"Je reçois dans la gueule des images puissantes, folles et d’une justesse non contestable" écrit Druillet dans sa préface soulignant la légende qui entoure Corben qui retoucherait lui-même, selon la légende, les cellos de films afin de parfaire le rendu du volume de ses dessins : "..il invente la 3D en bande dessinée. Le cadre, la couleur, les fractures dans la narration proches du cinéma sont un nouvel apport à la BD" dit Druillet.
Jose Villarubia qui apporte à ce volume une éclairante introduction, revient sur chacun des chapitres de ce volume qui, plus d’une fois, adaptent Edgar Allan Poe (adapté par Rich Margopoulos), figure tutélaire du récit horrifique, mais s’illustrent aussi sur des scénarios de Bruce Jones et de Jan Strnad, Bill DuBay, Doeg Moench, Jim Strenstrum, Budd Lewis, Roger McEnzie, Nicolas Cuti.
À chaque page, ce sont des atmosphères angoissantes, irréelles, aux couleurs tantôt grises, tantôt acidulées, mais toujours dans un modelé dont ne sont absents ni la sensualité, ni... l’humour, car Corben sait garder une distance qui lui est toute personnelle, toujours dans les canons d’un genre où le rire se mêle à l’effroi.
En faisant appel aux collections privées (notamment française de la librairie Déesse à Paris), l’éditeur a pu rescanner près de 50 originaux de Corben ce qui fait, ajouté à la traduction de Doug Headline, que la présente édition l’une des best ever jamais publiées en France du maître américain. Bravo à Laurent Lerner, le timonier des éditions Delirium !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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