Je me souviens d’un mot glissé par Moebius en présence de Benoit Peeters dans un train au retour d’Angoulême, alors que nous évoquions sa rencontre avec Osamu Tezuka, et le fabuleux destin des mangas japonais en France depuis la venue du « Dieu des Mangas » en France, en 1982, dans l’anonymat le plus complet (lire notre article « La revanche d’Osamu Tezuka » : « Il y a vingt ans, je disais à tout le monde : il faut lire les mangas. Maintenant, je devrais peut-être dire, il faut lire la BD franco-belge. » Avec cette exposition, Moebius nous confirme que l’on peut continuer à lire les deux.
Hayao Miyazaki est probablement celui qui a permis à la culture japonaise d’obtenir sa plus grande popularité depuis l’introduction du judo en France. Des millions de spectateurs se sont rués vers ses films : Porco Rosso, Princesse Mononoké, et le Voyage de Chihiro. Depuis, c’est une star, l’égal de Spielberg pour le cinéma d’animation.
Jean Giraud dit Moebius est peut-être le plus grand dessinateur français de son temps. Maître du réalisme avec sa série Blueberry, il développe sous le pseudonyme de Moebius un univers onirique et spirituel qui influença des graphistes dans le monde entier.
Ces deux créateurs ont porté aux sommets les canons de leur art, tant d’un point de vue graphique que scénaristique, donnant un rayonnement à leur culture jusque dans les contrées les plus éloignées.
Leur rencontre garantit au spectateur un choc esthétique qui marquera pour longtemps sa mémoire.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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« Miyazaki-Moebius : deux artistes dont les dessins prennent vie » à la Monnaie de Paris - 11 quai de Conti - 75006 Paris. Exposition du 1er décembre 2004 au 13 mars 2005.
Site Internet de l’exposition : www.miayazaki-Moebius.com