Sauvage - Tome 1 : Les Damnés d’Oaxaca - Par Yann et Félix Meynet - Casterman

Dans les paysages arides du Mexique et sous la chaleur torride, les troupes de légionnaires envoyées par Napoléon III progressent difficilement dans la région d’Oaxaca. Sur place pour aider Maximilien dans sa conquête de ce nouvel empire, elles doivent se frayer un passage entre embuscades et coups fourrés dans une région depuis toujours rebelle. Ce corps expéditionnaire doit bâtir à partir du néant un nouvel État sous la coupe des empires français et austro-hongrois. C’est sans compter sur la résistance des troupes juaristes fidèles au président du Mexique, Benito Juarez.

Parmi ces hommes de troupe loin de leur contrée natale, un soldat de démarque, dans l’effondrement général, Félix Sauvage. Ce dernier n’est pas en quête d’aventure, de gloire ou de richesses, mais court après sa vengeance. Il parcourt ces terres lointaines et inconnues de la plupart de ses compagnons pour retrouver l’objet de sa haine, hanté qu’il est par la promesse faite à son frère et sa sœur.

La marche forcée des troupes impériales est troublée par l’irruption d’une intrépide jeune femme et d’un journaliste américain attaqués par la soldatesque ennemie. Cet incident va amener les belligérants à s’affronter dans une réplique de la bataille de Camerone.

Sauvage - Tome 1 : Les Damnés d’Oaxaca

Yann et Félix Meynet - Casterman ©

Entre l’indigence des troupes et la volonté des rebelles, on retrouve dans le récit déployé par Yann (Les Mondes de Thorgal, Le Grand Duc, Poison Ivy, XIII Mystery, Le Tueur aux mangas...), l’absurdité toute impériale de cette entreprise mal pensée qui, dès le départ, fut vouée à l’échec.

De ce western, on retiendra pour l’instant ce principal point positif d’une histoire qui en France est souvent peu ou mal connue. Paru en prépublication dans l’Immanquable, cette tragédie familiale ne nous a été, pour le moment, que peu dévoilée. Les apparitions successives de nouveaux personnages ne se révèlent pas franchement surprenantes : un soldat tiraillé, une intrépide cavalière de haut rang, un journaliste proche du cliché, le tout dans des paysages exotiques remplis de soldats et de combats farouches et sanglants.

Une intrigue mise en place mais qui tarde à se développer dans son canevas historique, qui ne tient finalement que par la grâce de son excellente colorisation mettant en lumière l’atmosphère étouffante et la condamnation préalable et définitive des chances de cette fantasmagorie absurde (Maximilien termina fusillé...) entamée par le "petit" empereur des Français.