Après avoir obtenu la sixième place au Prix Swamura, et rencontré Rin et Taki, Norito a vu un nouvel univers s’ouvrir à lui. Il n’agit plus de scribouiller des dessins dans l’espoir d’être remarqué : il doit désormais confirmer ce premier pas en allant plus loin, en soumettant de nouvelles histoires.
Dans ces deux nouveaux tomes Harold Sakuishi continue de tisser la toile de ses intrigues avec lenteur mais efficacité. Norito hésite, se laisse tenter par les autres, dans l’espoir de plaire et de réussir. Pendant ce temps, la mystérieuse œuvre jamais réalisée par le légendaire Swamura se découvre sous la forme d’un prisme métaphysique des plus intrigants.
Tout d’abord Norito est finalement contacté par Mûto, le responsable éditorial qu’il avait rencontré lors de la remise du Prix Swamura et qui lui propose de dessiner une histoire de type comédie coquine. Notre héros qui jusque-là s’était concentré sur des histoires de « baston » se laisse convaincre et après avoir bossé comme un dingue, se trouve récompensé par le premier prix d’un concours mensuel !
Mûto l’encourage donc à poursuivre dans la veine « sexy » et Nortio s’exécute même s’il n’est pas plus emballé que ça par l’idée : mais il est prêt à tout pour réussir dans le « métier ». Pourtant notre héros se met à faire des rêves dans lequel un étrange corbeau lui conseille de réfléchir à sa voie avant qu’il ne soit trop tard…
Cependant ce début de succès permet à Norito de continuer de gagner les faveurs de la jolie Asuna, une des filles les plus populaires de son lycée. Il est même invité à une de ses soirées où il ne trouve malheureusement pas sa place… jusqu’au moment où il tombe sur une voyante qui gagne quelques billets en disant la bonne aventure aux fêtards !
Plus tard notre héros retrouve cette voyante qui va lui révéler qu’il aura à choisir entre deux filles, l’une le conduira aux enfers, tandis que l’autre l’en sauvera ! Parallèlement à ces questions, le voile sur l’histoire de M. Swamura commence à se lever grâce à Rin : il serait question de « routes liées entre elles indéfiniment et éternellement » !
Ce qui intrigue dans Rin c’est bien évidemment sa dimension mystique, illustrée par les thèmes de la réincarnation et de l’amour éternel. L’aspect « apprenti mangaka » semble en soi suffisant pour donner corps au récit, avec toutes les difficultés et les errances propres à ce type de récit initiatique.
De plus, la galerie de personnages joue parfaitement son rôle, les protagonistes se montrent attachants, leur dynamique d’interaction simple et directe se révèle toujours plaisante, et le trait de Harold Sakuishi brosse des expressions et des postures délicieuses et amusantes…
Bref, a priori pas besoin d’enjeu supplémentaire pour susciter l’intérêt du titre… alors forcément on se demande où veut en venir Harold Sakuishi !
Mêler quête artistique et dimension métaphysique n’est pas nécessairement incongru. Ce sont des éléments qui se mélangent bien et dans le cas de Rin le résultat s’avère pour le moment réussi. Norito et Rin semblent naturellement proches l’un de l’autre. Leurs rencontres dégagent toujours un je ne sais quoi d’envoûtant et d’attachant qui pousse le lecteur à vouloir en savoir plus sur leur destin.
Un titre simple et étrange, à l’approche originale et à la lecture qui intrigue et fascine.
(par Guillaume Boutet)
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Rin T3 & T4. Par Harold Sakuishi. Traduction Vincent Zouzoulkovsky. Delcourt Manga, collection "Seinen". Sortie le 16 septembre 2015 & le 4 novembre 2015. 224 pages. 7,99 euros.
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