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Quand les "Arcanes" rejoignent "L’Histoire secrète"

Par Charles-Louis Detournay le 8 septembre 2013                      Lien  
Jean-Pierre Pécau a décliné en trois séries sa thématique des cartes qui modifient le hasard afin de provoquer des situations privilégiées. Avec plus de quarante albums parus en moins de dix ans, il a construit un univers très riche et passionnant dans les coulisses de l'Histoire.

Hasard, coïncidence, coup du sort, chance, destin... Qu’on le veuille ou non, notre vie est plus ou moins dirigée par des moments charnières où tout aurait pu basculer si les événements s’étaient réalisés autrement.

Quand les "Arcanes" rejoignent "L'Histoire secrète"
Vaudou, personnage torturé et une utilisation des cartes finalement bien peu conforme aux communs des mortels.

Mais serait-il possible d’influencer ce hasard pour qu’il prenne une direction préférentielle ? C’est sur cette base que Jean-Pierre Pécau a commencé à écrire sa série Arcanes, dont le premier tome paraît en 1998 chez Delcourt. On fait rapidement connaissance avec deux membres de Stargate, une agence gouvernementale qui utilise les cartes pour orienter le hasard : Miss Mood, une aventurière active, et surtout Walter Duncan, un ’joueur’ particulièrement doué, mais qui semble avoir autant de trous dans son passé que de difficultés à assumer son ’pouvoir’.

Un paranormal bien séduisant

Dans le ton et l’écriture, on pourra faire un parallèle intéressant avec X-Files, car certaines thématiques sont récurrentes avec la série fantastique, même si dans le cas d’Arcanes, les agents ont des pouvoirs qu’ils tentent de dompter alors qu’ils savent en réalité bien peu de choses de ce que représentent les cartes. Dans le même ordre d’idée, les fins d’enquêtes ne résolvent pas toujours tous les points sombres qui ont été abordés. Une façon de maintenir le suspense, mais aussi de pouvoir prolonger le récit dans d’autres albums...

D’autres influences sont également présentes et assumées par le scénariste Jean-Pierre Pécau, principalement américaines. Mis-à-part X-Files, on retrouve donc ici et là des clins d’oeil à des films tels qu’Apocalypse now, Die Hard, Indiana Jones, etc. Le ton des récits d’Arcanes est donc résolument basé sur l’action, et le polar-fantastique. Au fur et à mesure que les tomes vont se succéder, les personnages des autres séries qui vont se développer (Arcane Majeur, L’Histoire Secrète) vont progressivement s’inviter dans le jeu, ainsi que les liens historiques qui deviendront la base de construction de tout l’univers.

Dès les premières pages du premier Arcanes paru en 1998, les éléments clefs de la saga sont bien présents : Action, mystère, paranormal et opération noire.
(c) Pécau - Campoy - Delcourt

Arcanes est avant tout une série contemporaine, qui utilise les ressorts fournis par l’actualité. Citons par exemple un très beau diptyque qui débute dans le Bayou afin de terminer au cœur du cyclone Katrina, des incursions dans les guerres irakiennes, les tensions au Proche-Orient, le terrorisme de ces dernières années, etc.

Malgré une approche intéressante, un design accrocheur, et des idées novatrices, Arcanes a pourtant souffert d’une trop grande alternance de ses dessinateurs.
Dès le deuxième tome, Fred Campoy cède déjà sa place à Roland Pignault, ce qui explique sans doute les trois années de délai entre les deux premiers albums. Nouveau rebondissement, car c’est Bojan Kovacevic qui prend le relais pour les trois tomes suivants, assisté de Damour au storyboard, qui dessine déjà Nash, une autre série de Jean-Pierre Pécau.

Le graphisme léché de Damien donne une belle homogénéité à la série consacrée aux années 1960

Est-ce cette valse de dessinateurs qui poussa Pécau à lancer une deuxième série dans cette univers ? Ou juste l’envie de décliner sa thématique ? Quoiqu’il en soit, c’est au début de 2003 que le lecteur calma son impatience avec le premier tome d’une nouvelle série…

Arcane Majeur : l’immersion dans les années 1960

Jean-Pierre Pécau décide donc de confier cette série à Damien, avec qui il avait déjà réalisé la trilogie des Fées noires. Le scénariste choisit de se centrer sur un personnage énigmatique et puissant rencontré dans le deuxième tome d’Arcanes : Pandora ou la Dame de Prague. Situé au début des années 1960, Arcane Majeur propose une immersion dans cette Amérique qui lutte encore entre tradition et évolution. La série va suivre la jeunesse de Pandora, dotée d’un caractère aussi trempé qu’attachant. On apprendra d’ailleurs plus tard qui étaient ses parents, et comment elle a pu hériter d’une telle puissance.

