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Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 janvier 2018                      Lien  
Le collège d’auteurs qui élit le Grand Prix d’Angoulême a créé la surprise en choisissant Richard Corben, un dessinateur américain de 77 ans, publié depuis plusieurs années en France par le valeureux label alternatif Delirium après avoir été découvert par Métal Hurlant dans les années 1980.

Richard Corben naît en 1940 à Anderson, dans le Missouri. Diplômé du Kansas Art Institute, il entre de plain pied dans le mouvement des comics underground, dans une veine réaliste proche de celle de Frank Frazetta dont il est l’un des plus brillants successeurs. Ce compagnon de route de Bernie Whrightson publie des histoires d’horreur chez Warren Publishing, l’éditeur des célèbres magazines Creepy, Eerie et Vampirella, et multiplie les illustrations puissantes dans le domaine du fantastique et de la SF.

À la fin des années 1970, le survolté Jean-Pierre Dionnet le repère et lui ouvre les portes de Métal Hurlant. On voit donc arriver dans « la machine à rêver » Den, un énorme héros nu, huilé et bodybuildé, le pénis au vent. Un choc.

Richard Corben, Grand Prix d'Angoulême 2018
Den par Richard Corben
© Corben

JPEGPar richochet, Corben devient la grande figure de la version US de Métal, Heavy Metal, avec des œuvres comme Den, Vic & Blood, Mondes Mutants… À la même époque, Fershid Barucha le publie en France dans sa collection Comics USA.

Aujourd’hui pas vraiment retraité, Corben collabore avec les plus grands éditeurs de la BD US : DC/Vertigo, Marvel ou Dark Horse.

Il faut dire qu’il a conservé toute sa maîtrise. Ce maniaque, soucieux de faire respecter ses modelés faits à l’aérographe, retouchait lui-même naguère ses films de quadrichromie, agrémentant ses sélections couleurs de retouches au ben-day, ce qui fait de ses éditions originales des princeps irremplaçables.

© Delirium

Aujourd’hui, l’outil informatique lui permet d’élaborer des glacis de gris veloutés qui construisent un décor proprement organique, au sein duquel ses personnages (pour lesquels il utilise souvent des modèles qu’il photographie et qu’il réinterprète en leur enlevant tout effet de réalisme) évoluent péniblement, pétris d’une indicible terreur.

Entre 1986 et 1994, il tenta de lancer sa propre maison d’édition indépendante, Fantagor Press, avant de baisser pavillon devant les contraintes financières. Les années 2000 l’avaient vu resurgir dans une collaboration remarquable avec le scénariste Brian Azzarello sur HellBlazer.

© Corben / Delirium

JPEGIl avait remporté le Spectrum Grand Master Award en 2009 et obtenu le Eisner Award « Hall of Fame » au Comic Con de San Diego en 2012. Jamais il n’aurait pensé recevoir le Grand Prix d’Angoulême, un festival qui inscrivit plusieurs fois ses titres dans la sélection officielle.

Delirium a publié cinq titres : deux volumes de l’Anthologie Eerie et Creepie, Ragemoor, L’Esprit des morts et RatGod. Un nouveau titre devrait paraître en fin d’année.

Avisé de son Grand Prix, ce taiseux ne s’exprime pas. « Cela veut dire qu’il est très content, nous dit son éditeur Laurent Lerner. » Il n’a pas pu venir chercher son prix mais n’exclut pas de venir l’année prochaine, « Si ma santé le permet...  ». Rien n’empêchera non plus une exposition rétrospective de ses œuvres. On s’en régale d’avance.

© Corben / Delirium
Laurent Lerner, l’éditeur de Richard Corben et Cosey
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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28 Messages :
  • Dessinateur très talentueux, univers affligeant. L’image que vous avez choisie est parfaite.

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    • Répondu par La plume occulte le 26 janvier 2018 à  12:32 :

      Dessinateur hors du commun, univers fabuleux. L’image que vous avez choisie est parfaite.

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      • Répondu le 26 janvier 2018 à  21:20 :

        Univers fabuleux pour les post-adolescents encombrés par leur libido, sans aucun doute.

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        • Répondu par La plume occulte le 27 janvier 2018 à  01:08 :

          Univers frauduleux pour les vierges effarouché.e.s révisionnistes de toute une partie de l ’histoire de l’art, ça devient de moins en moins un doute.

