Au rythme des équipes médicales arrivant sur les lieux, nous découvrons la vie du couple Edith-Fernand. Ensemble, ils se sont jetés sous un train, pour une mort certaine et immédiate. Ils avaient 80 ans et des poussières. Ils venaient de fêter leurs 50 ans de mariage. Ce suicide programmé, fruit d’un amour obstiné et absolu, évite que l’un souffre du décès de l’autre... C’est le directeur de la maison de retraite qui raconte, face au policier qui découvre ainsi des années de vie commune, fusionnelle.
Clairement naturaliste, sans effets appuyés, ni dans le dessin de Stassi, ni dans le scénario de Goupil, Pour la vie tente de mettre en parallèle une vie d’amour simple, malgré les soucis du quotidien, et les changements vécus par la société française entre les années 50 et aujourd’hui. Sans oublier les vicissitudes de la vie en maison de retraite, avec les personnalités difficiles, les veufs, les obsessionnels...
En quarante ans d’édition BD, Jacky Goupil n’avait jamais encore évoqué un sujet semblable. Il livre là un album centré sur des valeurs humaines simples : le partage, l’humanité. Le dessin "sur le vif" de Stassi évolue dans le style Davodeau. Sans fioritures, avec un trait plutôt dur.
L’émotion est au rendez-vous, mais pas de surprises. De la première rencontre à l’arrivée aux "Coquelicots", les mariés auront vécu une vie de travail sage, sans apparemment ni engagement ni rébellion. Un amour finalement, très raisonnable.
En bonus de fin d’album, les auteurs ont ajouté 8 pages de rappels historiques relatives aux références politiques et culturelles qui parsèment l’album. En particulier les chansons populaires des années 40 et 50.
Un album quasi-documentaire. Un propos relativement universel, au ton assez sage.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander ce livre chez Amazon
Commander ce livre à la FNAC
lire aussi les chroniques de
Brancaccio, chronique d’une mafia ordinaire