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Propaganda - Par Joana Estrela - Warum

Par Damien Boone le 20 mai 2015                      Lien  
À l'issue de ses études, Joana décide de partir à l'étranger pour dans une association en faveur des droits des homosexuels. Direction la ligue gay lituanienne et Vilnius, dans un pays où l'homophobie est institutionnalisée.

Le livre se présente tel un journal de bord, dans lequel on suit le quotidien de Joana Estrela, jeune illustratrice portugaise, quittant son Portugal natal et se rendant en Lituanie pour une année marquée par les problématiques et combats auxquels sont confrontés les militants de la ligue gay lituanienne.

Point d’orgue de cette vie associative : l’organisation, en fin d’année, de la « Baltic Pride », la grande manifestation pour l’égalité des droits. L’intérêt principal de ce récit est de rendre compte de cette activité militante dans un pays où l’homophobie est érigée en tant que norme : en témoignent les insultes dont les membres dont la LGL sont l’objet, les clichés tenaces véhiculés sur leur compte et, surtout, la législation lituanienne, qui punit depuis 2009 toute « propagande pro-homo », dispose d’une « loi de protection des mineurs contre les effets préjudiciables des programmes publics » empêchant toute revendication, ou punit d’une amende l’ « expression publique de dénigrement des fondements constitutionnels de la famille et organisation d’événements contraires à la morale », autant de textes à la fois suffisamment flous et explicites pour n’être appliqués qu’à l’encontre défenseurs de la cause homosexuelle.

Aussi, et contrairement à ce qu’on a pu voir récemment en France, la rue défend des droits que le gouvernement refuse d’accorder. En dehors de ce cadre militant, l’album présente, au sein de cette jeunesse cosmopolite, de tendres scènes d’amitié et d’amour, toujours marquées par une sorte d’inquiétude sur la légitimité à vivre ses sentiments dans un climat politique si hostile.

Propaganda - Par Joana Estrela - Warum

Sur la forme, Joana Estrela propose un dessin minimaliste, presque enfantin, en blanc et bleu ciel. On peut regretter quelques scories au niveau de l’écriture, sans que l’on ne comprenne clairement s’il faut y voir la trace d’une écriture spontanée ou une finalisation un peu bâclée. Le récit reste toutefois efficace et offre un témoignage intéressant sur l’état de l’homophobie au cœur de l’union européenne.

(par Damien Boone)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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40 Messages :
  • Propaganda - Par Joana Estrela - Warum
    20 mai 2015 14:20, par Jean-Fred

    Pourquoi choisir le media bande dessinée quand on n’a strictement aucune accointance avec le dessin ? Il existe d’autres moyens de s’exprimer. Elle n’avait plus de blanco qu’elle laisse des ratures dans le texte ? Que fait l’éditeur s’il y en a un ?

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    • Répondu par Geoffrey le 20 mai 2015 à  17:35 :

      Entièrement d’accord, et l’excuse qui va bien : le dessin minimaliste. Non, on peut faire un dessin minimaliste et montrer une grande maitrise : Reiser, Wolinski ou le père de tous Töpffer l’ont prouvé. Je suis certain que ce qui est dit dans cet album est très intéressant mais je ne vais pas m’infliger la torture de le lire !

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      • Répondu le 20 mai 2015 à  19:57 :

        Non, on peut faire un dessin minimaliste et montrer une grande maitrise : Reiser, Wolinski

        Sauf que Wolinski n’avait aucune maitrise.

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      • Répondu par Vaga Bondage le 21 mai 2015 à  03:16 :

        Töpffer ce n’est pas du tout du tout minimaliste, ou vous confondez ou vous n’y connaissez rien.

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        • Répondu par wandrille le 21 mai 2015 à  14:41 :

          Monsieur confond sûrement avec Mahler.

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          • Répondu le 22 mai 2015 à  00:00 :

            Le père de tous Mahler ? Je n’y crois pas. Il a peut-être confondu avec Caran d’Hache qui n’est pas non-plus très minimaliste.