Alors les dessinateurs continuent de se succéder sur la ‘série-mère’, la stabilité d’Arcane Majeur et l’acuité du trait de Damien pour évoquer cette période de l’Histoire, permettent d’ancrer solidement le concept des cartes et de l’influence du hasard.

Cinq tomes s’ensuivent, et un sixième est annoncé, mais c’était sans doute sans compter sur un autre spin-off qui allait tout balayer. En effet, si Arcane Majeur présente des situations ancrées dans les années soixante (JFK, la Baie des cochons, la montée en puissance de Las Vegas, etc.) et se termine dans cette décennie, Jean-Pierre Pécau travaille déjà à un concept plus ambitieux encore : retrouver l’origine des fameuses cartes, tout en relisant les différents moments forts de nos civilisations. Tout d’abord annoncée comme s’intitulant Arcanes Premiers, cette série qui comprend d’entrée sept tomes se nommera finalement L’Histoire Secrète

Arcane Majeur évolue au sein des Services Secrets, de Cuba, de la tentative d’assinat de JFK, mais aussi dans les clubs de jeu, source de hasard et donc de chance.
Mais certains signes ne trompent pas...
(c) Pecau - Damien - O’Grady - Delcourt

L’Histoire Secrète : un roman feuilleton qui réinterprète notre Histoire

En 2005, tout le monde a en tête les succès du Décalogue et du Triangle Secret, Delcourt décide alors de jouer à son tour la carte de l’ésotérisme, en publiant sept tomes qui déclinent la thématique des séries Arcanes. En allant du Néolithique à la Première Guerre Mondiale, les auteurs et éditeurs veulent brasser notre Histoire pour en dévoiler les coulisses via un prisme alléchant.

Plusieurs auteurs sont appelés pour que soient publiés sept tomes de cette nouvelle série en moins d’un an. Delcourt frappe d’ailleurs fort en proposant les albums deux par deux. La série demeure pourtant un peu artificielle dans ses premières livraisons : on comprend mal d’où viennent les premières cartes, quels sont les liens avec les cartes présentées dans les autres séries déjà bien implantées, et celui avec l’Histoire demeure intéressant sans être passionnant.

(c) Pecau - Kordey - O’Grady - Delcourt

Mais rapidement, l’arrivée d’un cinquième protagoniste et le jeu des alliances et conflits entre les archontes dopent la série. Les détails historiques deviennent passionnants, et derrière la guerre perpétuelle que se livrent ces individus, sont dévoilées en détails les manipulations politiques des différentes cours d’Europe.

Parmi les auteurs qui collaborent à la série, c’est Igor Kordey qui tire le mieux son épingle du jeu. Éditeur de Série B, Fred Blanchard lui confie d’abord un, puis quatre tomes sur les sept que compte la série Histoire Secrète. Les particularités de son dessin conviennent très bien à l’univers réaliste et fantastique de la série. Et sa rapidité d’exécution lui permet de suivre le rythme d’enfer de publication, soit 3 à 4 albums par an.

Une deuxième époque passionnante

L’expérience des sept premiers tomes ayant été concluante, Delcourt décide donc de continuer la série, fort de son trio de choc maintenant constitué : Pécau-Kordey-O’Grady (aux couleurs). Après avoir avancé à pas de géant dans l’Histoire lors de la première saison, Pécau prend le temps et s’attarde sur la période qui suit la Première Guerre mondiale, avec un personnage introduit dans le tome 7 et qui deviendra des plus importants de l’Histoire Secrète : Saint James Philby.

Cette figure ambigüe devient vite attachante et ses aventures se révèlent passionnantes. Il passe les deux guerres, découvre les secrets des cartes et des Archontes. Dans les coulisses de l’Histoire, nous nous glissons dans ses pas, et chaque récit se révèle aussi passionnant que riche en détails historiques.

La force des ivoires réunies : ces cartes spéciales, desquelles furent issues toutes les autres qui sont maintenant disséminées à travers le monde.

Troisième époque

Dans les cendres de la Seconde Guerre mondiale se nouent de nouvelles intrigues entre les protagonistes : certains humains disparaissent, tandis que de nouveaux personnages prennent leur essor, toujours bien imaginés et caractéristiques. Ils prendront d’ailleurs progressivement le pas sur les archontes, dont les pouvoirs baissent progressivement. Ce sont leurs maisons qui gagnent en puissance, alors que les anciens dieux se mêlent de plus en plus aux hommes.

