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Prix RTL, Prix Tam-Tam : C’est la Bravomania !

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 novembre 2008                      Lien  
Émile Bravo rafle le même jour le Prix RTL et le Prix Tam-Tam pour la BD au Salon du Livre et de la Presse jeunesse. En attendant un Essentiel à Angoulême? Retour sur un sacre.
Prix RTL, Prix Tam-Tam : C'est la Bravomania !
Spirou : Le journal d’un Ingénu d’Emile Bravo - Prix RTL 2008
Ed. Dupuis

Rue Bayard chez RTL, hier soir, c’est la remise annuelle du « Prix RTL », l’un des pris les plus courus et les mieux dotés de l’année car il garantit une campagne de publicité sur une des grandes radios nationales et une mise en avant dans les Centres Leclerc, la chaîne de grande distribution étant partenaire du prix. À peine arrivé dans la salle, on a compris : sur les 9 nominés du prix, c’est Spirou : Le journal d’un ingénu d’Émile Bravo (Dupuis) qui emportera le morceau. Un grand nombre de personnalités de la BD sont présentes : René Pétillon, parrain du prix, Michel-Édouard Leclerc, membre du jury, François Boucq, Rosinski, Florence Cestac, Philippe Bertrand, Adam, Manu Larcenet, etc. Dans une présentation d’une brillante éloquence, l’animatrice vedette de RTL Monique Younès fait durer le suspense : Qui va avoir le prix ? 20h01, il est proclamé. C’est Bravo le vainqueur. Où est-il ? Les attachés de presse de Dupuis l’affirment : « Il est en route ». En fait, il arrivera bien après la proclamation. [1]

Remise du Prix RTL (de g. à dr.) : Monique Younès, Benoit Fripiat, l’éditeur d’Emile Bravo chez Dupuis, Michel-Edouard Leclerc et René Pétillon
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Car de l’autre côté de Paris, au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine-Saint-Denis, une autre proclamation des prix a lieu, les Prix Tam-Tam dont l’un est attribué à la meilleure BD jeunesse de l’année. C’est encore Émile Bravo qui rafle la mise mais pas pour Spirou. C’est l’album qu’il a réalisé avec Jean Regnaud : Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill qui reçoit la palme. Cette fois, Bravo est là pour le recevoir. Auteur jeunesse, avec une série comme Jules (Dargaud), il a préféré favoriser sa famille.

Déjà lauréats du Prix de la Ligue de l’Enseignement à Blois et d’un Essentiel à Angoulême, Regnaud et Bravo viennent de rafler le Tam-Tam BD à Montreuil.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)
Ma Maman est en Amérique par Jean Regnaud et Emile Bravo, Prix Tam-Tam BD
Ed. Gallimard / Bayou

Cette nouvelle distinction conclut provisoirement une année faste pour le Prix Goscinny 2001 [2] : Déjà, à Blois en 2007, Regnaud et lui avaient reçu le Prix Jeune Public-Ligue de l’Enseignement pour Ma maman est en Amérique, ce qui leur a valu une exposition autour de ce livre en novembre dernier. En janvier, ils recevaient un Essentiel à Angoulême pour le même ouvrage. Mais tout n’était pas joué : à peine paru, c’est Spirou : Le journal d’un ingénu qui remporte un immense succès critique et le Prix des Libraires BD le 28 mai suivant, remis dans les locaux de la Caisse d’épargne.

Bravo est invité à l’Université d’Angoulême en juin, à Blois en Novembre. Tout le monde se l’arrache. Spirou est dans la liste des nominés du Prix de la Critique qui sera proclamé le 9 décembre prochain et des Essentiels d’Angoulême fin janvier. La probabilité de les emporter est grande tant cet album fait le consensus : il réconcilie une œuvre d’auteur avec un personnage grand public, un créateur de la nouvelle génération (il a partagé le même atelier que David B, Joann Sfar et Marjane Satrapi) avec un succès populaire (Spirou devrait dépasser le cap des 100.000 exemplaires vendus dans l’année en France, il est déjà optionné dans une demi-douzaine de pays étrangers).

Pour Émile Bravo, c’est en tout cas un triomphe. Qu’il remporte ou non le grand schelem, c’est déjà la Bravomania !

Ma Maman est en Amérique venait de faire l’objet d’une exposition au Festival BD Boum de Blois.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Noter que dans la catégorie Manga : Le Tam-Tam Dlire/Canal BD revient à Mine Yoshizaki, pour Keroro (T1) (Éditions Kana).

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[1Note ajoutée après coup : En fait, il est arrivé en retard bien après la remise du prix. Notre confrère BDZoom a eu la patience d’attendre. On a du rassembler tout le monde pour la photo. N’y figure donc pas Michel-Édouard Leclerc qui, tout comme moi, était appelé à d’autres obligations.

[2Prix du scénario pour Jules : La réplique inattendue (Editions Dargaud).

