Pupa ou la tragédie qui frappe un frère et une sœur, Utsutsu et Yume. Deux prénoms sans équivoque, signifiant respectivement « Réalité » et « Rêve ». Ou plutôt cauchemar ! Ces deux adolescents qui représentent tout l’un pour l’autre, n’ont fait que traverser des embûches. Entre un père violent qui pousse son épouse au divorce, une mère frivole laissant ses enfants seuls à la maison, Utsutsu et Yume ne pouvaient pas imaginer sort pire encore. C’est pourtant ce qui les attend avec Pupa.
Pupa est un virus d’un nouveau genre. Fatal pour le commun des mortels, ravageur pour nos deux héros tragiques. Contaminée par Pupa, Yume se transforme en un gigantesque monstre, un dragon sanguinaire affamé de chair humaine. Utsutsu, quant à lui, possède le don de se régénérer complètement, même quand sa propre sœur, tant aimée, le dévore tout entier. Un don d’autant plus épouvantable qu’ils apprennent par la bouche de la mystérieuse Maria, chercheuse scientifique défigurée, que le seul antidote pour calmer les transformations bestiales de Yume est une molécule qui ne peut être administrée que dans un corps vivant. Ainsi, tous les trois jours, Utsutsu doit accepter de se faire dévorer par Yume afin que celle-ci conserve son corps humain et ne devienne plus un monstre dans tous les sens du terme.
Ces deux adolescents que tous les malheurs du monde ont rapprochés au point de se demander s’ils ne sont pas amants, sont obligés de s’entre-tuer, de se faire du mal pour sauver l’autre. Sans compter qu’un tel phénomène ne reste pas longtemps secret, ce qui engendre que plusieurs organisations veulent mettre la main sur ces deux cas rares et les étudier.
Pupa excelle autant par sa touche graphique que ses qualités psychologiques. Particulièrement gore et sanguinaire, cette BD joue des contrastes entre les personnages entre Yume, une jeune adolescente comme si souvent dépeinte dans les mangas : jolie, timide, souriante... et Utsutsu, un véritable canon si on fait abstraction de ses cicatrices – dont une au visage – qui finalement le rendent mystérieux en plus d’être beau.
Pupa fascine par son concept, et son ambiance glauque à souhait. Les admirateurs du genre horrifique jouant sur le psychologique devraient apprécier. Une trilogie qui s’annonce fascinante.
(par Marc Vandermeer)
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Pupa T1. Auteur : Sayaka Mogi. Éditeur : Komikku. Traduction : Ryoko Akiyama. Sortie le 27 octobre 2016. 440 pages. Prix : 12 euros.
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