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Pour sa cinquième édition, BD-FIL à Lausanne réussit son transfert au centre-ville

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 septembre 2009                      Lien  
Par un communiqué, Philippe Duvanel, le directeur du Festival de la bande dessinée de Lausanne ne cachait pas hier sa satisfaction : son festival avait préservé sa fréquentation en dépit d’un changement de lieu. Il faut dire que c’est un grand auteur local, Frederik Peeters (Les pilules bleues, Koma, Lupus, RG, Pachyderme… ), qui se trouvait mis à l’honneur cette année.

Ce sont clairement les sept expositions (toutes des créations originales) qui font le spectacle à Lausanne. Celle consacrée à Frederik Peeters a pu donner toute l’ampleur d’un jeune talent (il est né en 1974) qui aligne depuis quelques années de purs chefs d’œuvre raflant deux prix à Angoulême en 2007 et 2008.

« J’aimerais faire des livres qui remplissent les têtes et non qui les vident » déclarait récemment le Genevois à la Tribune de Genève. L’exposition de Lausanne met en lumière de façon originale ce précepte appliqué à la lettre par l’un des représentants contemporains de la bande dessinée d’auteur.

Pour sa cinquième édition, BD-FIL à Lausanne réussit son transfert au centre-ville
Les Festivaliers ont pu entrer dans l’intimité de la création du Genevois Frederik Peeters
Photo : Olivier Wurlod

L’autre exposition qui n’est pas passée inaperçue, c’est celle de Jean-Marie Derscheid  : Pop-ups & Comics. Les pop-ups, vous savez, ce sont ces « livres-animés » qui se déploient, quand on les ouvre, en de magnifiques constructions de papier. L’exercice existe depuis le XVIIe Siècle et la bande dessinée n’a pas été absente de cette aventure : de Flash Gordon à Popeye, de Mickey à Astérix et Tintin, sans parler des créations originales d’auteurs un peu moins connus mais non moins fabuleux. Naguère fabriqués en Colombie, aujourd’hui en Chine, le pop-up est un art de l’émerveillement, lequel n’a pas manqué aux visiteurs du festival.

Les pop-ups ont ébloui les visiteurs par leur inventivité
Photo : Olivier Wurlod

La Galerie des illustres du magazine de Spirou est une autre exposition patrimoniale qui a permis de rendre hommage aux classiques du journal belge : Franquin, Jijé, Morris, Peyo, Will, Paape et combien d’autres qui constituent le firmament de l’École de Marcinelle.

Introduite par Derib, la fabuleuse saga de l’école de Marcinelle
Photo : Olivier Wurlod

Les créateurs suisses ont pu se défouler sur un support original : les boites d’allumettes. Chaque année, le festival oblige les artistes à créer sur un thème imposé. L’exposition Fireboxes a surpis plus d’un festivalier par son originalité.

Les créateurs suisses ont fait feu de tout bois pour raconter une histoire sur un support insolite
Photo : Olivier Wurlod

Le plasticien Noyau, le dessinateur Baladi et les dessinateurs suisses de demain avaient aussi droit aux cimaises.

Un changement de lieu réussi

La zone franche du quartier du Flon, en contrebas de la ville, était en travaux. Le Festival est venu se percher dans le haut de la cité, dans le quartier de la Riponne. En dépit de son caractère plus bourgeois, on pouvait craindre que le changement de lieu désoriente le visiteur et que le Festival perde en audience. C’est le contraire qui s’est passé : de 14.000 visiteurs en 2005, 25.000 en 2006, 31.000 en 2007, 34.500 visiteurs en 2008, le Festival a la satisfaction d’annoncer qu’aux premiers décomptes le dimanche soir la fréquentation avait été cette année «  dans des proportions identiques à l’année précédente ».

C’est une bonne opération car le côté « hangar » du précédent lieu n’était pas toujours à la mesure des prestigieux auteurs invités. Cette année, avec la présence de Jean Van Hamme et de Grzegorz Rosinski et de près de 70 dessinateurs, les dédicaces ont fait le plein.

Un Prix du Public Manor du concours Dessinateurs de demain a été attribué à l’Espagnol Pablo Sanchez-Perez.

André Geerts et 70 auteurs ont signé pendant trois jours
Photo : Olivier Wurlod

La prochaine et sixième édition du Festival aura lieu du 10 au 12 septembre 2010, à nouveau dans le quartier de la Riponne. Cette fois, l’invité d’honneur est à nouveau Suisse (il ne faudrait pas que cela devienne une habitude sinon on enlèvera le label « international » du Festival). Il s’agit de l’illustre Zep, à nouveau prophète en son pays. Depuis que les banques suisses voient leur secret quelque peu éventé, il est possible que la bande dessinée devienne le nouvel étendard de la qualité suisse.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Le site du Festival

Reportage photographique : Olivier Wurlod

 
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4 Messages :
  • Si les expositions ont clairement répondu à l’attente des visiteurs. Je pense que l’espace réservé aux dédicaces reste encore trop restreint et cela d’autant plus pour les auteurs signalés dans l’article, qui ont pour habitude de déplacer les foules.

