Les plus anciens se souviennent de La Bête est morte de Calvo, Dancette & Zimmerman, des Trois Mousquetaires du Maquis de Marijac, du Grêlé 7-13 de Nortier & Gaty.
Les plus jeunes ont vu passer des résistants dans Spirou : Le Groom vert-de-gris de Yann & Schwartz (Dupuis) ou encore dans Le Vol du corbeau de Gibrat (Dupuis).
Si ces deux derniers exemples déconstruisent peu ou prou une image d’Épinal issue de la guerre, comment cette image a-t-elle évolué, et sur quels critères et principes ?
Entre symbolique et politique, cette image et ses enjeux (exalter la défense de la Nation) ont considérablement évolué en 60 ans. Il n’était pas inutile de faire le point.
La spécificité de la bande dessinée, notamment la pression qu’exerce sur elle la Loi de 1949, et le fait que la presse jeunesse française est directement issue des grands courants du Conseil National de la Résistance, catholiques et communistes principalement, dans un contexte où une nation doit se reconstruire dans un périmètre européen, fait que cette image est bien plus subtile et complexe qu’on ne le croit généralement.
Tellement complexe d’ailleurs que La Bête est morte, par exemple, est devenu un album quasi cryptique sans une explication de texte appropriée.
C’est cette complexité que se propose de découvrir cette exposition unique en son genre qui offre une belle fenêtre sur l’évolution des mentalités dans un média qui est devenu respectable entre 1944 et aujourd’hui.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Traits résistants
Du 31 mars au 18 septembre 2011
Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
Espace Berthelot
14 avenue Berthelot – 69007 Lyon