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        • Répondu par geoffrey le 21 mai 2015 à  22:38 :

          Vous avez mal interprété mon propos. Je ne suis spécialiste ni de toepffer, ni du "minimalisme" ; mais je pense pouvoir écrire sans me faire rabaisser sur un forum qu’il existe, dans l’œuvre de toepffer, un dessin minimaliste. Afirmer le contraire reviendrait à dire que vous connaissez toute son œuvre, ce serait d’une prétention sans nom ! Comme disait mon prof de maths : pour prouver que les canards ne sont pas tous blanc, il me suffit d’en trouver un noir. Pour prouver que tous les canard sont noirs... La tâche est plus ardue !

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  • Y a t’il un éditeur dans l’avion ? (Propaganda)
    20 mai 2015 20:42, par L’éditeur

    C’est à cette question que je m’empresse de répondre à propos du livre PROPAGANDA de Joana Estrela.

    Les commentaires un peu vifs qui précèdent m’en donne l’occasion et va me permettre de corriger quelque chose qui devrait être fait plus souvent : donner la note d’intention de l’éditeur.

    Au lire de l’article qui précède, le bât blesse surtout sur un point : le maintient des repentirs, barrés, ratures, ce qu’on appelle au dessus du joli nom de scories et qui interroge le journaliste afin de savoir si elles ont été là au nom d’une « écriture spontanée ou d’une finalisation un peu bâclée ».

    Ce livre est une adaptation d’un livre écrit en anglais par une auteure portugaise, narratrice du livre qui est partie en Lituanie et a réalisé ce journal au jour le jour pendant le montage de cette parade.

    La version originelle est en noire et blanc, et lettrée à la main. Et elle laisse effectivement les erreurs et repentirs, dans l’idée de ce qu’est ce livre : un journal de bord, fait au jour le jour.

    Dans l’édition originelle l’auteure avait donc choisie de garder ce côté brut et immédiat des pages, avec des césures parfois audacieuses, des ratures et un dessin simple lui permettant de raconter au plus vite son quotidien.

    Pour l’adaptation, nous avons travaillé avec elle en directe pour prendre toutes les décisions artistiques.

    De notre côté, il nous paraissait indispensable d’ajouter une bicromie pour faire monter les contrastes et faciliter la lecture, ce sur quoi l’auteure a accepté de nous suivre.

    La traduction a été faite a deux mains avec Joanna, qui comprend un peu le français, ce qui lui a permis de débusquer justement certaines erreurs, mais aussi parfois de nous prendre le nez sur des problèmes d’interprétation nationale.

    Concernant le lettrage, il eut été bien plus facile de passer par une typo, c’est à dire une fonte de caractères informatique, ce qui eut permis d’avoir un travail bien plus rapide, propre mais nettement moins personnel.

    Ni l’auteur ni l’éditeur n’ont choisit cette voie de facilité et nous avons préféré maintenir un lettrage manuel, entièrement réalisé par l’auteur, afin de conserver l’aspect journal et d’éviter ces re-lettrages regrettables que les profanes subissent quotidiennement dans les adaptations, sans s’en plaindre, habitué qu’ils sont à les voir comme la normalité, bouffant une variété qui se résume à quelques typos hideuses en libre téléchargement sur dafont.

    Banales et sans personnalité, estampillée « bd » ou « comic », ces fonts le rassurent comme le consommateur régulier de Mc Donald se réjouit de retrouver le même goût à son repas dans tous les coins de la planète ( et ils utilisent régulièrement la comic sans MS lors de leur powerpoint de mariage, parce que « ça fait bd »).

    Soit, après tout…

    De ce point de vue, on comprend que le lecteur lambda soit peut à même d’apprécier l’effort que représente le re-lettrage complet d’un album par un auteur dans une langue qui n’est pas la sienne.

    Des perles aux cochons, me dira-t-on, mais les vrais sauront, on les remercie ici.

    Quand Joana nous a fait passer ses planches colorisées et re-lettrées, nous avons pu voir qu’elle avait choisi de reproduire les repentirs et rature de ses planches.

