Construit avec des chapitres courts et une série de flash-backs, Pâques avant les rameaux évoque le choc subi par Suzanne, une mère de famille plongée depuis des années dans le coma. Au centre du traumatisme, la mort d’un enfant, et le poids des relations familiales dans le clan du père. Petit à petit, Suzanne reconstitue son parcours, ses difficultés avec sa belle-famille, et la portée du drame dont elle est l’auteure.
Située dans la province la plus étouffante, ce récit évoque une certaine inspiration littéraire (Mauriac) ou cinématographique (Chabrol). L’essentiel de l’album consiste en des scènes très dialoguées se déroulant dans le cercle familial.
Au bout de ces 76 planches (104 pages du fait de la présentation aérée de l’histoire) on a bien du mal à se passionner pour le sort de cette pauvre Suzanne. Les dialogues restent très communs, et les personnages peu originaux n’aident guère à fixer son attention.
Le dessin de Marianne Duvivier, qui a évolué depuis l’écharde, a tendance en outre à rendre très proches les visages masculins. L’apport de Virginie Greiner est quant à lui probablement important pour la plongée dans la psychologie féminine. Mais force est de constater que le scénario abuse des passages introspectifs et des scènes familiales assez banales.
De quoi regretter l’écorché, et dans une moindre mesure Samsara, bien plus réussis dans la collection.
(par David TAUGIS)
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