En deux albums publiés en français (Breakfast after Noon et Slow News Day), Andi Watson s’est déjà fait une réputation de chroniqueur des amours contemporaines. Son nouvel album, Ruptures, s’inscrit dans cette lignée.
Binny est un jeune homme à la bibliophilie assez extrémiste : il collectionne tout et n’importe quel bouquin d’occasion, de préférence marqué par l’utilisation qu’en a faite son précédent propriétaire ; Debby est propriétaire d’une boutique de fringues usagées, et ses amours sont assez compliquées. Leur rencontre inopinée lors d’une soirée chez des amis communs se finit au lit, sans qu’ils se soient donné leur nom.
Évidemment, ce n’est que le début de l’histoire : Binny retrouve la jeune femme et commence alors une relation orageuse et instable, chacun faisant preuve à son tour d’une certaine indécision, pour ne pas dire d’immaturité.
Chez Andi Watson, le ton est léger, mais l’observation est souvent fine. Le scénariste-dessinateur travaille au plus près de ses personnages, exposant sans morale ni condescendance leurs failles, dans une ambiance très moderne.
Le trait est simple et les personnages sont comme dans ses précédents albums croqués en quelques coups de crayon, ici relevés d’un apport de gris créateur d’atmosphère.
Il pleut beaucoup dans cette histoire - Watson n’est pas britannique pour rien. Le ton général n’est pas à l’humour débridé, mais il n’est pas non plus au mélodrame.
Cette tranche de vie est agréable à déguster, et le titre, bien trouvé, réservera quelques surprises au lecteur. Du joli travail, en attendant en septembre la sortie de Little Star, un album plus conséquent.
(par François Peneaud)
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