Des grandes guerres précédentes, on assiste aux grandes heures de l’espionnage : les grands conflits disparaissent au profit de sombres complots. Puis on arrive progressivement aux attentats des années 1980, les derniers soubresauts de la Guerre froide, pour assister à la fin des d’un des Archontes dans l’attentat de Tchernobyl de 1986. Impossible de rester de marbre devant des intrigues aussi savamment construites, qui commencent à faire les liens avec les séries Arcanes et Arcane Majeur.

Une chronologie de la dérive des codes des familles, et des cartes qui en sont issues. Tous ces éléments ont été fort étudiés par les auteurs, et en particulier par Fred Blanchard, l’éditeur de la collection Série B

Dernière passe

Le quatrième cycle d’Histoire Secrète joue habilement sur notre histoire contemporaine, tout en continuant de dérouler les péripéties de ces grandes maisons qui s’affrontent.

Ground Zero, le T30, met en place les derniers parties encore en lice. A moins d’un nouveau retournement de situation... ?

Après la tentative d’assassinat du Pape, c’est donc un des Archontes qui disparait avec l’explosion de Tchernobyl. Pour autant, les grandes puissances ne semblent pas se stabiliser car doucement, les auteurs présentent un nouvel ennemi, qui se serait caché pendant des siècles, et qui répugne d’ailleurs à agir au grand jour. Cette nouvelle surprise dope le récit. En effet, il devenait de plus en plus difficile de glisser des retournements de situation dans une Histoire archiconnue des lecteurs.

Ce passage contemporain entraîne donc une double révolution dans la série : la mort d’un des derniers personnages récurrents depuis une dizaine d’albums (mis-à-part les Archontes), pour céder progressivement la place aux protagonistes rencontrés dans les séries ’précédentes’, à savoir Arcane Majeur et son explosive Pandora, mais aussi et surtout les deux héros de Stargate dans Arcanes : Duncan et Mood.

La lecture (volontairement orientée) des événements de ces dernières années permet de les remettre en lumière, mais surtout d’admirer comment Pécau parvient très habilement à les glisser dans sa trame complexe, afin de continuer à alimenter son passionnant feuilleton. On traiter ainsi de la guerre en Yougoslavie, de la montée d’Oussama Ben Laden, les collusions entre drogue et pouvoir, de l’Irangate, de l’invasion russe en Afghanistan, les dessous secrets des guerres irakiennes, etc.

Dans ces derniers albums, le récit se montre paradoxalement d’autant plus réaliste avec sa relecture des grands événements contemporains, alors que la trame du récit induit un autre univers, où l’Histoire se serait déroulée autrement, et dans lequel on retrouve quelques personnages disparus.

C’est une réelle gageure dans laquelle s’engage Pécau, car son récit proche des moments-clés de notre histoire pourrait basculer profondément dans la science-fiction, ce qui peut déstabiliser un lectorat qui le suit depuis plus de quarante albums. Nous verrons donc s’il se servira de cet univers parallèle pour doper son intrigue, ou pour y entrer de plain-pied, comme le laisse supposer le titre du prochain opus de l’Histoire Secrète.

En face de la première, des rappels pour s’assurer que le lecteur fasse le lien entre les personnages et les intrigues.

Ce rapprochement de la sphère contemporaine n’empêche heureusement pas les auteurs de nous gratifier de savoureux retours dans le passé, pour éclairer une situation actuelle par de sombres engagements précédents. N’est-ce d’ailleurs pas le but de l’Histoire : de montrer comment la connaissance du passé éclaire les faits actuels et peut permettre d’éviter de refaire les mêmes erreurs ? À ce jeu, Pécau se révèle être un des meilleurs en la matière, car sa soif d’apprendre semble inextinguible, et chaque album regorge de faits inconnus ou méconnus qui sont portés à la connaissance du lecteur, dopés par la puissance de sa trame fictive.

Pour tout passionnant qu’ils soient, les albums de cette saga gardent parfois un peu côté hermétique : quelques pages placées en introduction d’un album ne trouveront leur explication que deux-trois tomes plus tard ; des personnages ou des lieux d’une série feront une entrée remarquée dans une autre, mais il faudra avoir lu ceux-ci pour bien comprendre les rebondissements de la seconde ; etc.

Au sein de l’Histoire Secrète, deux éléments viennent heureusement aider le lecteur : tout d’abord, les pages de garde évoluent à chaque album, présentant la chronologie des trois séries, ainsi que les lieux que l’on pourra découvrir au sein de chaque tome. De plus, en face de la première page, un résumé rappelle l’époque dans laquelle on se situe et l’évolution des familles, alors qu’un long paragraphe reprend les événements qui se sont déroulés dans le précédent volume.

