Une chose est sûre : le style européen de Steve Dillon et la brutalité de ses planches ont d’ores et déjà marqué cette nouvelle série du Punisher faisant couler pas mal d’encre.
Jason Aaron s’est approprié le personnage comme peu d’autres ont réussi à le faire avant lui. Il reste, certes, le Franck Castle solitaire, au T-shirt à tête de mort qui se bouffe du gangster au petit déjeuner, mais il apparait cette fois plus fragile et vieillissant.
Mais là où les auteurs impressionnent, c’est dans le traitement des ennemis. Alors que le dernier tome donnait la part belle à l’ascension du Caïd et à ses sacrifices, c’est maintenant à Bullseye d’être sous les projecteurs et attention, ça envoie du pâté.
Au paroxysme de leur différent, le Caïd décide de faire appel à un nouveau joueur pour se débarrasser du Punisher et mettre un peu de piment dans leur relation. Bullseye, puisqu’il faut bien l’appeler par son nom, va donc essayer de trouver une issue à ce conflit.
Véritable personnage principal de cet album, il vole méchamment la vedette au justicier et nous apparait comme un véritable malade mental complètement déglingué pour qui le meurtre est un outil, une finalité, un spectacle voire un passe-temps.
À la fois effrayant et passionnant, il fait de cet album un sujet d’addiction qu’il est difficile à lâcher avant la page finale et qui ne nous donne qu’une envie : lire la suite.
Profitant de la mention « pour lecteurs avertis » pour se lâcher et offrir au personnage un authentique espace d’expression, les auteurs exploitent à merveille sa folie tellement opposée à celle du héros. Joli contraste !
Alors que le premier tome séduisait par son ton et ses aspects choquants, celui-ci nous laisse comme les ennemis du héros : scotchés au mur.
(par Mathieu Drouot)
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