    La question au niveau de l’éditorial a donc été « les gardons nous ou pas ? ». Au niveau des correcteurs, la réponse générale aura été : Non, on les sabre.

    Au niveau de l’éditeur, en accord avec l’auteur qui le souhaitait (et de son agent qui l’a courageusement soutenue) : il était hors de question que le livre soit fait sans ces repentirs.

    Ainsi, si nous avons corrigés toutes les fautes d’orthographes (enfin on l’espère) nous avons sciemment décidé de laisser ces ratures pour garder au livre son charme originel : celui d’un journal de bord, fait au jour le jour, sans re-travail et dont ces erreurs témoignent de l’urgence à raconter.

    En fait, on a juste retiré les ratures qui n’auraient pas été naturelles si elles avaient été rédigées par un rédacteur de langue française.

    Concernant maintenant la partie qui nous semble la plus importante, celle du style graphique, on note la critique suivante, dont le ton n’appelle pas de réponse (mais à laquelle nous répondront quand même) : « Pourquoi choisir le media bande dessinée quand on n’a strictement aucune accointance avec le dessin ? »

    Alors d’une part cher monsieur, tout le monde a, peu ou prou, une accointance avec le dessin. Peut être êtes vous, vous même, un piètre dessinateur, mais, au nom de votre statut de lecteur, vous critiquez le dessin des autres (et c’est votre droit).

    Mais c’est justement là que ça devient intéressant.

    Je vais reformuler votre question pour la rendre pertinente (ne me remerciez pas, ça me fait plaisir).

    « Pourquoi choisir le media bande dessinée quand on n’a pas une technique de dessin affirmée / digne des grands professionnels que sont Jean Graton et William Wance (ou Reiser Wollinski, ou Dieu le père) ? »

    He bien justement, c’est ça qui est formidable.

    Nous sommes à une époque où, pour raconter une chose personnelle, forte, des auteurs choisissent non pas de faire une vidéo youtube, qui serait tellement plus vue, mais une bande dessinée, au nom de quoi ?

    Parce qu’ils aiment la bédé (hoooo, les petits saligauds !) et qu’ils veulent donc raconter en bande dessinée.

    Je sais que pour les amoureux de la « vraie bande-dessinée » qui sont tellement nombreux et si peu d’accord sur le sujet, ça n’aura pas d’importance, mais à ceux qui ont quelque chose à raconter, et ils ne sont pas si nombreux, c’est merveilleux de pouvoir utiliser ce medium.

    Pour les auteurs qui ont un handicap technique de départ, il n’est pas important de « faire joli », quand il est urgent de raconter.

    Vous ne vous infligerez pas la torture de le lire, nul ne vous l’impose.

    Pas de chance, la bande-dessinée est un média qui s’ouvre à un public de plus en plus nombreux (beurk la foule, eurk la diversité) et, heureusement pour nous, hélas pour vous, elle appelle de plus en plus d’auteurs, qui dessineront et raconteront sans se soucier de savoir s’ils rentrent dans les cases ou les bulles

    Et qui se foutront aussi de savoir s’ils vous plairont.

    En tout cas merci de cet article, et des critiques pertinentes de son auteur.

    Et bisous aux commentateurs qui ne manqueront pas de venir ici argumenter de façon virulente (mais sans avoir lu le livre, pourquoi faire ?).

    En vous remerciant.

    Wandrille

    PS : Pour l’amoureux de Reiser, Wollinski ou, le père de tous Töpffer, sachez tout de même qu’on avait pensé à eux pour écrire cette bd, mais malheureusement, ils étaient indisponibles pour une raison qu’on ne s’explique pas bien.

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    • Répondu par Jean-Fred le 21 mai 2015 à  01:05 :

      Donc les repentirs sont de faux repentirs et les ratures de fausses ratures puisque refaits en français, c’est d’autant moins pardonnable. Et ça pour être au plus près de l’édition originale, mais malgré tout on en fait fi et on ajoute une bichromie, la démarche n’est pas très cohérente.

