemnités chomage en fin de contrat (si plus de boulot) et d’une retraite. C’est comme ça que ça se passait avant les années 80"
    (http://www.actuabd.com/Marche-de-la-BD-2012-De-quels)

    Je ne crois pas que ce soit une piste du SNAC.

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    • Répondu par Sergio Salma le 20 avril 2013 à  14:29 :

      Et c’est quoi "le temps d’un album" ? 3 mois ? 9 mois ? 15 mois ? Je ne comprends pas. Sinon, toute la couverture sociale(excepté le chômage) on peut cotiser soi-même. Ces cotisations qui sont pour d’autres professions à charge de l’employeur ; ça dépend des humeurs mais tout le monde ne veut pas être employé. Ces systèmes de protection existaient du temps des revues il me semble. Et n’ont existé qu’un temps et uniquement en France.

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      • Répondu par Laurent Colonnier le 20 avril 2013 à  17:52 :

        Je parle pour la France, où pour côtiser en tant qu’auteur il faut être affilié aux AGESSA, mais pour en bénéficier il faut y avoir une immatriculation, et le seuil de revenu en droit d’auteur pour y avoir droit est tellement élevé (par rapport aux avaloirs en cours aujourd’hui) que la plupart des auteurs publiés en sont refusés (bien que leur éditeur y verse les cotisations obligatoires), personnellement j’ai soumis plusieurs fois des dossiers d’affiliation, qui ont toujours été rejeté. C’est avec mon travail dans la presse qui je suis affilié à la sécurité sociale et que je côtise pour la retraite.

        Et c’est quoi "le temps d’un album" ?

        C’est le temps qu’il faut pour faire l’album, simplement. Ca dépend des bouquins.
        Mon dernier album m’a pris 1 an et demi entre l’écriture du scénario, des dialogues, les recherches et la documentation, la réalisation des pages (70).

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        • Répondu par PATYDOC le 3 mars 2022 à  07:29 :

          La couverture sociale, c’est bien, mais avoir du succès, c’est mieux ! Voici la potion magique pour avoir du succès selon le druide Bédémagix :
          - Etre sincère dans ses réalisations,
          - Ne pas se laisser enfermer dans des postures politiques, et ne pas s’adresser qu’à un certain type de groupe social,
          - Ne pas être agressif envers autrui, car tout un chacun est un lecteur ou un futur lecteur...
          Une potion que manifestement vous n’avez jamais eu le bon goût d’avaler !

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  • Merci pour cette interview d’un auteur-grand travailleur qui a obtenu un succès bien mérité.J’ai lu qu’il avait des problèmes de santé et lui souhaite un prompt rétablissement.

    Je iens de voir le film au cinéma, il est assez efficace dans le genre divertissement tout public (de7 à 77ans). Le thème fédérateur permet de rassemble élèves, parents et profs. Christian Clavier est excellent dans le rêle du prof glandeur (voire fumiste).

    Cela dit, il serait intéressant qu’actuabd profite de l’évènement pour interviewer le scénariste de la série.
    Bonne fin de dimanche à toutes et à tous !

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  • Elevé au Pif Gadget, je suis plus de la génération "Marine" qui fût une des grandes séries de la maison Vaillant.
    Cela fait plaisir, depuis l’annonce de cet "accident", de vous revoir et d’apprendre que vous faîtes votre possible pour revenir dans la course avec l’aide de collaborateurs.
    Respect.
     ;o)

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