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Retour sur la Bosnie, entre reportage et chronique sociale

Par David TAUGIS le 31 juillet 2013                      Lien  
A travers cette expérience journalistique, une plongée dans le quotidien bosniaque de 2004, mais aussi au sein du petit monde des "humanitaires" français. Ou l'humour côtoie l'émotion et l'information, dans un formidable souffle humaniste.

Journaliste et photographe dans un quotidien de province, Aurélien Ducoudray raconte ici sa propre expérience. Celle d’un localier qui décide d’accompagner une ONG en Bosnie, à ses frais, pour un hypothétique reportage en une, mais surtout pour témoigner, pour participer à une action solidaire et généreuse. Il découvre une micro-société haute en couleurs : Arlette, professeure de collège, en chef de groupe charismatique, mais aussi le médecin grognon, le chauffeur, le monsieur-qui-veut-tout-réparer... Avec cette équipe attachante et bigarrée, le petit convoi va livrer matériel, médicaments, mobilier, en traversant des zones parfois hostiles, notamment serbes. Entre gaffes et rencontres cocasses, découragement et moments de grâce, le voyage offre nombre d’épisodes marquants.

Depuis Sacco, et même auparavant le Sarajevo Tango d’Hermann, la BD a largement contribué à témoigner du sort des Bosniaques, et des soubresauts de l’ex-Yougoslavie. Pourtant Clichés de Bosnie n’est pas qu’un reportage illustré de plus. L’implication de Ducoudray ne porte pas la même charge moralisatrice que Sacco, et l’auto-dérision permet aux auteurs de montrer les réalités avec pudeur. Grâce à son sens de l’observation bienveillant, le scénariste apporte en permanence un double éclairage : d’un côté la vie des réfugiés, toujours difficile, toujours fragilisée, de l’autre la bande des bénévoles, chacun avec sa personnalité et ses motivations.
Retour sur la Bosnie, entre reportage et chronique sociale
En retrouvant François Ravard, son partenaire de La Faute aux Chinois, Aurélien Ducoudray permet à l’album d’allier précision graphique et expressivité subtile des personnages. Le dessin de Ravard, pour l’occasion, a beaucoup évolué : plus rond, plus chaleureux, avec des contrastes bien plus subtils, notamment son noir et blanc impeccable. On est ici proche du Tirabosco de La Fin du monde.

Le mélange heureux d’autobiographie et de journalisme militant donne une saveur unique à Clichés de Bosnie. Et l’auteur n’oublie pas les rappels historiques, en textes et en cartes, qui permettront à tous les publics de s’y retrouver très clairement. En s’associant à ce projet, Amnesty International a vraiment touché juste.

(par David TAUGIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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