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Ralph Azham tomes 2 et 3 - Par Lewis Trondheim - Dupuis

Par David TAUGIS le 10 avril 2012                      Lien  
Trondheim s'amuse et lance moult clins d'oeil à ses nombreuses productions précédentes. Le troisième tome clôt un premier cycle, mais convenons-en, le découpage d'une saga aussi volontairement désordonnée n'a pas vraiment de sens...

Ralph Azham tomes 2 et 3 - Par Lewis Trondheim - Dupuis On pourrait recopier laborieusement les résumés fournis par l’éditeur, tenter de trouver le fil qui relie les personnages, les diverses intrigues ou les complexes relations entre nos héros. Mais Lewis Trondheim n’en fait pas, lui-même, un aspect important. L’auteur est bien plus préoccupé par l’énergie, la folie douce et les rebondissements ovales de son histoire plus que foutraque. Il bénéficie dans ce savant mélange des belles couleurs de Brigitte Finkadly, indispensables pour les contrastes et les ambiances. Mention spéciale également aux décors, mais oui, pleins de charme.

Ce genre d’épopée chevaleresque, teintée de fantastique, pleine de gags décalés, Trondheim en est l’un des précurseurs. Mais hélas pour lui, Hervé Bourhis a fait beaucoup mieux avec Ingmar ou Naguère les étoiles. Pourquoi ? Tout simplement grâce à un supplément d’émotion. La où les personnages de Lewis Trondheim gesticulent joyeusement dans leur seyant délire, Bourhis donne du corps à ses caractères, et même un peu de profondeur.

Nul doute que les zélateurs de Donjon et de ses multiples dérivés goûteront ces tomes de Ralph Azham avec un plaisir de connaisseur. Mais d’autres trouveront toujours qu’il y manque quelque chose... Ralph Azham par Trondheim © Dupuis 2012

(par David TAUGIS)

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9 Messages :
  • Pas du tout d’accord, Bourhis ne dépasse jamais la parodie (réussie mais juste parodique) je ne vois pas où vous trouvez un "supplément d’émotion".

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    • Répondu le 11 avril 2012 à  07:52 :

      Tous les personnages de Ralph Azham sont antipathiques, égoïstes. Ralph est fermé, vraiment pas attachant. I faut être fan de Trondheim pour entrer dans cette série, sinon le processus d’identification ne fonctionne pas et l’album vous tombe des mains. Ingmar est crédule, naïf, perdant et donc, attachant. C’est certainement ça le "supplément d’émotion". Ce qui fait la faiblesse d’Ingmar, ce sont les situations trop rapidement désamorcées, le lecteur anticipe trop. L’auteur est rattrapé. Ralph, on n’anticipe rien, c’est improvisé comme toujours avec Trondheim, il n’y a pas de structure, tout est basé sur la surprise, l’agitation pour faire croire que le récit est dynamique. C’est vite lassant et démodé.

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      • Répondu par Pascal le 12 avril 2012 à  16:28 :

        C’est vite lassant et démodé.

        Trondheim c’est très moderne au contraire, ce qui est démodé c’est d’utiliser les vieilles structures et ficelles du franco-belge comme dans Ingmar, mais j’adore Ingmar, c’est très bien fait, bien qu’à l’ancienne.

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        • Répondu le 12 avril 2012 à  17:03 :

          Mais non. Ce qui est démodé, c’est l’improvisation. Cela fait 20 ans que ça dure. Au bout d’un moment, l’improvisation installe des schémas inconscients qui tournent en boucle. Trondheim est dans la répétition. Célébritiz = Top Ouf = Omni-Visibilis. Le Pays des 3 Sourires = Jardins Sucrés = Zizi Chauve-Souris. Blacktown = Texas Cowboy. Donjon = Ralph Azham. Etc. Le mode improvisation a été nécessaire il y a 20 ans pour casser les schémas, mais pour casser ce qui est devenu l’establishment, il faut revenir à une écriture structurée, structurée autrement qui tiennent compte de l’auto-fiction, de la relecture, du rythme, de l’elleipse... Le problème d’Ingmar, c’est que le lecteur anticipe trop ce qui va se passer. Le problème réside plus dans le rythme, l’ellipse que dans la structure du scénario.
          Le truc de Lewis, c’est l’effet de surprise et l’inversion. Il décline à l’infini les mêmes ficelles... mais ces ficelles ne sont pas celles du franco-belge classique, mais au final, le serpent se mange la queue aussi.

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          • Répondu par Kasem le 14 avril 2012 à  00:39 :

            Mais non, l’improvisation n’est jamais démodé, trouvez-vous Bravo les Brothers démodé ? Tous les premiers Tintin démodés ? Le Garage hermétique et Arzak démodé ?

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        • Répondu par Z le 12 avril 2012 à  18:05 :

          qu’est-ce que vous pouvez nous gonfler avec la "nouvelle bd".
          a part que bien souvent c’est dessiné à la truelle et que les sujets sont égocentriques je ne vois rien de neuf là-dedans.

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  • Comparer Trondheim et Bourrhis, quel manque de pertinence. Autant je suis fan des deux auteurs, autant je trouve cette comparaison totalement hors de propos.
    Ingmar est une aventure assez lente et surtout centrée sur le personnage principal, il est vrai assez attachant.
    Ralph Azham, c’est une épopée. C’est de l’action, des trahisons, des personnages qui n’ont pas le temps de faire de longues traversées en bateau pour se poser des questions comme Ingmar. Ce n’est pas tant les pensées profondes des personnages, mais plutôt leurs interactions qui comptent.
    Je ne m’étais pas encore posé la question, lisant ces aventures qui se déroulent à toute allure, mais le mot "épique" me vient à l’esprit.

    Comparer Trondheim et Bourrhis au niveau du scénario reviendrait à comparer Franquin et Hergé, autant dit l’incomparable.
    Quant à "Naguère des étoiles", j’ai quant à moi trouvé que c’était les plus mauvais albums de Bourhis, je préfère me replonger dans Comix Remix (ou il assure également le dessin).

    Maintenant, tout est toujours une question de gout, mais il faut éviter de comparer ce qui ne se compare pas.

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    • Répondu le 13 avril 2012 à  11:01 :

      Et comment cultiver son goût si on ne compare pas ?

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    • Répondu le 13 avril 2012 à  18:17 :

      Comix Remix, je trouvais ces 3 albums attirants, alors je les ai lus, et j’ai trouvé le scénario pénible et mal écrit. Mais c’était peut-être les débuts de l’auteur.

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