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          • Répondu le 27 janvier 2018 à  09:51 :

            Cette fameuse posture d’opposition à la "bien-pensance" à peine éclose et sentant déjà le rance. Elle a déjà tout du cliché automatique, mais elle aura tenté de faire son office pendant quelques années...

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  • Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018
    24 janvier 2018 20:01, par MD

    Une excellente nouvelle, et un trophée justifié pour celui que de nombreux auteurs français ont admiré, Moebius et aussi Tardi en ont parlé dans leurs interviews. Cet auteur est aussi à l’aise dans l’underground dont il est un des papes pour le semi-réaliste, que dans le mainstream (Warren, Marvel, DC-Vertigo, Dark Horse).
    Avec ce vote des auteurs et autrices, ce FIBD commence bien ! On espère que les albums primés continueront sur cette voie, même si la sélection me semble plutôt pointue...

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  • Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018
    24 janvier 2018 21:17, par Laurent Colonnier

    C’est surtout le résultat d’un non-choix.

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    • Répondu par La plume occulte le 26 janvier 2018 à  12:34 :

      "C’est surtout le résultat d’un non-choix."

      Un non-choix qui désormais fera date !

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  • Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018
    24 janvier 2018 23:49, par Laurent Colonnier

    Quel dommage, on n’aura pas d’expo d’Emmanuel Guibert en 2019 !

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    • Répondu par hug le 25 janvier 2018 à  09:51 :

      Pourquoi un tel acharnement ? Plutôt que de s’arc-bouter sur les modalités du prix, n’y aurait il pas quelques arguments sur le fond, c’est à dire, l’auteur et son travail ?

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  • Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018
    25 janvier 2018 17:22, par Mario Malouin

    Bravo pour le prix accordé à Corben !
    À une époque où la BD underground était parfois signe de BD de facilité, exécutée sur le coin d’une table, souvent en noir et blanc, Corben a cassé la baraque en produisant des trucs léchés et d’une beauté morbide hallucinante.
    On dirait que c’est un juste retour des choses d’honorer un tel créateur, dans un monde où la BD est présentement souvent le résultat d’une facilité technique.
    Le lecteur aime toujours ça, se laisser emporter sur de beaux dessins !
    Merci au collège d’Angoulème ! Choix important !... et justifié !

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    • Répondu par joemesk le 25 janvier 2018 à  18:51 :

      Corben, c est comme la couverture du numero l edition francaise de EPIC , c´est joli mais cela ne dit pas grand chose . comme si vincente segrelles aussi pourrais avoir le prix . Jimmy corrigan aurais eté un choix plus courrageux

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      • Répondu par La plume occulte le 26 janvier 2018 à  12:53 :

        "C´est joli mais cela ne dit pas grand chose."

        Au contraire Corben dit beaucoup de choses,plus que jamais.A commencer par dire merde aux bien-pensants,arbitres des élégances,et barbu.e.s de tout poils qui défouraillent avec leurs frustrations dominatrices et leur hygiénisme jusqu’au délire :http://www.lefigaro.fr/bd/2018/01/25/03014-20180125ARTFIG00199-angouleme-2018-richard-corben-un-grand-prix-trop-macho-apres-l-affaire-weinstein.php

        Elire quelqu’un comme Corben Grand Prix devenait nécessaire.

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        • Répondu par kylewilliam le 26 janvier 2018 à  14:46 :

          Bien sûr, Corben est le héros des mal-pensants, politiquement incorrects, mâles frustrés, puceaux mal-élevés, frotteurs, harceleurs et violeurs dont il devenait urgent de prendre la défense. Moi qui n’avait rien contre lui, j’espérais lire des arguments un peu plus sérieux quant à son importance artistique. Il faudra penser à lui demander l’année prochaine s’il est heureux d’incarner la défense de la vision du monde d’Harvey Weinstein.

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          • Répondu par Poisson Radieux le 26 janvier 2018 à  15:16 :

            L’auteur de l’article du Figaro n’a vraisemblablement lu ou retenu de Corben que ce qui l’arrangeait pour son article. J’ai une bonne sélection de ses albums juste à côté de moi et je cherche encore des "bimbos aux gros seins soumises et enchaînées face à des Hercule musclés et agressifs" (le début de Den 1, seule occurrence je crois). Si vous ne connaissez pas, je vous conseille Ragemoor ou Rat God, qui sont des albums récents et disponibles en librairie, et vous convaincront sans doute de l’inanité de cet article partial et partiel.

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            • Répondu par Matthieu V le 26 janvier 2018 à  17:12 :

              Dans le style, il y a eu l’article du Monde sur Hermann il y a deux ans... C’est facile de dire des choses tendancieuses, avec vignettes soigneusement choisies. Corben est un choix qui va forcement déranger du premier regard.

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        • Répondu par joemesk le 2 février 2018 à  14:12 :

          il me semble hors sujet essayer de politisé l atribuition du prix a Corben, on discute sa valeur artistique , que l on reconnait ou pas , j apprecie corben depuis plus de 30 ans mais il na aucun meta- message , juste l image , ware glacial ou pas nous interppele.

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    • Répondu par Vincent le 25 janvier 2018 à  19:15 :

      Le collège d’Angougou n’a rien à voir dans l’affaire, ce sont les auteurs et autrices publié·es qui ont voté :)

      On attend d’ailleurs avec hâte la publication des chiffres de ce vote... Vous en connaissez beaucoup, vous, des votes dont les scores restent secrets ?

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      • Répondu par Fred Poullet le 25 janvier 2018 à  20:34 :

        Hé oui, grosse, grosse frustration sur le complot, puisque ce sont les auteurs qui font le grand prix. On va bien réussir à trouver un truc, en creusant... un auteur qui aurait voté deux fois, un truc énorme, quoi ! C’est tellement ennuyeux cette démocratie.

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        • Répondu par Henri Khanan le 25 janvier 2018 à  22:58 :

          Moins lumineux que Guibert, moins hermétique et glacial que Ware. Corben est un auteur clivant, mais important ! Et beaucoup de ses livres se lisent bien. Mais quand ce n’est pas le cas, on peut toujours admirer les images, ce n’est pas si mal....

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        • Répondu par Vincent le 26 janvier 2018 à  10:55 :

          Ah non, je n’ai aucun soupçon de complot ou de tricherie.
          C’est juste que ça serait instructif et intéressant de savoir quels sont les, disons, 20 auteurs ayant eu le plus de voix, et quels sont les pourcentages. Les votes pour Alan Moore et pour Larcenet ont été apparemment considérés comme nuls, mais combien cela représente-t-il ?
          Idem pour le second tour : est-ce que ça s’est joué dans un mouchoir de poche ? Est-ce que la victoire de Corben est écrasante ? On n’en sait rien, et il serait très intéressant, instructif, et démocratique, de savoir !

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          • Répondu par Henri Khanan le 26 janvier 2018 à  11:44 :

            Tout à fait, il serait intéressant de savoir ce qu’il en est. Je me demande bien pourquoi le FIBD ne communique pas sur ce point précis. Peur de blesser la susceptibilité du troisième prix, gêne devant la nécessité de constater que le vote éparpillé n’est guère représentatif. A moins qu’ils ne soient toujours fâchés avec les chiffres, comme sur le nombre de visiteurs payants....

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            • Répondu par Fred Poullet le 26 janvier 2018 à  13:53 :

              AAAAH ! Enfin, l’ombre d’un complot qui se pointe, on nous cache des choses, c’est sur !!! Voilà un captivant sujet ! Bravo Henri, courage et remontons un peu le niveau. Alors donc, les visiteurs payants...

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              • Répondu le 26 janvier 2018 à  17:08 :

                Aucun complot, c’est un fait que l’organisation ne donne aucun chiffre de cette élection. Même le prix Goncourt nous donne le nombre de voix.

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  • Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018
    26 janvier 2018 18:20, par La plume occulte

    Corben est un immense artiste,et,de plus,un créateur d’une humilité confondante eu égard à son oeuvre,son statut et la qualité de ses expérimentations,au caractère assez unique.Sa remise en question semble permanente.
    Beaucoup ont expérimenté sa technique de mise en couleurs à l’aide de films transparents d’acétate, superposés,qui s’inspirait des techniques d’imprimerie,technique que Corben n’hésitait pas à partager.La plupart se sont planté à cause de la capacité d’anticipation du résultat final demandé,Corben,lui,était capable à chaque étape de visualiser le résultat final dans sa tête.
    Quand l’outil numérique est apparu,sans état d’âme Corben le novateur l’a utilisé en abandonnant la technique fastidieuse qui avait fait sa gloire.Pour repartir d’un nouvel élan et avec enthousiasme,gourmand face à de nouvelles expérimentations à mettre au service de sa narration,lui qui cherche toujours la meilleure manière de mettre en valeur son sujet,bousculant ses acquis.Le renouvellement toujours,nourri par l’accident, l’imprévu,l’humeur du moment.

