Nos dossiers Les grandes affaires Les attentats contre Charlie Hebdo

Saint-Just-le-Martel rend hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 septembre 2015                      Lien  
Le 34e salon international de la caricature, du dessin de presse et d'humour de Saint-Just le Martel ouvre ses portes entre le 26 septembre et le 4 octobre prochains. Un hommage inévitable y est fait aux dessinateurs de Charlie Hebdo, avec cette thématique de circonstance : "La Liberté d'en rire".
Saint-Just-le-Martel rend hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo
L’affiche du colloque sur la Liberté d’expression

Ce mois de septembre a été vraiment le rendez-vous des caricaturistes, la tragédie de Charlie Hebdo restant dans toutes les mémoires.

Après la 5e édition des Rencontres internationales du dessin de presse au Mémorial de Caen la semaine dernière, en présence de Michel Onfray et de Siné, avec ses sujets graves : "Le 7 janvier est-il notre 11 septembre ?" ou encore "La liberté d’expression a-t-elle ses limites ?", nous avons eu Cartooning for Peace en colloque ce lundi, avec parmi les interventions d’historiens comme Jean-Noël Jeanneney ou Pascal Ory, de dessinateurs comme le Palestinien Khalil, l’Israélien Kichka, le Belge Kroll, l’Algérien Slim..., des discours très remarqués comme ceux de Christiane Taubira et de Jack lang et une passe d’armes entre Plantu et Riss, ce dernier rappelant toute la dimension politique du dessin d’humour, chose que le dessinateur-diplomate du dimanche qui encombre la Une du Monde semble avoir oubliée depuis un certain temps (nous vous en reparlerons dès que Laurent Melikian aura rassemblé ses notes).

Le sujet de ce colloque n’était pas moins solennel : "Le dessin de presse dans tous ses États.". Et dans quel état !...

Le caricaturiste bege Kroll synthétise bien la situation actuellle
(c) Kroll. DR.
La IIIe République a publié des caricatures tout ausi cinglantes que celles de Charlie aujourd’hui.
DR

À Saint-Just le Martel (Haute-Vienne, Région Limousin), on n’oublie pas la dimension affective du drame et, au-delà de l’enjeu politique, on célèbre les copains disparus. On y a reconstitué le bureau de travail de Georges Wolinski, on salue les personnalités de Tignous et d’Honoré, notamment au travers des témoignages de leurs compagnes. Touchant, forcément.

De nombreux dessinateurs parmi lesquels Aloi, Amorim, Aurel, Batti, Ballouhey, Beaunez, Biz, Bridenne, Brito, Cambon, Chimulus, Corvi, De Angelis, Dubouillon, Giox, Isca, Jiho, Krauze, Large, Ménager, Mofrey, Nardi, etc. font partie du casting de cette édition et la dessinatrice vénézuélienne Rayma ou encore le "croqueurs de caricaturistes" Moine qui a fait le portrait de 150 de ses confrères font l’objet d’une exposition dédiée dans le centre international de la ville.

Le clou est bien évidemment l’exposition Exposition : "Après Charlie, paroles de dessinateurs", exposition conçue par Guillaume Doizy, spécialiste de la caricature déjà présent à Caen. "Le dessinateur accepte-t-il vraiment d’endosser ce costume de héros ?" "Quels sont ses choix en matière de blasphème ?" "A quoi sert finalement le dessin de presse ?" "La caricature doit-elle nécessairement « frapper fort » pour atteindre son but ?", "Comment le caricaturiste prend-il en compte l’hyper connectivité du monde contemporain ?" sont les interrogations auxquelles répondent eux-mêmes 32 dessinateurs de presse aux itinéraires, sensibilités et origines très différents.

Aux cimaises : Aloi (Italie), Aurel (France), Babouse (France), Bado (Canada), Bauer (France), Berth (France), Besse (France), Cagle (USA), Cambon (France), Chappatte (Suisse/USA), Coco (France), Decressac (Belgique), Elchicotriste (Espagne), Faujour (France), Glez (Burkina-Faso), Goubelle (France), Gouders (Pays-Bas), Gros (France), Jiho (France), Kap (Espagne), Kianoush (Iran/France), Man (France), Mix et Remix (Suisse), Pakman (France), Sondron (Belgique), Riber (Suède), Rousso (France), Schneider (Luxembourg/Suisse), Soulcié (France), Stuttmann (Allemagne), Turner (Irlande/Angleterre), Willis from Tunis (Tunisie), Wingz (France).

Le dessinateur israélien Kichka montre le Premier Ministre Netanyaou en intégriste en train d’égorger la liberté de la presse en Israël. C’est son hommage à Charlie Hebdo.
(c) Kichka

Le même Guillaume Doizy fait une exposition rétrospective sur la caricature sous la IIIe République qui montre que la violence des dessins n’est vraiment pas une invention récente et est même constitutive d’un certain discours républicain.

On remarquera l’importance de la délégation israélienne qui a tenu a faire une exposition en hommage à Charlie Hebdo, Srulik Abadi, conduite par ACI, l’association des dessinateurs de presse israéliens, née il y a 23 ans et qui réunit en son sein, dit le communiqué "des dessinateurs qui représentent tout l’éventail des opinions existantes : gauche, droite, centre, conservateurs, radicaux, religieux, laïcs, agnostiques, etc." "Le choc profond que le massacre de Charlie Hebdo a provoqué en nous tous, nous a poussé à réagir par le seul moyen que nous connaissons : une feuille et un crayon pour traduire notre douleur, exprimer nos idées, panser nos blessures, en toute innocence et de façon civilisée. Nous présentons des couvertures de "Srulik Abadi", un magazine satirique imaginaire et inexistant en Israël, en guise d’hommage à nos collègues français, lâchement assassinés sur l’autel de la liberté d’expression. Nous sommes tous Charlie et notre sourire est notre victoire  !" proclame Nimrod Reshef , le président de cette association.

Il y a encore bien d’autres choses à voir à Saint-Just-le-Martel, un petit patelin du Limousin qui mérite le détour le temps d’un week-end que l’on espère ensoleillé.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

 
Participez à la discussion
3 Messages :
  • " par la seul moyen que nous connaissons". LA seul ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par Sergio SALMA le 25 septembre 2015 à  13:58 :

      L’article parle d’une expo, d’un thème brûlant et vous n’y voyez qu’une faute d’accord. Si vous écriviez, parfois dans l’urgence, vous sauriez qu’on n’est pas à l’abri d’une faute de frappe ou d’inattention . De correction, vous en manquez cher anonyme.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Tifoule & Tondill le 25 septembre 2015 à  18:29 :

        Mais non, il signale une faute pour quelle soit corrigée, il rend service.

        Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersLes grandes affairesLes attentats contre Charlie Hebdo  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD