Il ne faudrait pas croire que les éditions Warum-Vraoum, qui appartiennent au groupe Steinkis, se spécialisent dans les récits traitant de maladies ou de handicaps même si on y trouve des albums de haute tenue comme L’Écorce des choses, qui aborde la question de la surdité, ou encore Goupil ou face sur le thème de la bipolarité.
De son côté, Alice Baguet continue de nous faire partager son expérience de lutte contre le cancer dans la suite de L’Année du crabe. Ce premier tome est déjà excellent, un concentré d’humour, d’auto-dérision et de second degré. Mais la suite est encore meilleure. Elle est une (super-)survivante, aux yeux des autres et d’elle-même. Mais est-elle autre chose ? L’auteure y avance un sujet étonnant pour qui n’est pas passé par là : le vide laissé par le départ de la maladie.
Finalement, pendant un an, toute la vie du malade est remplie entre les soins, les examens, la fatigue. La rémission laisse un grand vide, à tel point qu’elle espère presque une récidive. Alice Baguet évoque donc sa reconstruction, sans Jean-Pierre, pour redevenir une fille (presque) normale et une auteure. C’est très drôle, toujours décalé et vraiment rafraîchissant.
A découvrir également pour la mise en page explosive et une mise en couleur vivante qui est une partie intégrante du graphisme. C’est donc un excellent album à conseiller à tous, que l’on soit concerné par la maladie ou pas.
(par Jérôme BLACHON)
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