    Un manque de place qui s’est aussi fait sentir lors des conférences d’auteurs, accompagné de temps de débats trop courts, comme pour celui du trio Van Hamme, Aymond, Rosinski, interrompus en plein milieu de discussions passionnantes, faute de temps.

    Des détails dans une édition 2009 qui a su plonger avec justesse toutes les générations dans le vaste univers de la bande dessinée franco-belge. Vivement celle de 2010 !

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  • Bonjour

    Ce directeur de festival n’a pas du beaucoup se mélanger avec les amateurs de dédicaces qui attendais dans les files d’attente.

    Dés vendredi ces amateurs on remarqué la petitesse de la salle, par rapport, bien sur, avec le nombre et la qualités des auteurs annoncés !

    Outre la géne pour attendre dans de bonne conditions (mais est-ce important a ces yeux ?), il est a noté en premier, le danger de ce lieu : Un petit et raide escalier d’accés, une salle avec de grande vitre ...
    Heureusement qu’il n’y a pas eu de mouvement de foule ou de personne a évacué...

    La photo de l’article ne donne pas vraiment la dimension réel de la salle, et je n’arrive pas a trouver de comparaison avec d’autre festival de bd qui aurais eu un si petit espace de dédicaces.

    Ormis se gros point négatif, le reste de l’organisation de cette manifestation fut impeccable.

    En conclusion, il ne sufit pas de regardé les taux de fréquentation pour savoir si une manifestation culturelle est réussi... ou pas .

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    • Répondu par jacques métille le 15 septembre 2009 à  14:37 :

      il y a peut-être l’envie refoulée (à moitié) d’envoyer les chasseurs de dédicaces à la cave... parce que les 30.000 visiteurs n’avaient certainement rien à voir avec les 75 personnes qui ont fait le pied de grue les trois jours dans une petite salle surchauffée et malodorante, ... et tout ça parce qu’il y a des personnes qui font un festival principalement pour recevoir des petits dessins sur leurs albums protégé d’une couche de cellophane (bon je me dis que c’est dommage, le cellophane c’est transparent, faudrait pour vraiment le protéger le fourrer avec un papier qui laisse pas passer les rayons destructeurs du soleil....). Bon ce que je voulais dire c’est qu’une personne qui habite la région et qui se dit qu’il irait bien rencontrer un auteur de Bande dessinée, doit déjà se mettre dans une file d’une quinzaine (on a de la chance Lausanne c’est pas Angoulème, parce que sinon on pourrait faire fois cinq...) de personnes, plutôt masculine, camarade de voyage qui se connaissent parce qu’ils voyagent ensemble d’un festival à l’autre... bon si l’amateur de BD du coin n’est pas au courant de ça, il va dont arriver dans une file d’attente qui s’est constituée une heure avant l’arrivée de l’auteur et il va pouvoir encore attendre un peu plus pour arriver au dessinateur...
      La salle était petite, heureusement il y avait une jolie zone avec des arbres à l’extérieur, mais fallait pas vraiment y aller, parce que sinon on risquait de rater l’arrivée d’un auteur et que la file précédemment citée doublait en quelques secondes...
      ...
      moi j’aime les bd, mais j’aime pas les files d’attente... je serai pour que dans le festival il y ait quelques endroit, des tablées de trois, quatres auteurs, que les centaines de visiteurs pourraient découvrir au détour d’une expo, qui arriveraient à l’improviste et que n’importe qui puisse avoir une dédicace, pas seulement celui qui une-demi heure avant à fait la file trois fois pour tirer au sort un des 20 numéros gagnants...
      ...
      il y avait des dessinateurs avec presque personne pour leur bd... en effet entre un ALpha et un autre (je me comprend) la qualité est évidente (mais la file d’attente pas en lien...)
      bon je m’arrète sinon on va pas me valider mon long et bel article...
      vive BD-fil ...

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    • Répondu par Philippe Duvanel le 22 septembre 2009 à  10:47 :

      Nous prenons bonne note des divers messages portés en regard de l’espace dédicaces de BD-FIL 2009. Nous y avons été et y sommes particulièrement attentifs. Le soussigné ainsi que toute l’équipe bénévole des dédicaces ont régulièrement observé le fonctionnement dudit espace. Différentes mesures ont été prises tout au long du week-end afin d’assurer son organisation la plus idéale.

      Le déménagement du Festival à la Riponne a représenté un certain casse-tête afin d’assurer la meilleure cohérence de fonctionnement et de relation entre les divers lieux et éléments du Festival, ce en regard des espaces possibles et disponibles. Nous étions clairement conscients de la relative exiguité du lieu retenu mais n’avions, en l’état et pour cette édition, malheureusement pas d’autre choix. Nous avons en ce sens et à contre-coeur, réduit le nombre d’auteurs en dédicace et mis tout en oeuvre afin d’alléger sa fréquentation (déplacement de certaines dédicaces en d’autres lieux (Peeters), "extériorisation" des dédicaces à forte affluence, etc).

      Nous espérons pouvoir, en 2010, améliorer au mieux notre espace dédicaces. Nous ne pouvons, à l’inverse, nous engager sur une réduction des files... Nous vous remercions, par avance, de votre compréhension ainsi que de votre fidélité. A votre disposition.

      Philippe Duvanel, directeur artistique BD-FIL

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