Les pages de garde des albums de L’Histoire Secrète permettent de replacer les différents lieux et les époques concernées par chacun des 48 tomes de la saga.

Enfin, on rappelle les têtes et noms des quatre Archontes et de leurs hommes de main respectifs dans la période évoquée. Heureusement, car la trame de Pécau est parfois si bien tissée qu’il est presque impossible de prendre un album en cours de route si vous ne vous intéressez qu’à une période précise.

Autre intérêt de l’évolution des personnages : au fur et à mesure des années qui passent, et de la propagation des jeux au travers du monde, les Archontes deviennent de moins en moins puissants. Cet affaiblissement les humanise profondément, faisant d’eux des héros à part entière, sans qu’il soit nécessaire de passer perpétuellement par des hommes de paille.

La réunion des trois séries

Quinze après le début de cette saga, Jean-Pierre Pécau s’apprête à faire définitivement tomber le rideau sur cette incroyable série. Dès le tome 7 d’Arcanes, les personnages de trois séries se retrouvaient dans le même album, les liens se faisaint de plus en plus nombreux entre les différentes évocations.

Finalement, rattrapé par la chronologie de L’Histoire Secrète, le dixième tome d’Arcanes est paru en novembre 2012, signant la conclusion de la série, alors que ses héros et personnages passaient dans la série-fille qui compte finalement plus d’albums que les autres. Il en a été de même avec la belle et sombre conclusion d’Arcane Majeur, dont le dernier tome est paru en juin dernier..

Hommage à X-Files dans le T25 de l’Histoire Secrète
(c) Pecau - Kordey - O’Grady - Delcourt

Le tome 31 qui est paru il y a quelques jours, ainsi que le 32e et dernier tome à paraître ce 4 décembre apporteront la conclusion à une incroyable aventure éditoriale et artistique.

Ces 48 tomes constituent en effet un univers très cohérent, incroyablement addictif. Les lauriers vont bien entendu à Jean-Pierre Pécau pour la construction complexe de ses intrigues, mais également pour l’ensemble des dessinateurs et coloristes, à commencer par Igor Kordey qui a réussi le tour de force d’aligner près de trente albums de L’Histoire Secrète.

31e et avant-dernier album, Les Maîtres du jeu évoquent les coulisses du 11 septembre.

Cette incroyable saga est donc à conseiller aux lecteurs chevronnés, désireux d’affronter énigmes et de nouveaux univers détaillés et complexes, et qui aiment se perdre dans les méandres d’une longue intrigue. Des séries qui font également preuve d’un humour bien dosé, histoire de déminer des tensions.

Si certains lecteurs ont donc abandonné L’Histoire Secrète en cours de route, c’est le bon moment pour raccrocher alors que le T32 Apocalypse nous augure une fin d’année captivante.

Quant aux autres, les portes d’entrée de cet univers sont bien entendu multiples : fantastique avec Arcances, historique par la saga de bientôt 32 tomes, ou plutôt axée sur les années 1960 avec Arcane Majeur. De quoi découvrir les talents d’un scénariste reconnu affichant bientôt 150 albums scénarisés à son compteur, et qui vient de publier une nouvelle série : Paris Maléfices.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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3 Messages :
  • Quand les "Arcanes" rejoignent "L’Histoire secrète"
    1er octobre 2013 05:40, par djeh1usa

    j ai suivi la serie depuis le debut, et je croise les doigts pour le volume 32. Il faut noter tout de meme que malgre le controle et l’attention de Pecau sur les details, il y a tout de meme de nombreuses "coquilles" dans l’histoire, qui certes n’entachent pas la globalite de l’histoire, mais qui font tache lorsqu’on suit la serie...vivement decembre et le volume 32 pour cloturer cette aventure, mon porte feuille sera soulage !

    Répondre à ce message

    • Répondu par Steve le 24 décembre 2014 à  21:35 :

      Bon, la série a quelques côtés un peu fouillis...mais par contre, pour l’amateur d’histoire, quel régal malgré tout !

      A noter qu’il existe un fansite dédié à la série, http://lhistoire-secrete.wix.com/lhistoire-secrete.

      Triste une série aussi prenante qui s’achève, même si l’acquérir coûtait un bras...

      Répondre à ce message

  • Histoire secrete numerique ?
    12 juin 2015 14:58, par patrick mura

    bonjour
    est-ce que les tomes peuvent etre achetes aussi en format numerique avec quelque logiciel ? Je me rappelle il y a quelques mois une edition en langue anglaise sur comixology mail elle semble disparue....

    Répondre à ce message

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