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      • Répondu par L’éditeur le 21 mai 2015 à  08:30 :

        Ah mais après, peut être que ça ne marche pas, je n’ai pas dit que nos choix étaient les bons, peut être le maintien des repentirs cassent-elles la lecture de certains.

        En tant que lecteur, j’avais trouvé qu’elles ajoutent un charme et un élément graphique et narratif à la chose.

        Une adaptation est toujours un travail de création.
        (voir bientôt la sortie de l’intégrale de Vater und Sohn, où pour le coup, nous avons précisé la note d’intention de l’éditeur). Quand on peut impliquer l’auteur dedans c’est mieux.

        L’auteur avait fait ce choix de garder les repentirs dans les lettrages traduits, vu que j’y ai été sensible en premier lecteur (dans la VO), je l’ai gardé.

        Etant donné que l’auteur est maître de son œuvre et que l’éditeur a fait ce choix éditorial, vu qu’il est maître de sa production, c’est ainsi. Si on se braque un lectorat avec ce que certain considèreront comme une "fioriture gênante", tant pis. D’autres, moins nombreux certes, apprécieront.

        On aura compris au vu de notre catalogue et, sur ce livre, du sujet et du traitement graphique que Warum n’est pas une maison d’édition qui vise le produit marketting destiné à coucher toutes les couches, même celles de bébé.

        Vous remettiez en cause l’existence d’un éditeur et de choix éditoriaux, je vous ai répondu là-dessus. Oui, nous avons fait le travail, et même un gros boulot.

        Je peux me tromper, c’est en tout cas le loisir de l’éditeur de pouvoir se tromper dans ses choix, à condition d’être en accord avec l’auteur.

        C’est le cas. Donc j’assume.

        En tout cas, je suis agréablement surpris, parce que je m’attendais plutôt à être chargé sur le fond que sur la forme.

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        • Répondu le 21 mai 2015 à  13:15 :

          En tout cas, je suis agréablement surpris, parce que je m’attendais plutôt à être chargé sur le fond que sur la forme.

          Le fond est inattaquable surtout que personne n’a lu le livre, en revanche la forme... mieux vaut en rire.

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          • Répondu par wandrille le 21 mai 2015 à  14:35 :

            Riez, mon bon, c’est si bon de rire.

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      • Répondu par L’éditeur le 21 mai 2015 à  08:38 :

        "Donc les repentirs sont de faux repentirs et les ratures de fausses ratures..."

        Je rebondis là-dessus, parce que c’est intéressant. Ce que vous pointez, c’est finalement, le cœur même de tout travail d’auteur.

        Bien sûr, ce sont des faux. Bien entendu, c’est calculé.

        Tout comme un auteur va réécrire certaines scènes pour les rendre plus touchantes, plus efficace, va simplifier le dessin ou créer des déformations "narratives".

        Ecrire, c’est mentir, dessiner, c’est tricher, sinon on ferait des romans photos fleuves dans un naturalisme des plus chiants.

        La question, c’est "est-ce que ça fonctionne ?"

        Pour cela malheureusement, il faut lire le livre, et ça je ne peux le faire pour vous. De prime abord, le traitement vous rebute, donc je crains que ça ne se fasse pas, c’est ainsi.

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        • Répondu par jcg le 21 mai 2015 à  14:31 :

          Il me semble que le coup des ratures fonctionne bien quand il s’agit d’un repentir sémantique. On choisit finalement une autre tournure de phrase ou un autre vocable, ce qui laisse deviner le cheminement de la pensée de l’auteur ou ses intentions. Dans la page présentée plus haut, il ne s’agit que d’un mauvais calibrage du texte dans la bulle. Je ne vois pas bien ce que ça apporte au niveau du sens. Si ce n’est que l’auteur n’a pas pris le temps de calibrer son texte.

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          • Répondu par wandrille le 21 mai 2015 à  15:22 :

            Oui, C’est plus de la rature que du repentir... Encore une fois, c’est le choix qu’on a fait, mais est-il pertinent à la lecture ?

            Il faut lire pour le savoir.

