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Réplique terroriste des attentats de Charlie Hebdo à Copenhague

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 15 février 2015                      Lien  
Le scénario est le même qu'à Paris lors de l'attaque contre Charlie Hebdo : une attaque contre la liberté d'expression suivie d'une autre à caractère antisémite. Le caricaturiste suédois Lars Vilks publié en 2007 et l'ambassadeur de France étaient visés.
Réplique terroriste des attentats de Charlie Hebdo à Copenhague
Le caricaturiste suédois Lars Vilks. Sa tête est mise à prix par Al-Quaïda.
Crédit : Wikipedia

À un mois de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, une réplique a eu lieu à Copenhague au Danemark hier. Une fusillade est survenue samedi vers 16h dans le centre culturel Krudttønden à Østerbro, au nord du centre-ville historique de Copenhague où se tenait un débat intitulé "Art, blasphème et liberté d’expression" en hommage à Charlie Hebdo. Le dessinateur suédois Lars Vilks, déjà menacé pour avoir caricaturé Mahomet avec un corps de chien en 2007 et dont la tête était mise à prix, participait également à cette rencontre, de même que l’ambassadeur de France François Zimeray, très sollicité par les médias danois depuis le 7 janvier dernier, et la chef de file des Femen, Inna Shevchenko. Une personne de 55 ans est morte et trois autres assurant la sécurité ont été blessées.

Quelques heures plus tard, c’est une synagogue proche qui est attaquée. Une personne assurant la sécurité des lieux a été tuée. Ce matin, la police aurait abattu un homme qui venait d’ouvrir le feu après une sommation. On pense qu’il s’agissait de l’auteur des deux attaques.

Le Danemark est sous le choc. On se souvient que c’est la publication des premières caricatures en septembre 2005 dans le Jyllands-Posten qui avait déclenché cette affaire. "Ils ne se sont absolument pas douté du phénomène et de l’ampleur que prendraient ces dessins... Pour eux c’était tout a fait normal, la liberté d’expression est très forte ici. Cela dit, le Jyllands-Posten commence maintenant a reculer après tous ces événements et ne désire plus publier de dessins..." nous dit Thierry Capezzone, un dessinateur français qui habite et publie au Danemark depuis 21 ans [1]. Mais aujourd’hui, il y a un fort sentiment de rage. La Première Ministre Helle Thorning affirme que le Danemark ne changerait rien à sa politique de liberté de la presse.

Un dessin de Lars Vilks qui lui vaut les foudres des intégristes islamistes.

Mais des nuances commencent à faire jour : dans le feu des événements, un journaliste interroge un homme politique : "Enverriez-vous votre enfant assister à un débat sur la liberté d expression... N’avez vous pas peur ? "Le politicien quelque peu embarrassé est resté ferme", raconte Capezzone. Il y voit une situation qui va donner encore du grain à moudre aux partis extrémistes danois, déjà très populaires dans ce pays.

Une grande partie de la population n’avait d’ailleurs pas sur-réagi en 2007 lorsque Charlie Hebdo publia les caricatures du Jyllands-Posten  : "Cela n’avait pas eu de retentissement particulier, nous explique Capezzone, mais aujourd’hui, après ces différents événements, les Danois ne peuvent s’empêcher de se sentir coupables. C’est pourquoi lors des derniers attentats parisiens, le soutien a été particulièrement important ici avec une couverture médiatique 24h sur 24 et une grande manifestation de soutien, malgré le froid."

Nous reviendrons sans doute encore sur cette affaire dans les prochaines heures.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : Portrait du suspect diffusé par la police danoise. DR.

[1Cet ancien assistant de Kox sur L’Agent 212 (Dupuis) était venu au Danemark par curiosité et y est resté. On lui doit plusieurs BD sur Hans C. Andersen junior et une biographie sur la reine du Danemark. Il réalise actuellement plusieurs BD pour la France.

 
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4 Messages :
  • "de se(S) sentir coupables".

    J’ai entendu à la télé que cette caricature représenterait Mahomet en chien, ce qui est évidemment complètement faux . Il s’agit de la caricature d’un extrémiste fou furieux en chien, le chien étant un animal impur par excellence dans l’Islam. (d’où les insultes très prisées : "chiens de juifs", "chiens de mécréants" etc...).
    Il y a un réel clash culturel : d’une part, un monde où le sacré et sa transgression vous font valser en prison ou pire encore (voir Arabie saoudite, Iran, etc...)et un monde où on désacralise tout : le mariage, le sexe, le genre etc...
    L’histoire des caricatures n’est qu’une des expressions de ce clash entre le sacré/désacralisation

    On peut enfin tirer comme conclusion après les attentats au musée juif à Bruxelles, et en France et mainteant au Danemark que là où on cible la laïcité (et donc la liberté d’expression) + les Juifs, c’est historiquement prouvé,nos démocraties sont en danger.

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  • En quoi dessiner Fidel Castro en chien défrise-t-il les intégristes islamistes.

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    • Répondu le 16 février 2015 à  04:11 :

      Parce que ce n’est pas Castro, regardez bien la casquette : c’est le capitaine haddock !maintenant, ce dessinateur suédois va aussi avoir aux fesses Nick Rodwell... Ça fout les jetons...

      Répondre à ce message

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