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Quai des bulles 2009, une édition complète et agréable

Par Baptiste Gilleron le 29 octobre 2009                      Lien  
Le festival de la bande dessinée et de l'image projetée s'est achevé le week-end dernier sur la cité malouine. Un public bien présent pour cette 29ème édition réussie qui a profité d'une météo assez clémente malgré un samedi pluvieux. Petit retour sur l'évènement et sa remise de prix, qui par ailleurs s'offrent un petit coup de jeune.

Comme de coutume, les allées de l’espace Duguay-Trouin et du Palais du Grand Large étaient peu remplies durant la journée du vendredi, surtout arpentées par les groupes scolaires. Il n’en fut heureusement pas de même les samedi et dimanche avec de longues files d’attente pour la billetterie et les dédicaces, et une affluence modérée par le service de sécurité du côté des expositions et animations afin d’éviter l’engorgement.

Quai des bulles 2009, une édition complète et agréable
Le soleil était au rendez-vous vendredi et dimanche

Premier espace principal, celui des stands et dédicaces mélangeait de nouveaux fanzines et gros éditeurs dans une ambiance plutôt conviviale. Les habituels tels Soleil, Glénat et Dargaud attiraient une bonne part de public, Ankama confirmait pour sa 2ème année de présence l’engouement du jeune public notamment pour les auteurs de Dofus et Maliki, tandis que des petits nouveaux se faisaient remarquer par quelques curieux. C’est le cas de la toute récente maison d’édition communautaire ManoloSanctis dont nous reparlerons prochainement. On notera aussi le très petit stand des Humanoïdes Associés se résumant à un strict minimum et semblant confirmer définitivement la fin d’une époque bel et bien révolue.

Ancestral Z, l’un des dessinateurs de Dofus, et son look toujours coloré

- Des expositions de qualité


Fierté des organisateurs d’année en année, les expositions ont une nouvelle fois fait le bonheur des amateurs de belles images. L’une des plus intéressantes était sans conteste l’exposition consacrée à Jacques Glénat. Dans une très belle et originale scénographie nous plongeant dans les différentes ambiances du catalogue de l’éditeur, le visiteur retrace les 40 ans d’édition d’un passionné, de ses premiers petits bulletins imprimés au lycée jusqu’aux plus récents rachats de labels. Cette exposition était également l’occasion de découvrir diverses pièces de la collection personnelle de Jacques Glénat, qu’il s’agisse ou non d’auteurs de la maison.

Les 40 ans de Glénat bénéficiaient d’une présentation soignée
Expo Camille Jourdy

À l’image de l’univers personnel de l’auteure, l’exposition Camille Jourdy jouait d’une certaine simplicité et présentait dans un cadre intimiste des originaux de petit format. À l’inverse, ceux de François Boucq sont bien plus imposants et permettaient de profiter en détail du trait aiguisé du lillois, passant de l’un à l’autre de ses univers sans transition brutale.

Dans un cadre de hall de cinéma, les Souvenirs de Films de Matthieu Lauffray, Coyote ou René Hausmann nous replongeaient dans les ambiances de diverses oeuvres du 7ème art, célèbres ou oubliées. Une sélection un peu inégale mais en laquelle chacun pouvait trouver son bonheur.

Au détour de l’expo François Boucq

Au sein de l’espace jeunesse, la Grosse bêtise proposait aux plus jeunes et à leurs parents de découvrir l’album de Loïc Dauvillier et Kokor, qui sort aux éditions de la Gouttière, par le biais d’interactions et de petits jeux, entourés des planches originales. Les enfants étaient visiblement intéressés et réceptifs.

Les enfants appréciaient la Grosse Bêtise

- Succès pour les animations, malgré un bémol

Martin Veyron, prix du Point 2009

Qu’elles s’adressent aux petits comme aux grands festivaliers, les animations organisées durant ce festival 2009 ont su trouver leur public. L’atelier photo a vu défiler des visiteurs comme des professionnels amusés par le concept de cette galerie de portraits (visible ici), les dessinateurs en herbe étaient studieux dans la fabrique de fanzines et les jeunes auteurs ambitieux ont su profiter des rencontres pro-amateur pour présenter leurs projets et recueillir les conseils dont ils pouvaient avoir besoin.