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      • Répondu par jimi le 21 mai 2015 à  09:11 :

        Quand je vois la médiocrité de certains travaux publiés et la réalité d’un système , je me dis que l’on se fout de nous .Et que l’argent est jeté par les fenêtres.Comme beaucoup de choses dans notre société .

        J’aimerai bien savoir ce que des types comme Hermann , Boucq , et d’autres dessinateurs pensent de ce genre de travail ..???? (parce que l’argumentation des éditeurs , bof ) Car de toute façon de la part des lecteurs on aura beau dire ce que l’on veut on sera toujours considéré comme négatifs , sectaires , ou conservateurs , sauf que heureusement le pognon on en fait ce que l’on veut et il n’ira pas en direction de ces daubes .

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        • Répondu par Sergio Salma le 21 mai 2015 à  12:07 :

          L’argent vainqueur et symbole de votre philosophie. Triste.

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        • Répondu par Oncle Francois le 21 mai 2015 à  13:01 :

          je ne dirai rien pour ne pas envenimer le débat, mais il me semble que la question mérite d’être posée, si j’ose dire....Maintenant le seul fait de la poser vous fait généralement passer pour un méchant réactionnaire....et vous attire insultes et quolibets. Drôle de conception de la démocratie et de la liberté d’expression. Ceci dit, c’est le public qui encourage ou non ce genre de publications....

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          • Répondu par Yo le 22 mai 2015 à  10:07 :

            "Réactionnaire : Qui se montre d’un conservatisme étroit ou d’un retour vers un état social antérieur (Larousse)"

            En ce qui concerne vos interventions sur (quasiment) tous les sujets de ce site, vous êtes bel et bien un réactionnaire, que vous le vouliez ou non ! Et c’est notre liberté d’expression de vous le faire remarquer, comme c’est la vôtre d’écrire ce que vous pensez !
            Ne nous jouez pas la petite musique du baîllonage et de la censure alors que vous nous fatiguez chaque semaine à pondre d’ineptes interventions sur des bouquins que vous n’avez pas lu et que vous ne lirez pas !

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        • Répondu par wandrille le 21 mai 2015 à  14:29 :

          Qu’est ce que pense Hermann ou Boucq ?

          Ben... On s’en fout complètement, mon bon.

          Vous êtes drôle, vous... On peut aussi se demander ce que Mozart ou Debussy penseraient des Beatles ou de Daft Punk, ça aurait à peu près autant de sens.

          Ou, pour prendre des contemporains, ce que André Rieu penserait de Pharrel Williams (vous sentez vers où va ma préférence ?).

          Quant à l’argent, mon ami, rassurez vous, il n’est pas gâché : nous n’en avons pas. Les auteurs travaillent essentiellement pour faire une œuvre et la plupart des nôtres savent que ce n’est pas les ventes de leurs albums qui leur permettront de s’acheter une rolex, seule aune valable de la réussite contemporaine.

          Donc rassurez vous : on ne vole personne, nul ne vous force à lire ces livres et Boucq et consorts ne se réveillent pas en sursaut dans la nuit en hurlant "OH MON DIEU ILS N’ONT PAS MIS DES TAS DE PETITS TRAITS !!! SAPERLIPOPETTE MILOU,L’ANATOMIE EST FAUSSE !!! "

          Si d’aventure vous aviez du temps à perdre, vous pouvez lire 6 pages sur la fiche du livre, pour vous faire une image plus juste.

          Hélas, si ça ne devait pas vous plaire (j’ai peu d’espoir) nous ne pourrions vous rembourser le temps perdu ainsi.

          bisous partout.

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          • Répondu par max le 21 mai 2015 à  15:30 :

            "Pas de chance, la bande-dessinée est un média qui s’ouvre à un public de plus en plus nombreux (beurk la foule, eurk la diversité)".... Merde... Moi qui pensais que c’était la "crise"... En tout cas, c’est ce que me dit mon éditeur. Visiblement on "m’aurait menti à l’insu de mon plein grès"...

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            • Répondu par L’éditeur le 21 mai 2015 à  19:56 :

              Oui, ça s’ouvre à plus de gens : plus de lecteurs mais aussi plus d’auteurs... (et plus d’éditeurs).

