Rétrospectivement, la principale raison de l’arrêt de Capsule Cosmique est à trouver dans le départ de son éditeur, Patrice Amen, qui a revendu Milan à Bayard Presse, les nouveaux acquéreurs n’ayant pas compris l’enjeu de la création d’un secteur de bande dessinée original dans un groupe comme le leur.
Capsule cosmique regroupait, sous la rédaction en chef de Gwen de Bonneval, un bon nombre des auteurs qui comptent dans la nouvelle génération : David B., Stanislas, Christophe Blain, Riad Sattouf, Stéphane Oiry, Matthieu Bonhomme, Fabien Vehlmann, Frantz Duchazeau, Jacques Azam, Hervé Tanquerelle, José Parrondo, Lisa Mandel, Colonel Moutarde, Jean-Luc et Philippe Coudray, Julien Hippolyte, Mathieu Sapin, Hubert, Keraskouet, Émile Bravo et bien sûr Bonneval lui-même… Excusez du peu !
Une gaffe stratégique
Outre la frustration compréhensible des auteurs qui s’était exprimée, de façon excessive à notre sens, dans un encart du house-organ de L’Association, L’éprouvette, il semblait clair pour la plupart des observateurs que, sous couvert d’une opération de protection de résultat financier, le groupe Milan commettait là une gaffe stratégique. D’ailleurs, selon nos informations, si le groupe Média-Participations n’avait pas été absorbé par son inextricable tourmente du printemps dernier, il aurait été possible que la revue Capsule Cosmique passe avec armes et bagages sous la bannière des éditions Dargaud.
Une nouvelle aventure éditoriale
Un an plus tard, c’est avec la jeune maison d’édition indépendante parisienne Sarbacane que Gwen de Bonneval relance l’aventure en proposant un catalogue de bandes dessinées d’auteurs dont beaucoup sont issus de l’aventure milanaise. Au programme, des créateurs « aux univers personnels forts » auxquels on donnera le temps de travailler chaque titre, avec une pagination « étudiée sur mesure ». La production reste maîtrisée : une dizaine d’albums par an à la fois « tout public et jeunesse » et « adulte ». Et pour qu’il n’y ait pas de confusion entre les deux genres, on différencie les formats : 20x25cm pour le plus jeunes et 18x23cm pour les albums adultes.
Parmi les premiers titres publiés, dès octobre 2007, on reconnaît Anouk Ricard avec Anna et Froga, le Belge Hugo Piette, avec la série Poncho et Semelle, et Marion Montaigne dans Panique Organique. Novembre voit paraître Karine Bernadou (La femme toute nue) et Sascha Hommer (Insekt). Pour Angoulême, en janvier 2008, Michael Sterckeman (La danse du Quetzal) et Stéphane Oiry et Trap (J’élève mon robot) figureront sur la liste des nouveautés. Du solide !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon, Gwen de Bonneval – Photo : D. Pasamonik
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