En revanche, le succès du Tour d’Astérix, illustré par Albert Uderzo et raconté par Roger Carel entraina l’un des seuls points noirs de cette édition, la faute à une organisation visiblement débordée et manquant de clarté.

Pour cet évènement rare, le public s’était pressé devant les portes de l’auditorium Chateaubriand. Journée scolaire oblige, la priorité était donnée aux enfants. C’est là que le problème se pose : aucune information claire n’avait été mentionnée sur place. Alors que le spectacle devait débuter à 15h, à cette heure-là le hall du Palais du Grand Large (au sein duquel se trouve l’auditorium) était bondé, les groupes accompagnés attendant de pouvoir entrer, rendant l’accès et la circulation très difficile dans le bâtiment.

Malgré une accréditation presse en règle, il me fut impossible de pénétrer dans la salle et les personnes interrogées sur les lieux ne semblaient pas disposées à me laisser prendre de photos dudit spectacle. Alors que les classes présentes repartaient avec les dessins réalisés par Albert Uderzo, je m’en étais retourné à d’autres occupations.

Roger Carel et Albert Uderzo en compagnie du maire de Saint Malo René Couanau, lors de l’inauguration

- Une remise de prix décalée

Bien loin du sérieux habituellement de rigueur dans ce genre d’évènement, les prix décernés par le festival de Saint Malo ont toujours affiché une originalité de forme tout en primant des auteurs de talent. À l’aube de son 30ème anniversaire, le festival malouin a décidé de donner un bon coup de balai afin de dépoussiérer ses prix officiels.

Des trois prix habituels (le Ballon Rouge pour un jeune auteur, le Petit Robert pour un scénariste et le Bonnet d’Âne en guise de grand prix) nous passons à deux : le prix "coup de cœur" récompense un ou des auteurs, qu’ils soient dessinateurs ou scénaristes, dont l’œuvre a marqué le jury. Le prix de l’affiche, comme son nom l’indique, couronne la carrière d’un auteur -ou plusieurs- qui se voit attribuer la lourde tâche de réaliser l’affiche de l’année suivante.

Le duo de chic et de charme de la soirée

C’est lors d’une cérémonie décalée que furent remis ces deux nouveaux prix. Dans le cadre plutôt classe de l’Hôtel de l’Univers, sous des lustres de cristal, est entré le présentateur de la soirée, Kris, habillé de circonstance mais gardant sa casquette. Il donna très vite le ton. Avec humour et un soupçon d’irrévérence, le scénariste s’est lancé dans un véritable show déclenchant à plusieurs reprises les rires francs de l’assistance constituée de professionnels. Et ce n’est pas la présence de Miss "Il est vilaine" pour le seconder qui aura fait retomber l’ambiance.

David Prudhomme, un auteur qui a un coeur gros comme ça !

Une fois les présentations faites, le duo d’un soir fut rejoint par Bastien Vivès et Mathieu Sapin, respectivement prix Ballon Rouge et prix Petit Robert 2008, afin de dévoiler le premier prix Coup de cœur. Sous les acclamations, David Prudhomme grimpa sur l’estrade pour recevoir des mains de la miss au charme particulier un gros coeur rouge signé par de nombreux auteurs présents, pour son album Rébétiko sorti chez Futuropolis. Il sera en charge de la réalisation de la carte postale 2010, qui fait également office de carte de vœux du festival.

Après quelques remerciements un peu timides, ce fut au tour de Cosey, sans son bonnet d’âne obtenu l’année dernière, de venir décerner le prix de l’affiche à l’ensemble de la bande à Tchô !. Surprise générale. Mais il faut reconnaître l’originalité de ce prix collectif pour une équipe dynamique et pleine de talents. Accompagné de quelques-uns de ces comparses, comme Tébo, Buche et Poipoi, Boulet s’improvisa représentant des auteurs du magazine jeunesse, s’interrogeant sur le devenir du trophée représenté par un crayon géant, lui aussi marqué des signatures de confrères.

Boulet pose fièrement, crayon en mains

La cérémonie s’acheva ainsi comme elle avait débuté, dans une ambiance décontractée et bon enfant, avec tout de même une interrogation : par qui et comment sera réalisée la future affiche de Quai des Bulles ? "Certainement pas à plusieurs", nous a confié Boulet, "c’est une vraie galère !". Les paris sont ouverts !

(par Baptiste Gilleron)

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