              Et donc, tristesse, moins de ventes par album. Mais plus d’album.

              Donc richesse et pauvreté en même temps.

              Demandez à votre éditeur, il vous expliquera.

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          • Répondu par Un auteur le 21 mai 2015 à  15:57 :

            Les auteurs travaillent essentiellement pour faire une œuvre et la plupart des nôtres savent que ce n’est pas les ventes de leurs albums qui leur permettront de s’acheter une rolex, seule aune valable de la réussite contemporaine.

            Des travailleurs pauvres on vous dit, et ravis d’être exploités, qui travaillent gratuitement juste pour le plaisir de faire une œuvre, les payer serait gâcher le plaisir, ils sont tellement heureux dans leur posture d’artiste maudit !

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            • Répondu par L’éditeur le 21 mai 2015 à  19:54 :

              et en plus parfois, ils réussissent et vendent plus que d’authentiques artisans qui soignent les petits traits.

              Ah ma bonne dame, c’était mieux avant, ah oui, hein !

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              • Répondu le 22 mai 2015 à  00:03 :

                Vous avez des exemples d’auteurs qui dessinent aussi bien que Joana Estrela et qui réussissent mieux que d’authentiques auteurs maitrisant leur art ?

                D’où vient cette obsession pour "les petits traits" ? Vous avez quelque chose contre Boulet ?

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                • Répondu par Wandrille le 22 mai 2015 à  08:42 :

                  Vous avez des exemples d’auteurs qui dessinent aussi bien que Joana Estrela et qui réussissent mieux que d’authentiques auteurs maitrisant leur art ?

                  Moultes. Mais je n’utiliserais pas l’expression d’auteurs maîtrisant leur art, qui est soumise à caution (la votre), mais disons que oui, je connais quelques auteurs qui, avec des moyens graphiques réduits gagnent bien mieux que leur vie, que bien d’autres qui passent plus de temps à tirer la langue sur leur planche.

                  Mais comme l’argent n’est pas l’aune de la réussite telle que je la conçois, je m’abstiendrais d’aller plus loin dans ce débat, car je vous sens féru de "name droping".

                  Que vous sachiez juste que ces gens là existent et en vivent et que ça vous troue le fondement suffit à mon contentement.

                  Pour ma part, je pense évidemment qu’il y a de la place pour tout le monde sous le soleil comme sur les étals de bd, je suis ravi que les dessinateurs réalistes aient un vaste lectorat éclairé de vrais amateurs de la bédé à papa, et que de jeunes jean-foutre viennent leur manger la laine sur le dos avec du dessin pas joli pas droit et regardez madame il a même pas faits des cases, ô scandale.

                  Sinon, non, je n’ai rien contre les petits traits.

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                  • Répondu le 22 mai 2015 à  17:50 :

                    Vous annoncez des choses de manière péremptoire puis vous vous dégonflez, c’est génant.

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                • Répondu le 28 mai 2015 à  08:06 :

                  Amusons-nous...

                  Que pensez-vous de Geluck dont les albums sont tirés à 350 000 ex ( Ratier 2014 ), et qui vend plus de 10 000 balles dans des ventes aux enchères, ses grands dessins du chat avec juste une bulle sur fond blanc ?...

                  Est-ce que c’est bien dessiné ça monsieur ? mmm ?

                  Répondre à ce message

                  • Répondu par Cobb le 28 mai 2015 à  13:16 :

                    C’est très bien dessiné Geluck et c’est très drôle, et puis c’est un inventeur de forme, il a créé son dessin, il n’a pas repris un style existant, il est la définition même d’un véritable artiste.

                    Répondre à ce message

    • Répondu le 21 mai 2015 à  17:10 :

      Pour aller au bout de votre logique de carnet intime, en laissant les ratures, vous auriez dû laisser aussi les fautes d’orthographe. Cela aurait été cohérent (il aurait fallu aussi laisser en noir&blanc). À partir du moment où l’objet est corrigé, et mis en couleur, pour garder la cohérence, il aurait été logique d’éliminer les ratures ne donnant aucune indication sur le fait que l’auteure cherche ses mots ou sa pensée. Il faut se tenir jusqu’au bout sur un parti pris, un point de vue. Là, vous(éditeur), êtes le cul entre deux chaises.

