Les séries mangas qui proposent comme thème l’incarcération et les difficultés à survivre en de pareils lieux ne sont certes pas neufs. Après l’atypique Area D et le surprenant Prisonnier Riku, les éditions Komikku lancent la trilogie Prisoner & Paper Plane. D’anciens combattants, issus de la même race se retrouvent emprisonnés dans un camp très spécial où ils doivent purger une peine dans des conditions inhumaines Des hommes et des femmes, entassés les uns sur les autres, mal nourris, et qui travaillent jusqu’à tomber...
C’est dans cet enfer que l’on suit Matricule 420, un prisonnier souffre-douleur, détesté autant par les gardiens que par les autres détenus. Brimé par tous, Jusqu’au jour où, par miracle, il croise le regard d’une jolie jeune fille qui lui sourit depuis l’autre côté de la clôture.
Est-ce une lueur d’espoir dans ce contexte chaotique ou un simple mirage ? Et qu’en est-il de cet endroit dans lequel on envoie des prisonniers épuisés, cette salle spéciale que chacun redoute ?
Provocation, amertume et dégoût sont les maîtres-mots de Prisoner & Paper Plane. Nekoromin Shujinp tente d’expliquer sa notion du bonheur, liée de près à la question de la liberté. Avidité, pouvoir, difficulté à survivre, à se nourrir, autant d’ingrédients qui rendent la lecture éprouvante, et l’idée d’y insérer quelques touches humoristiques n’y changent rien.
Au dessin, nous retrouvons Saki Akamura,qui exécute ici sa première série. Un encrage et des traits loin d’être parfaits mais recèlent une énergie et une volonté de bien faire qui convainc.
Prisoner & Paper Plane est prévu en trois tomes. Une entrée en matière efficace mais dont on attend encore les éléments probants. Cela se lit, certes, mais sa résolution ne laisse pas une marque impressionnante. De quoi patienter jusqu’au tome suivant.
(par Marc Vandermeer)
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