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Quai des Bulles 2014, entre ciel bleu et morosité

Par Thierry Lemaire le 14 octobre 2014                      Lien  
Ciel bleu, air iodé, mer à deux pas, organisation et festival à taille humaine, tout était encore réuni le week-end dernier pour un Festival Quai des bulles riant. Les nuages noirs n'étaient pourtant pas très loin.

Tous ceux qui vont au Festival de Saint-Malo vous le diront. Malgré sa taille conséquente, probablement le deuxième de France en terme de fréquentation, Quai des Bulles a gardé une réjouissante fraicheur. Cette année encore, la bonne humeur a prévalu, même si quelques sujets d’inquiétude ont assombri le beau soleil d’automne.

Ainsi pour le nombre des visiteurs. Très clairsemés le vendredi, les travées du Festival étaient beaucoup plus encombrées samedi et dimanche. Les premières estimations à la louche dénombraient 27 000 amateurs de BD au lieu des 35 000 habituels. La raison avancée étant le décalage de deux semaines de la manifestation (dû à la présence du départ de La route du Rhum cette année), éjectant ainsi Quai des Bulles des vacances scolaires. Espérons donc que cette baisse soit conjoncturelle et que les rumeurs de coupes dans le budget du festival pour l’année prochaine ne soient que des bruits de couloir.

Quai des Bulles 2014, entre ciel bleu et morosité

Côté auteurs, l’ambiance était aux grandes manœuvres. L’appel du SNAC BD pour un débrayage le samedi en fin d’après-midi a été très suivi, finalement en bonne entente avec les éditeurs. La constitution d’un esprit de corps des auteurs, entamée avec la création du syndicat, semblait émerger plus distinctement.

La rencontre qui eut lieu dans l’auditorium afficha complet et donna lieu à des échanges entre acteurs du métier très concernés (voir plus bas).

Les expositions

Des planches de tous les albums de Valérian étaient exposées. Ici une des premières apparitions des taxis volants.
Les couvertures originales des Valérian (bleu coloré + cellulo de l’encrage). Ici un détail de L’empire aux mille planètes.
Avril Tembouret (documentariste, réalisateur de L’histoire de la page 52, sur la réalisation d’une page de Valérian), Evelyne Tranlé (coloriste de Valérian) et pierre Marie Jamet (galeriste à la Galerie oblique et commissaire de l’exposition Mézières)
Les recherches pour Le Cinquième élément occupaient une salle entière.
Qui savait que Mézières avait dessiné des timbres pour les terres australes et antarctiques françaises ?
Période cow boy pour Jean-Claude Mézières.
Un des très beaux dessins du trop méconnu album Lady Polaris, avec Pierre Christin au scénario.
La fameuse photo qui a servi à Jean Giraud de modèle pour dessiner le paysage des pages de garde de Blueberry.
Xavier Dorison aux pieds de sa nouvelle créature, étrangement dénudée en couverture par rapport au contenu beaucoup plus sage de l’album.
Exposition Bézian.
Préparation digne d’un architecte pour Les gardes-fou.
Recherches pour Docteur Radar.
Exposition Bruno Le Floc’h, conçue par Brieg-Haslé Le Gall et Armelle Le Minor.
La bonne idée : mettre en vis-à-vis les dessins de Le Floc’h avec des vers de Oceano nox, le poème de Victor Hugo.
Jacques Ferrandez et Yves Camdeborde un verre à la main pour présenter Frères de terroirs, un road movie du dessinateur accompagnant le cuisinier à travers la France chez ses meilleurs fournisseurs.
L’exposition sur la maison d’édition québécoise La Pastèque en mettant l’accent sur Michel Rabagliatti et son Paul, et sur Isabelle Arsenault et Fanny Britt, pour le très beau Jane, le renard et moi.
La superbe double dernière page de Jane, le renard et moi.

La première grève de la dédicace

Le SNAC BD avait annoncé la couleur sur son site quelques jours auparavant, l’événement a bien eu lieu : les auteurs de BD ont fait la grève des dédicaces pendant une heure le samedi. Une heure consacrée à parler des difficultés des artistes dans un auditorium de 250 places qui aurait pu être deux fois rempli.

Cette communication des professionnels a fait la liste des sujets qui inquiètent avec, dans le désordre, l’augmentation des cotisations retraite, la fusion périlleuse de la Maison des auteurs avec l’Agessa, la réforme du droit d’auteur au niveau européen, et la paupérisation des artistes (des sujets qui finalement intéressent bien au-delà des seuls auteurs de bande dessinée).

Outre ces constatations et des questions/réponses avec le public, une annonce fut faite, celle de la création d’États généraux de la bande dessinée, coordonnés par Benoit Peeters. Un premier pas pour faire le point sur la profession. On attend Angoulême, principale caisse de résonance du métier vers le grand public, pour avoir d’autres précisions sur ces États généraux et découvrir, qui sait, d’autres initiatives coups de poing.

À noter que l’intégralité des débats a été captée et sera bientôt diffusée sur le site du SNAC BD.

Samedi, 17h30, le stand Casterman complètement déserté par ses auteurs. Idem chez Delcourt/Soleil, Gallimard, Bamboo, moins chez Glénat, très peu chez les petits éditeurs. Sur le stand Paquet, dédicaçaient les auteurs étrangers et quelques Français volontaires.
Casterman avait affiché la couleur sur son mur récapitulatif des horaires de dédicaces.
Un auditorium plein à craquer pour écouter les intervenants.

Des prix en chanson

Et puisqu’il faut bien remettre des prix (dont le périmètre et la procédure de désignation sont il faut bien le dire assez obscurs dans le festival malouin) autant le faire dans la joie et la bonne humeur.

Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval dans un numéro de duettistes irrésistible pour remettre les prix 2014.

Quelques bribes d’une prestation qui pourrait faire réfléchir Billy Crystal. La remise du prix Ouest France à Jean Dytar pour La vision de Bacchus.

Et la remise du prix de l’affiche pour Guillaume Bouzard.

(par Thierry Lemaire)

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Photos et vidéos (c) Thierry Lemaire

 
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