2084, les pires scénarios prédisant la funeste destinée de la Terre se sont réalisés : montée des eaux, explosion des centrales nucléaires, épidémie virale, guerre civile, etc. Le monde des humains subsistait en équilibre instable, et il avait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Spirale infernale, catastrophes en domino : la survie de de l’espèce humaine ne tient plus qu’à un fil...
De l’espace, la Fédération des Intelligences Mammifères décide alors d’engager une intervention sur cette planète en voie d’extinction. Swänn, jeune extraterrestre droit et ouvert, se porte volontaire. Originaire d’une planète apparaissant comme une version réussie de notre monde, il souhaite contribuer à pacifier la Terre et empêcher son anéantissement. Sa rencontre avec une humaine au Texas, marque le début du choc des deux mondes...
L’équipe aux commandes de Renaissance n’est pas novice : Emem, Duval et Blanchard ont déjà collaboré ensemble sur une dizaine d’albums : huit tomes de Camen McCallum, un Jour J, les derniers tomes de Hauteville House storyboardés par Emem, sans oublier les contributions à Travis, etc. Cette expérience se ressent dès les premières pages de Renaissance : chaque auteur connaît sa place et respecte l’apport des autres, tous travaillent de front pour porter le projet. Et le lecteur en profite !
Bien entendu, dans notre monde qui tente de trouver des solutions aux problèmes environnementaux, les récits apocalyptiques fascinent, comme une projection sombre de notre avenir qu’on ne peut s’empêcher de regarder, fasciné.
Heureusement, les auteurs dépassent rapidement ce concept pour proposer une fabuleuse immersion au cœur d’une civilisation extra-terrestre : leurs différentes races, leurs us et coutumes (dont le mariage), leurs valeurs, leurs relations, et surtout le stade d’harmonie qu’ils sont parvenus à atteindre, en communion avec leur biotope.
Pacifique, ce peuple part donc en mission de sauvetage terrestre, mais la réaction des humains, en pleine guerre civile, désarçonne les extra-terrestres. Plus sociologique que réellement haletant, ce premier tome reste une grande réussite. Exempt de réel élément déclencheur, ce sont les découvertes de cette espèce et leurs interactions avec les humains qui suscitent l’intérêt, prenant le pas sur le suspense à proprement parler.
Si les humains d’Emem restent parfois caricaturaux, le dessinateur propose une exceptionnelle civilisation extra-terrestre ! Boostée par les designs (vaisseaux, aliens) de Fred Blanchard et l’imagination de Duval, elle vaut à elle-seule la lecture de Renaissance. Pour les amateurs de SF aboutie !
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.