Accrochez-vous : dans Quand le manga réinvente les grands classiques de la peinture différents dessinateurs japonais s’attaquent aux plus grands monuments de la peinture occidentale (et quelques-uns aussi du domaine japonais). Si le projet peut faire peur, ou sourire, il a le mérite de faire se rencontrer de manière étonnante, ludique et parfois très pertinente des esthétiques a priori radicalement étrangères les unes aux autres.
Car il ne s’agit pas simplement d’un saut dans le temps et dans l’espace : c’est bien l’imagerie "manga", au sens large, qui s’empare de toiles de maîtres pour en proposer des versions adaptées. Parfois très simplement et directement, en remplaçant les personnages d’origine par d’autres typés manga ; parfois de manière plus libre et très inventive.
L’ouvrage se présente sous un format à l’italienne et se compose de trois parties. La première témoigne de la démarche didactique du projet et s’avère une excellente surprise. On y trouve des frises chronologiques pour situer les œuvres reprises mais aussi un propos général sur les bénéfices de la copie en peinture et enfin une explication, à partir d’un exemple, de la manière dont les différents artistes ont pu œuvrer pour produire leur pastiche.
Les deux autres parties de l’ouvrage présentent donc les tableaux revisités, en pleine page, celle d’en face proposant l’original accompagné d’un petit texte d’analyse de celle-ci. Des textes accessibles et pointant toutefois des éléments essentiels de la toile. Deux parties donc : l’une pour les œuvres horizontales, l’autre pour celles verticales.
Au final cette initiative amusante et plutôt intelligente du Club Enpitsu rappelle un peu - la démarche artistique n’est cependant pas du tout la même - celle des canards du groupe InterDuck, et se révèle bien plus riche qu’elle ne semble au premier abord. Un projet dont nous vous laissons découvrir quelques exemples dans le port-folio de cet article.
(par Aurélien Pigeat)
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