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Roi rose - Par David B. d’après Pierre Mac Orlan - Gallimard

Par Morgan Di Salvia le 11 septembre 2009                      Lien  
David B. concrétise un vieux rêve en adaptant une nouvelle de Pierre Mac Orlan. Le projet voit le jour dans la collection Fétiche des éditions Gallimard.

Jamais la collection Fétiche n’aura aussi bien porté son nom… En effet, cela faisait plus de vingt ans que le fondateur de l’Association portait le projet d’adapter la nouvelle Roi rose de Pierre Mac Orlan. Fortement marqué par la lecture de ce texte tiré de Chronique des jours désespérés, David B. avait entamé ce travail à la fin des années 1980 et laissé en sommeil depuis, faute de pouvoir en acquérir les droits.

Si l’on connaît l’œuvre de fiction de David B., on comprend vite que Roi rose ait nourri son imaginaire : on y trouve des pirates mort-vivants sur le Hollandais Volant, et le thème de l’enfant-roi. Car il est vrai que depuis qu’il a mis un point final à L’Ascension du Haut-Mal, son autobiographie, David B. s’est plongé entièrement dans la fiction, en conservant ce talent inimitable de dessinateur symboliste, et un goût prononcé pour les mythes littéraires. On se souvient particulièrement de son splendide scénario pour Emmanuel Guibert : Le Capitaine écarlate, paru dans la collection Aire Libre en 2000.

Roi rose - Par David B. d'après Pierre Mac Orlan - Gallimard
Un extrait de "Roi rose"
© David B. - Gallimard

Car le parcours de David B. pose une question essentielle : comment survivre à un chef d’œuvre ? Les six volumes de l’Ascension du Haut Mal peuvent être considérés comme une des bande dessinée les plus importantes des vingt dernières années. L’auteur français y a inventé une narration à la fois fluide et truffée de symboles. Son influence sur le travail de Marjane Satrapi n’est d’ailleurs que trop rarement évoquée. Alors, fort de ce succès critique et en librairie, David B. aurait pu ralentir la cadence, et vivre sur sa réputation. Au contraire, il n’a jamais autant écrit et dessiné que depuis la fin du Haut Mal.

Paradoxalement, son adaptation de Mac Orlan ressemble à une introduction à ses travaux précédents. S’appropriant totalement l’univers de l’auteur du Quai des brumes, David B. signe des pages puissantes, impressionnantes même, sur lesquelles on a envie de s’attarder. Et si le format court (44 pages) laisse un goût de trop peu, David B. a indéniablement redonné des couleurs au pavillon noir.

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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