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      • Répondu par Jerome le 21 mai 2015 à  19:29 :

        Voyons, dans l’Histoire récente de la littérature, un livre qui reproduisait les ratures et les repentirs d’un de ses personnages et/ou multiples narrateurs était... "La Maison des Feuilles", un succès critique et public extraordinaire, impensable. Un roman total. Un livre-objet, appelé un peu rapidement un "OVNI littéraire" par les journalistes en manque de qualificatifs. Chaque auteur fait bien ce qui lui plaît. Si un public de lecteurs le suit, tant mieux. Si des chafouins s’en émeuvent, tant mieux. Le "nous" en entrée de "Madame Bovary" avait tellement choqué, en son temps, que... désormais, plus rien ne peut arrêter les expérimentations.

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      • Répondu par L’éditeur le 21 mai 2015 à  19:58 :

        Quand à avoir le cul entre deux chaises, je pense que ma position est plus cohérente que celui qui critique un livre au vu d’un page...

        Mais nous en reparlerons quand vous aurez lu le livre, n’est ce pas ? Parce que bon, je réponds surtout à l’auteur de l’article qui lui l’a lu.

        Vous verrez si cela vous convainc ou non sur la lecture de l’ensemble.

        A très vite donc, je me réjouis d’en parler avec vous.

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    • Répondu par Machin le 21 mai 2015 à  19:10 :

      « Banales et sans personnalité, estampillée « bd » ou « comic », ces fonts le rassurent comme le consommateur régulier de Mc Donald »

      Sans vouloir balancer(enfin un peu quand même), le dénommé Wandrille n’utilise-t-il pas justement une de ces polices "hideuses" de chez Dafont (la cartoonerie) sur son blog ?

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      • Répondu par simon brauman le 22 mai 2015 à  06:51 :

        L’épidémie de buzz, clash, pour pas grand-chose, a, de toute évidence, contaminé Actua BD.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Wandrille le 22 mai 2015 à  08:34 :

          Mais oui, cher Machin, c’est tout à fait juste...

          Mais c’est parce qu’en tant qu’auteur, je suis une baltringue, et que j’ai pas la force de volonté de faire un beau lettrage.

          Et que j’écris très mal en plus, je me suis fait une typo personnelle qui est encore plus moche que les typo Dafont... alors :)

          Mais en tant qu’éditeur et lecteur, je suis plus exigeant.

          Merci cher Corbeau :)

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        • Répondu par Wandrille le 22 mai 2015 à  08:42 :

          oui mais ça fait longtemps ça.

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        • Répondu par Bollywood le 22 mai 2015 à  09:01 :

          En même temps ça n’arrive que quand on a affaire avec des dessins particulièrement affligeant comme c’est le cas ici, ou comme ça l’était avec Mimistinguette, Simon Roussin ou Anouk Ricard.

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          • Répondu par MD le 23 mai 2015 à  19:28 :

            Merci pour Anouk Ricard, dont le dessin volontairement naïf et enfantin contraste avec des scénarios très drôles !

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  • Propaganda - Par Joana Estrela - Warum
    27 mai 2015 08:41, par Oreste

    Les fausses fautes, corrections et faux repentirs me font penser à ces films où on tourne de faux bêtisiers pour le générique final, c’est du fabriqué qui fait douter de la sincérité de l’ensemble du bouquin.

    Répondre à ce message

  • Propaganda - Par Joana Estrela - Warum
    27 mai 2015 17:45, par Renaud

    Personnellement, quand je vois autant de défenseurs du "bien dessiné" (???) tomber à bras raccourci sur un bouquin qu’ils n’ont même pas lu, ça me donne envie de le lire. Qu’ils retournent à leur bédés "bien dessinées" (???) si ça leur colle la migraine, personne ne les oblige à se faire mal aux yeux, et ça nous fera des vacances.

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