    C’est un héritier des fameux EC comics des années 50,qui avaient pour ambition de donner à lire des histoires de genre avec un arrière fond sociétal,aux sources encrées dans la réalité sociale et politique,le tout réalisées par des artistes à qui on lâchait la bride.
    Ambition amputée par les bien-pensants de l’époque,prompts à imposer leur rigueur morale partout,ce qui se conclura par le rapport de ce bon docteur le psychiatre Fredric Wertham et la création du Comics Code Authority qui rognera les ailes d’un médium,qui prenait sa dimension.
    Quelque part Corben à fait ce que les artistes des EC n’ont pas eu le temps de faire,lui qui aime relire ces histoires et imaginer ce qu’il en aurait fait.

    Si l’art de Corben doit beaucoup aux techniques qu’il a apprise lors de son passage,jeune,dans un studio d’animation,mais aussi à son amour des techniques d’effets spéciaux des vieux films fantastiques du début du cinéma,tel le premier King Kong et ses effets visuels par superpositions d’images, figurines et forts contrastes de lumières nécessaires pour masquer les manques,ce sont surtout les contraintes techniques et financières de son temps qui l’ont poussé à expérimenter sans cesse.
    Corben veut travailler la couleur,technique trop coûteuse pour son éditeur ?Alors l’artiste investit dans un agrandisseur photographique,pour produire des négatifs de grande taille du même dessin quatre fois, un pour chacune des couleurs utilisées en impression, le noir, le magenta, le jaune et le cyan qu’il applique à part pour ensuite superposer le tout,qui donnera aussi en apparence et par transparence d’autres couleurs,mélanges de ces primaires les unes sur les autres. Résultat:des planches à la dimension unique,parfaites pour ses sujets.
    Mais corben est aussi un maître du noir et blanc et du dessin en niveau de gris.Niveaux de gris qu’il a souvent utilisé rehaussés par sa technique de couleur par superposition.

    Corben est également le roi de la référence photo,qu’il sublime à l’aide de son sens de l’image,qui procure le malaise,plus vraie que nature et son goût pour le grotesque.Souvent,il a fabriqué maquettes et figurines pour parfaire ses déplacements dans une scène et ses éclairages.
    Les personnages hors-normes et fantasmés - comme on peut en voir dans l’excellente première illustration de cet article - qu’il a mis en scène dans ses histoires existent,oui Den et son sifflet à l’air soumis aux quatre vents existe !Ses modèles sont le plus souvent son ami et beau gosse le scénariste Bruce Jones-lui même dessinateur de comics du genre merveilleux et fantastique- et l’opulente Karen Gilbertson,qui s’est prêtée avec jubilation et victime de personne au jeu.Après avoir appris par la femme de Jones avec qui elle travaillait dans un magasin que les deux créateurs recrutaient un modèle féminin.Corben incrédule avait trouvé sa muse,Karen sa voie. On peut voir Karen Gilbertson et Bruce jones dans un film expérimental de Corben daté de 1989 titré The Dark Planet :https://www.youtube.com/watch?v=KkfoeGfS63A&t=1479s .Une curiosité.

    Une rareté enfin que beaucoup de fans recherchaient avec avidité:fin des années 60 Corben réalise un court-métrage avec ici encore de faibles moyens:le mytique Neverwhere.Sujet,ombres,lumières,sens exacerbé de la 3D....déjà il annonce celui qu’il sera :https://www.youtube.com/watch?v=JM3hjD_W0yI

    Par sa dimension Corben est un sujet inépuisable.

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    • Répondu par La plume occulte le 29 janvier 2018 à  12:26 :

      Une vidéo espagnole très courte pour mieux saisir la technique de coloration par séparation de couleurs de Richard Corben quand il travaillait sans l’ordi sur feuille d’acétate, méthode à cheval entre la peinture,le process de l’animation d’avant le numérique et ceux de l’imprimerie,avec la connaissance approfondie de l’artiste de la façon dont les couleurs sont imprimée :https://www.youtube.com/watch?v=OaA0C11eyao

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  • Richard Corben, Grand Prix d’Angoulême 2018
    8 février 2018 04:45, par Idée

    Il faudrait instaurer une règle amusante comme quoi les deux perdants de ce tour soient inéligibles pour 3 ans suivants (histoire qu’il y ait un roulement).

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