Sasmira, T2 : La Fausse Note - Par Vicomte, Pelet & Faucon - Glénat

Stan, jeune pianiste tourmenté, a rencontré une vieille femme en rue qui a changé sa vie. L’appelant par son nom, elle est morte dans ses bras, non sans lui avoir, auparavant, susurré un poème et laissé une bague ornée d’un scarabée ainsi qu’une antique photographie. Sur cette photo jaunie, parmi d’autres personnes, se trouve une femme magnétique qui attire Stan.

Sans lui expliquer les détails, il demande l’aide de sa ’fiancée’ Bertille pour trouver qui est cette mystérieuse vieille femme. Trop heureuse de renouer le contact avec son évanescent ami, celle-ci le met sur la piste de la maison qui a servi de décor à la photo. C’est dans la cave de cette belle demeure abandonnée que l’impossible s’est produit : Stan et Bertille se sont retrouvés transportés au début du siècle, au moment où la photo a été prise… Ils sont accueillis par Prudence, une femme d’’âge mûr, et par Sasmira, qui n’est autre que la sublime jeune femme de la photo.

Coincés au début du XXe siècle, Stan et Bertille tentent de s’habituer et de démêler les mystères dans lequels il ont été plongés… Mais surtout, Stan cherche à percer l’énigme de Sasmira, qui semble venue d’un autre âge par on ne sait quelle grâce...

Dès les premières planches, la magie du premier tome reprend ses droits, grâce à ce mélange de troublant mystère et de naïve sensualité

Tellement d’histoires ont couru sur cet hypothétique album qu’on ne croyait vraiment plus à sa publication : vente de planches avant même la parution, auteur bloqué au point mort pendant des mois et à plusieurs reprises, etc. La publication de quelques planches et dessins au sein du bel ouvrage Virages parus chez Maghen, ainsi que l’opiniâtreté de Glénat à programmer la parution de l’album a tout de même alimenté l’espoir !

En réalité, il a fallu l’assistance au dessin de Claude Pelet pour que Laurent Vicomte parvienne au bout de ce soixante-deux pages. Graphiquement parlant, toute la légèreté du trait demeure, mais le découpage est plus classique, ce qui diminue globalement l’effet poétique de l’ensemble.

Quels liens relient Bertille et Sasmira ?

Il faut dire qu’après le mystère du premier tome, et la succession de découvertes, cette suite est plus lente, figurant le fait que les deux ‘tourtereaux’ soient coincés au début du XXe. Le travail de reconstitution historique est à la hauteur des attentes du lecteur : on profite de cette ambiance caractéristique, doublé d’un mélodrame romantique. On bénéficie néanmoins de quelque éléments de réponses autour de cet étrange personnage qu’est Sasmira, et on se prend à en deviner la suite, faute de savoir quand elle sera publiée.

Coup de chapeau également pour les très belles couleurs de Patricia Faucon, qui semble devenir une des spécialistes de cette période historique. Moins prononcées que les couleurs du premier tome réalisées par Vicomte lui-même, l’homogénéité de ton permet néanmoins de souligner une bonne part de la sensibilité du dessin.

Nous allons enfin savoir quel mystère cache la troublante Sasmira ?

Après autant de déboires, on aurait pu craindre une réelle débâcle, mais c’est globalement une réussite qui attend le lecteur pour cette suite de Sasmira. Malgré une poésie moins prononcée, laissant la place à la résolution partielle du mystère, et un découpage moins inspiré qui tranche avec l’aspect ‘aérien’ du premier tome, La Fausse Note est loin d’en être une, et on se prend à espérer une suite.