Un prix attendu pour celui qui l’avait échappé l’an dernier. En effet, Promise T. 1 : « Le livre des derniers jours » (scénarisé par Thierry Lamy) était finaliste en 2014, mais avait finalement été écarté au profit des Deuxièmes de Zviane (Pow Pow) » : « Ça me fait très plaisir. C’est une belle reconnaissance de la part du Festival de Québec, ma ville d’adoption dans laquelle je suis installé depuis maintenant six ans. Promise T. 2, c’était ma 17e bande dessinée. (…) Tous ces prix. Ça sert surtout aux auteurs, à nous encourager, à continuer, progresser. Le troisième tome sera encore mieux que le deuxième. (…) Promise, c’était vraiment l’idée de Thierry Lamy, de faire une histoire très sombre, un western fantastique angoissant. Pour moi, c’était un défi. On m’a proposé le scénario et j’ai dit que j’allais tenter l’aventure. Pour tout avouer, le genre western fantastique, apeurant, n’est pas ma tasse de thé. Mais j’ai relevé le défi en me posant la question comment j’allais retranscrire le scénario de Thierry, qui met toujours une ambiance lourde. Alors moi, graphiquement, au niveau de ma mise en scène, ma narration, comment j’allais pouvoir embarquer le lecteur dans cette histoire, afin de rendre cette atmosphère lourde et étouffante. »
Celui-ci l’emporte donc devant Obom (J’aime les filles), Zviane (Le Bestiaire des fruits, La Pastèque), Philippe Girard (La grande noirceur, Mécanique générale) et Francis Desharnais (La guerre des arts, Pow Pow).
Par ailleurs, cinq autres prix ont également été attribués lors de la cérémonie officielle, qui s’est déroulée le 10 avril dernier à l’Observatoire de la Capitale. Ainsi, Julie Rocheleau (La colère de Fantômas T.2 : « Tout l’or de Paris », Dargaud) est repartie pour une deuxième année d’affilée avec le prix Albéric-Bourgeois, décerné au meilleur album publié à l’étranger par un artiste québécois. Djief (Broadway – une rue en Amérique T. 1, Soleil) ainsi que Régis Loisel et Jean-Louis Tripp (Magasin général T. 9 : « Notre-Dame-des-Lacs », Casterman) étaient également en compétition dans cette catégorie.
Du côté de la relève, le prix Réal-Fillion du meilleur premier album professionnel publié au Québec a été remis à Blonk pour (23h72, Pow Pow). Celui-ci coiffe les finalistes Olivier Carpentier et Gautier Langevin (Far Out T. 1, Lounak), ainsi que Guillaume Perreault (Cumulus, Mécanique générale).
Du côté des récompenses internationales, Manu Larcenet a mis la main sur le Prix Maurice-Petitdidier (coup de coeur du jury pour un album francophone publié à l’étranger) pour Blast T. 4 (Dargaud), tandis qu’Antonio Altarriba et Keko ont reçu le prix Traduction pour Moi, assassin (Denoël).
Drawn and Quarterly : 25 ans d’excellence in English
Comme chaque année, le Festival de la BD francophone profite de la cérémonie des prix Bédéis Causa pour décerner le prix Albert-Chartier en hommage à un individu ou un organisme ayant marqué le milieu de la bande dessinée québécoise.
Cette année, cet honneur est revenu à l’éditeur anglo-montréalais Drawn and Quarterly, qui célèbre son 25e anniversaire en 2015. Fondée par Chris Oliveros en 1989, la maison d’édition compte dans son catalogue d’innombrables auteurs de renom, qu’ils soient canadiens (Seth, Chester Brown, Julie Doucet) ou étrangers (Daniel Clowes, Joe Saccoe, Tom Gauld, Joe Matt, Rutu Modan,). Drawn and Quarterly publie également plusieurs traductions anglaises d’auteurs québécois (Michel Rabagliati, Guy Delisle, Julie Delporte, Pascal Girard) ou étrangers (Tove Jansson, Anouk Ricard).
(par Marianne St-Jacques)
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