Spirou Dupuis ✏️ Emile Bravo
 
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11 Messages :
  • Prix RTL, Prix Tam-Tam : C’est la Bravomania !
    28 novembre 2008 10:59, par LO

    Petite précision,

    Spirou, le Journal d’un ingénu figurtait dans la sélection des 15 titres concourant pour le prix de la Critique, mais ne figure plus dans la dernière sélection de 5 titres. Pas de "grand schlem" donc pour Emile et cela n’enlève rien à son talent.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 novembre 2008 à  14:53 :

      Effectivement, pan sur le bec ! Nous devrions nous relire de temps en temps ;) Nous avons corrigé cette erreur et en même temps précisé que, contrairement à ce que nous avions écrit, Bravo a fini par arriver rue Bayard, alors que les petits fours et le bar étaient ratiboisés. Heureusement que Laurent Turpin de BDZoom était resté pour la photo (et le bar ?) ;)

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  • Je suis quand même très étonné de voir un album aussi anecdotique emporter à ce point là les suffrages et ce, de tous ordres.
    L’histoire n’est quand même pas de la très grande histoire, ne fonctionnant que sur une seule chose, la nostalgie. La trame est plutôt mince, les rebondissements assez maigres et les personnages très peu esquissés… reposants plus sur le moins disant de l’idée que tout un chacun s’en fait que sur de vrais traits de caractères.
    Ce ne serait pas très grave si, par exemple, ce squelette de scénario servait de livret… de support, à un dessin.
    Mais tout ce qui fait de la bande dessinée un art de l’image est définitivement absent de cet album.
    Aucun humour ne vient du trait.
    Il faut un petit peu se rappeler ce qu’était le travail de Franquin, à quel point la drôlerie jaillissait de chacun de ses traits.
    Là on n’a rien de tout ça mais en plus le langage graphique est d’une grande faiblesse.
    Les plans sont bouchés, répétitifs, sans aucune réelle harmonie tant l’ air n’ y circule pas.
    Imaginons-nous lire un livre écrit avec seulement 50 mots, le présent et le passé composé, le tout utilisé sans recherche de musicalité.C’est de ça qu’il s’agit ici.
    Je pense vraiment que ce qui fait que cet album plait est le mirage d’un retour à l’âge d’or ainsi que son caractère ultra conventionnel.
    Mais comme tout le monde l’aime, inutile de rêver que ce commentaire puisse être publié.

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    • Répondu par Gill le 28 novembre 2008 à  18:21 :

      Lorsqu’il est interviewé, Emile Bravo insiste lourdement sur sa conception du "récit en image" : c’est le dessin qui raconte et non le texte. D’ailleurs, si j’ai bien compris, il invente l’histoire directement sur des story-boards sans passer par des lignes de texte. Le dessin est présent dès les tout débuts de la conception de ses BD.

      C’est ce qui fait l’extrême lisibilité de ses albums... et ce qu’ont du mal à comprendre les tenants d’un alignement de cases-tableaux utilisant (parfois très mal) les effets traditionnels de la BD. Depuis quelques temps, à force de maniérismes, certains dessinateurs de BD ont perdu la lisibilité qui fait la force du médium.

      Le plus amusant, c’est que, pour le coup, ce n’est pas tant la "nouvelle BD" qui est mise en cause ici (elle au moins a retrouvé de la lisibilité) qu’une frange plus "graphique" et plus populaire (par exemple inspirée à la fois par les comics et par les mangas) ;-) ! On voudrait nous faire croire que c’est un mal que de pouvoir aisément lire un scénario sans être gêné par les emberlificotages de dessins et de cadrages :-) !

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      • Répondu le 28 novembre 2008 à  18:45 :

        Emile Bravo insiste lourdement

        Pourquoi "Lourdement", ce n’est pas sympa.
        Sinon effectivement, Emile Bravo est vraiment le digne héritier des maitres de la bd franco-belge, car il a su appliquer avec intelligence et talent leurs enseignements. Il n’a pas seulement repris un aspect graphique (comme l’on fait les dessinateurs "ligne claire" des années 80 façon Humanos), mais bien la clarté de la narration en image.

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        • Répondu le 29 novembre 2008 à  08:25 :

          Dans une histoire qui suit plus ou moins " La mauvaise tête" ( est-ce la turbotraction), Notre héros est au volant d’ une voiture suivi d’ un peu loin par des bandits aussi en voiture.
          Problème pour l’ auteur :
          Il doit, à la fois montrer les "voitures-figurants" et la voiture des bandits.
          Tout un chacun aurait fait une de ces magnifiques narrations fluides dont vous parlez avec des aller retour d’ une voiture à l’ autre des plans dans le retroviseur.
          Franquin résoud ça dans le dessin .
          Quand les voitures qui sont dans l’ image avec celles de nos héros ne sont pas importantes, la perspective est axionométrique. Quand c’ est la voiture des bandits, le point de fuite de l’ image est sur cette voiture.
          Voilà.
          Bravo, nous fait là quelque chose qui pourrait se raconter à l’ oral : "Spirou avance rapidement dans le couloir, puis tourne à gauche et tombe sur les officiers Allemands...", cela pourrait servir de story au cinema, ou au théatre.
          Ce que fait Franquin se résoud exclusivement dans l’ image et n’ est possible qu’ en BD..
          On est bien au delà de la vision maigre de l’ art séquentiel qui domine la production....
          alors que bizarement tout le monde se targue de pouvoir en parler.
          Dieu qu’ Eisner et Mac Cloud on fait du mal...
          Mais évidement il ne s’ agit pas du tout d’ un album indigne.
          Loin de là.
          Juste anecdotique.

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          • Répondu le 30 novembre 2008 à  13:18 :

            C’est sûr que les poursuites de voitures dans les couloirs des hôtels, c’est pas très facile à mettre en scène...

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  • ...
    28 novembre 2008 16:57

    Pas rue Bayard mais rue François 1er...

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 novembre 2008 à  17:08 :

      22 rue Bayard, vous confondez avec Europe 1. On ne peut pas avoir raison tout le temps...

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  • Prix RTL, Prix Tam-Tam : C’est la Bravomania !
    28 novembre 2008 17:59, par Louis

    Si cette ébullition médiatique pouvait amener des lecteurs à jeter un œil à la série Jules, ce serait super !

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